Seuls les amateurs de paradoxe et les ennemis du principe de précaution persistent désormais à mettre en doute la réalité du réchauffement climatique. Si l'on est loin de pouvoir évaluer précisément toutes les conséquences de ce phénomène planétaire, on est plus loin encore de sa prise en compte aux plans économique et politique. De radicales réévaluations sont pourtant à prévoir dans les secteurs de l'énergie et des transports, et plus encore dans nos comportements quotidiens, qui contribuent à l'émission de ces « gaz à effet de serre » qui dérèglent le climat. Le problème reste que, même si des réductions drastiques étaient décidées aujourd'hui, leur effet ne se ferait sentir que dans plusieurs dizaines d'années...
Au rythme de l'océan, dont le niveau s'élève insensiblement de quelques millimètres par an, énergie et changement climatique s'insinuent doucement dans les discours. Industriels, économistes, politiques, débattent de plus en plus des risques encourus, et des mesures à prendre pour les éviter ou les atténuer. Ici et là émergent des propositions nouvelles : abandonner les outils économiques obsolètes, en finir avec l'obsession du court terme en matière financière et politique, réaménager radicalement le territoire, les transports et le travail. Mais la fin annoncée du pétrole bon marché sera surtout celle d'une façon - dépassée - de voir l'avenir des hommes. Pour les prochaines décennies, tout reste à inventer, et tout va se jouer dans les années qui viennent.