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Impression en « gros caractères ». Extrait : Je venais de regarder longtemps et avec une profonde mélancolie le laboureur d'Holbein, et je me promenais dans la campagne, rêvant à la vie des champs et à la destinée du cultivateur.
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Pour des raisons financières, le père Barbeau, profitant d'une offre de son voisin de prendre l'un de ses jumeaux à son service, décide qu'il est temps de les séparer. La nouvelle chagrine les jumeaux, alors âgés de quatorze ans. Ils tirent à pile ou face et c'est Landry qui est placé chez le père Caillaud à la Priche. Landry part secrètement le matin. Le soir, son frère, Sylvinet, va le voir, triste de ne pas avoir été prévenu. Il éprouve encore plus de tristesse lorsque son frère ne le serre pas dans ses bras lors de leurs retrouvailles, alors qu'il en avait envie mais ne voulait pas paraître ridicule et sentimental devant ses nouveaux hôtes.
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Il y a encore au fond de nos provinces de France un peu de vieille et bonne noblesse qui prend bravement son parti sur les vicissitudes politiques, là par générosité, ici par stoïcisme, ailleurs par apathie. Je sais d'anciens seigneurs qui portent des sabots, et boivent leur piquette sans se faire prier. Ils ne font plus ombrage à personne; et si le présent n'est pas brillant pour eux, du moins n'ont-ils rien à craindre de l'avenir.
Il faut reconnaître que parmi ces gens-là on rencontre parfois des caractères solidement trempés et vraiment faits pour traverser les temps d'orages. Plus d'un qui se serait débattu en vain contre sa nature épaisse, s'il eût succédé paisiblement à ses ancêtres, s'est fort bien trouvé de venir au monde avec la force physique et l'insouciance d'un rustre. Tel était le marquis de Morand. Il sortait d'une riche et puissante lignée, et pourtant s'estimait heureux et fier de posséder un petit vieux castel et un domaine d'environ deux cent mille francs. -
Impression en « gros caractères ». Extrait : - Qui es-tu, mon enfant ? dit-elle au petit garçon, qui la regardait d'un air de confiance, mais qui ne parut pas comprendre sa question. Comment t'appelles-tu ? reprit Madeleine Blanchet en le faisant asseoir à côté d'elle et en s'agenouillant pour laver. - François, répondit l'enfant. - François qui ? - Qui ? dit l'enfant d'un air simple. - A qui es-tu fils ? - Je ne sais pas, allez !
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Extrait: ...de pieds et de mains, que des feuilles vertes toutes mouillées; son corps était en bois couvert de mousse, sa tête était un gros gland d'Espagne sucré, du moins Gribouille le pensait, car il sentait comme un goût de sucre dans la bouche qu'il n'avait plus. Il fut étonné de se voir dans cet état et de reconnaître que son voyage l'avait changé en une branche de chêne qui flottait sur l'eau. Les gros poissons qu'il rencontrait par milliers le flairaient en passant, puis détournaient la tête d'un air de dégoût. Les oiseaux de mer s'abattaient jusque sur lui pour l'avaler, mais, dès qu'ils l'avaient regardé de près, ils s'en allaient plus loin, pensant que ce n'était point un plat de leur cuisine. Enfin il vint un grand aigle qui le prit assez délicatement dans son bec et qui l'emporta à travers les airs. Gribouille eut un peu peur de se voir si haut, mais il sentit bientôt qu'en le séchant l'air lui donnait de la force et de la nourriture, car sa faim le quitta, et il se fût trouvé fort à l'aise si les projets de l'aigle à son égard ne lui eussent donné quelque inquiétude. Cependant, comme il continuait à penser et à raisonner sous sa forme de branche, il se dit bientôt: Je suis près de terre, puisque l'aigle, qui n'est pas un oiseau marin, est venu me chercher dans les eaux; il m'emporte, et ce n'est pas pour me manger, car il aime la chair et non pas les glands; il veut donc faire de moi une broussaille pour son nid, et bientôt sans doute je vais me trouver sur le faîte d'un arbre ou d'un rocher. Gribouille raisonnait fort bien. Il vit bientôt le rivage et une grande île déserte où il n'y avait que des arbres, de l'herbe et des fleurs qui brillaient au soleil et embaumaient l'air à vingt lieues à la ronde. L'aigle le déposa dans son aire et partit pour aller chercher quelqu'autre broussaille. Gribouille, se voyant seul, avait bien envie de s'en aller; mais comment faire, puisqu'il n'avait plus ni pieds ni...
