Le jeu hante la vie des hommes depuis la nuit des temps. Il y a ceux qui parient, ceux qui font parier les autres, sans qu'on puisse savoir lesquels perdent le plus, lesquels sont les plus fous, et à quoi ils jouent, en vérité. Pour tenter de répondre à ce mystère, Christophe Donner plonge au coeur du xixe siècle, à la naissance de la société du loisir, lorsque l'ancestrale passion du jeu s'empare des courses hippiques. Surgissent deux hommes d'affaires de génie, Joseph Oller et Albert Chauvin, qui se livrent une bataille sans merci en amassant une immense fortune. Dans cette fresque post-balzacienne, on croise quelques grandes figures de l'époque, Lord Seymour et Eugène Sue, Henri Rochefort et les frères Rothschild, mais aussi la Goulue, Toulouse-Lautrec, Émile Zola, entre autres.
Voici le grand roman sur le jeu.
Avec son style, ses bonnes formules à toutes les pages, Donner rend tout passionnant. Bernard Quiriny, Le Magazine littéraire.
Qui se souvient de cette folle ambition : le cinéma va changer le monde ? Démiurges au centre de l'intrigue, un trio de meilleurs amis qui vont devenir beaux-frères ennemis : Jean-Pierre Rassam, Claude Berri, Maurice Pialat. La soeur du premier épouse le deuxième, dont la soeur vit avec le troisième. Ils ne vieilliront pas ensemble. Autour d'eux tourne la ronde des seventies : Brigitte Bardot, Jean Yanne, Macha Méril, Jean-Louis Trintignant, Éric Rohmer... Cinéastes grandioses, producteurs têtes brûlées, alcool, poker, sexe et drogue : des vies qui sont des films, des films qui mettent la vie en danger. Car on se tue beaucoup en ce temps-là, quand on joue encore vraiment sa peau avec l'art... Orson Welles peut lâcher sa malédiction ironique : « Quiconque exerce ce métier stupide mérite tout ce qui lui arrive. »Une comédie flambeuse et désopilante. Emily Barnett, Les Inrockuptibles.Un voyage dans le temps décoiffant. Alexandre Fillon, Lire.
Qu'est-il arrivé à Martine Victoire ? Grandeur et déchéance. Star de cinéma, elle a décliné jusqu'à devenir une vedette populaire du petit écran. De mauvais films en bonnes bouteilles, de coucheries à l'improviste en suicides ratés, d'injures en grossièretés, l'icône s'est brisée. Autour d'elle, un fils avide de gloire, un mari flambeur, un ex aux assises, une petite fille modèle et une famille décomposée et recomposée qui participe à cette joyeuse dégringolade. Une fois encore, Christophe Donner nous invite à un allègre jeu de massacre, une comédie de moeurs contemporaine, scandée par l'énergie désespérée de Martine Victoire.
Qui a tué l'enfant du Temple ?
C'est la question que se pose aussitôt Henri Norden, quand on lui demande d'écrire le scénario d'un film consacré au fils de Marie-Antoinette et de Louis XVI.
Principal suspect : Jacques-René Hébert, écrivain favori des sans-culottes et directeur du Père Duchesne, le journal le plus scandaleux et le plus célèbre de la Révolution. A l'heure où l'on pense avoir authentifié le coeur de Louis XVII, le tabou sur le destin de ce « roi sans lendemain » est-il vraiment levé ? La réponse est expiatoire. Si elle n'est pas dans le film de Norden, elle se trouve dans le roman de Donner.
Je n'attendais pourtant pas grand-chose de ce dialogue entre Madame le Ministre et Joël Quiniou, mon oncle, mais au bout de deux ou trois minutes la conversation a glissé vers des choses très belles, très sensibles.
- Je suis parfois tellement triste, a-t-il dit.
Et en effet, on l'imaginait sur la pelouse de n'importe quel stade immense, avec cette foule hurlante qu'il n'entend plus, sa solitude et sa tristesse au moment où il vient de se rendre compte qu'il a fait une erreur. Ce qu'on appelle une erreur d'arbitrage.