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Autour de la table : un hommage sensible de George Sand à Chopin, Liszt, Balzac, Delacroix, Flaubert
George Sand
- Books on demand
- 17 April 2021
- 9782810623280
George Sand, comme les vrais critiques, possède éminemment la faculté d'admiration et cette autre, que celle-ci semble exclure, de raisonner ses sentiments. Il admire sans effort ce qui est beau ou sublime, parce qu'il crée lui-même le sublime ou le beau, parce qu'il ignore les petitesses jalouses, parce que c'est avant tout un esprit sincère et sensible. Mais en même temps parce que son talent est quelque chose de complet, il s'élève à la métaphysique du beau, il en calcule les maîtresses règles, et sans pédanterie comme sans mollesse ramène ses impressions à certains principes très-généraux et très-vrais, ses répugnances et ses affections à des lois. Ce n'est pas un rhéteur enivré de paroles, c'est un dialecticien judicieux et sensé.On trouvera dans ce volume des morceaux opposées par le sujet et qui datent d'époques bien diverses : toutes ces monographies, expressivement vivantes, ont les deux mérites suprêmes du bon sens et de la beauté. Chacune d'elles ferait la réputation d'un critique et le mettrait hors pair. Comme l'objet même, la forme varie de l'une à l'autre si l'on sent qu'elles viennent de la même main, on aperçoit aussi que cette main seule pouvait s'assouplir à des procédés si différents : c'est tantôt une familiarité enjouée, tantôt une gravité noblement et fortement savante aux souvenirs personnels et d'intimité s'adjoignent des considérations élevées ou sur les lois du beau ou sur la morale publique et privée. L'indulgence n'y fait pas tort à la rectitude, la raison à l'enthousiasme. Jeunes gens, qui voulez écrire, votre modèle est là penseurs , vous trouverez dans ce livre les vérités les plus énergiques artistes, il vous montrera par où et comment vous devez vouloir être loués. Les femmes, à leur tour, bien qu'elles aiment peu la critique, si ce n'est la critique qu'elles font elles-mêmes, y profiteront. Lorsque George Sand veut bien être familier et causer bonnement, sa conversation est l'exemple instructif du ton véritablement exquis, de la bonhomie ingénieuse, de la malice veloutée sans finauderie.GEORGE SAND, pseudonyme d'Amandine-Aurore Lucille Dupin, baronne Dudevant (1804-1876). Femme de lettres française, qui a laissé derrière elle une oeuvre romanesque remarquable, composée de contes, de nouvelles, de pièces théâtrales, de textes autobiographiques et d'une immense correspondance. Après la séparation de son mari, le baron Dudevant, un officier retiré de l´armée, elle rentre à Paris en 1831 avec l'intention de vivre de sa plume.
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Le petit François est un « champi » : il a été abandonné dans les champs. C'est un enfant un peu simple qui vit avec sa mère, la vieille Zabelle. Les champis ont mauvaise réputation : on les dit paresseux et voleurs. Leur propriétaire, la mère du meunier Cadet Blanchet, méprise les champis et pousse Zabelle à le renvoyer à l'hospice. Alors qu'ils sont sur le départ, François s'évanouit. Madeleine, la femme du meunier, touchée par la scène, propose à Zabelle de prendre soin en cachette du jeune garçon.
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Correspondance : les écrits secrets de George Sand et d'Alfred de Musset
George Sand
- Books on demand
- 23 May 2022
- 9782322424511
George Sand et Alfred de Musset, éminents auteurs romantiques du XIXème siècle, se sont fréquentés pendant plus de deux ans. Cette histoire d'amour, qui inspirera par la suite La Confession d'un enfant du siècle à Musset en 1836 et le roman Elle et Lui à Sand en 1859, s'achève en 1835 lors d'un voyage en Italie au cours duquel George Sand entame une liaison avec le docteur Pagello, qui soigne alors Musset.
Ce dernier restera profondément meurtri par cet échec sentimental.
De cette relation intense et tumultueuse entre les deux écrivains naîtra l'une des correspondances les plus connues de la littérature française. Au sein de ces lettres innombrables se glissent certains échanges érotiques déguisés, pour le moins savoureux. George Sand et Alfred de Musset incarnent l'exaltation de l'amour. Et leur correspondance témoigne de deux êtres romantiques et désespérés.
Extrait : « Ne crois pas, ne crois pas, Alfred, que je puisse être heureuse avec la pensée d'avoir perdu ton coeur. Que j'aie été ta maîtresse ou ta mère, peu importe. Que je t'aie inspiré de l'amour ou de l'amitié ; que j'aie été heureuse ou malheureuse avec toi, tout cela ne change rien à l'état de mon âme à présent. Je sais que je t'aime et c'est tout. Veiller sur toi, te préserver de tout mal, de toute contrariété, t'entourer de distractions et de plaisirs, voilà tout le besoin et le regret que je sens depuis que je t'ai perdu. » -
Socialisme ; et autres écrits politiques et sociaux
George Sand
- Books on demand
- 14 March 2022
- 9782958015633
C'est ici la George Sand sociale que l'on verra s'exprimer, sur le mode de la polyphonie et de l'attention portée au monde du travail et de la misère. L'écrivain manifeste dans cet ouvrage les idéaux naissants d'un mouvement dont l'Histoire saura faire usage, pour le meilleur et pour le pire, après et parfois contre la pensée de la Dame de Nohant.
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Correspondance de George Sand et d'Alfred de Musset ; lettres d'amour et autres écrits
George Sand, Alfred de Musset
- Books on demand
- 3 August 2020
- 9782322239627
George Sand et Alfred de Musset, éminents auteurs romantiques du XIXème siècle, se sont fréquentés pendant plus de deux ans. Cette histoire d'amour, qui inspirera par la suite La Confession d'un enfant du siècle à Musset en 1836 et le roman Elle et Lui à Sand en 1859, s'achève en 1835 lors d'un voyage en Italie au cours duquel George Sand entame une liaison avec le docteur Pagello, qui soigne alors Musset. Ce dernier restera profondément meurtri par cet échec sentimental.
De cette relation intense et tumultueuse entre les deux écrivains naîtra l'une des correspondances les plus connues de la littérature française. Au sein de ces lettres innombrables se glissent certains échanges érotiques déguisés, pour le moins savoureux. George Sand et Alfred de Musset incarnent l'exaltation de l'amour. Et leur correspondance témoigne de deux êtres romantiques et désespérés.
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George Sand et sa fille, d'après leur correspondance inédite (1855-1873)
George Sand, Samuel Rocheblave
- Books on demand
- 29 July 2020
- 9782322239047
La mort subite de Jeanne Clésinger (13 janvier 1855), au début d'une année qui semblait pleine de promesses, avait foudroyé la mère et la grand'mère. La correspondance de George Sand et de Solange nous montre la persistance de cette prostration. « Je vais tous les jours pleurer dans le chalet toute seule, écrit George Sand le 12 février. Je ne peux pas prendre le dessus. Je suis trop vieille pour me consoler. » Encore la grand'mère est-elle moins à plaindre que la mère. Car cette mère, en perdant son enfant, a perdu la direction même de sa vie. Elle est libre, il est vrai, après avoir été esclave de son mari, et esclave maltraitée. Mais cette liberté, qu'en faire désormais ?