Mais il en va du football comme du reste : les injustices ne se rattrapent pas. Il faut rester le doigt tendu vers le ballon, intraitable, avec cette sensation, là, seul contre tous, cette sensation que j'éprouve moi aussi en écrivant toutes ces horreurs sur ma famille, sur mon oncle : l'exaltation du doute.
Il s'agit aussi d'acquérir une certaine réputation. La réputation est une affaire de temps, rien de plus.
Combien de temps a-t-il fallu à mon oncle pour faire comprendre aux footballeurs qu'il n'y avait pas d'arrogance dans sa manière de revendiquer ses fautes, mais au contraire une humilité extrême.
Combien de temps et comment il a fait, voilà ce qu'il faut raconter...
« Les chevaux ne sourient pas, mais Karma des Êtres avait une sorte de sourire, c'était dans son allure, ce petit trot déhanché, avec une souplesse que je qualifierais de malicieuse... Je suis descendu jouer parce que j'en étais sûr, j'avais en moi cette densité de conviction qui ne me trompe jamais. » Christophe est doublement amoureux : d'abord de sa femme, Lucia, à qui il a irréalistement promis d'offrir un coûteux manteau vert pâle avec un col de vison, mais aussi d'un cheval, un trotteur malhabile, taillé en "fer à repasser", nommé Karma des Êtres, en qui personne ne croit, sauf Christophe. Miracle de l'amour ? Comment acheter un manteau de 3000 euros quand on n'a pas le premier sou ? En conciliant le hasard du jeu et la puissance de la conviction ? Et si la passion était aveugle ? Le récit de Christophe Donner, dont on sait qu'il est un amateur de courses et de chevaux, est une fable réaliste sur l'argent autant qu'une comédie menée au trot enlevé où les parieurs exaltés, les lecteurs de Paris-Turf, et les promeneurs des hippodromes ont tous le même rêve : gagner, enfin !
« J'ai vendu la maison de Saint Mards », a dit mon père.
C'était au cours de notre deuxième rencontre, le premier repas que nous avons fait après dix-huit ans de séparation totale. Il m'a annoncé la nouvelle comme si cela devait me rendre un peu triste, comme si j'avais un tant soit peu tenu à cette maison, mais ça ne m'a fait ni chaud ni froid, et je n'ai pas cherché à connaître les détails : s'il en avait tiré un bon prix, s'il y avait toujours la moissonneuse-batteuse, les voisins, les romanichels.
J'ai pensé qu'il avait fait de toute façon une très bonne affaire en se débarrassant d'une baraque aussi moche, dans une campagne aussi plate, sans rivière, sans véritable forêt, froide en hiver, étouffante en été. Je l'ai laissé avec la mort de son mythe sur les bras, la fin de son rêve d'hectares, et rien qu'à sa façon de s'appuyer au dossier de la banquette, j'ai reconnu cette sorte de soulagement que tous les hommes de sa génération éprouvent en disant : « C'est fini. » Il en va de leurs maisons de campagne comme du communisme, du parti comme de leurs enfants : c'est fini, ils ont atteint l'âge de se taire, de baisser les yeux sur leur gâchis, et ils se sentent, ces salopards, plus légers.
« Je sais aujourd'hui que mes parents n'ont été pour moi que des pièges. Sous les visages de la psychanalyse et du communisme, ils formaient les deux pans du même gouffre. » C. D. Le narrateur, un adolescent surdoué et névrosé, en proie à des hallucinations, doit être interné dans un centre spécialisé. Comment en est-il arrivé là ? Entre un père disciple de Marx et une mère adepte de Freud, notre héros subit une double violence, grandit dans une double imposture, contre lesquelles il va finir par se révolter, sous peine d'y laisser sa peau. Voyage au coeur de la souffrance, « roman familial » à la portée universelle, où l'on trouve de la drôlerie et de la sauvagerie, L'Empire de la morale est un livre dérangeant dont on ne sort pas indemne. « Mieux qu'un pamphlet, c'est la confession d'un homme qui a échappé au gaufrier de métal familial pour s'élaborer lui-même. L'émouvant portrait d'un rescapé. » Sébastien Lapaque , Le Figaro.