Moussa a traversé la mer, a marché longtemps, s'est caché dans un camion, a marché encore. Arrivé à Bruxelles, la faim, la fatigue et le froid ne se sont pas tus. Marleen a encore de longues années à tenir, sans soutien, à l'abri des regards. Boire beaucoup, regarder la télé, boire encore sont ses seules occupations. Quand il frappe à sa porte et lui demande le gîte, elle accepte. Entre les deux, une relation se noue, entre dépendance et affection, jusqu'au drame.
Jean-Marie démarre. Monique regarde sa maison s'éloigner. Elle est heureuse de partir à la mer avec son amoureux, mais triste à cause de ses parents. Pourquoi ne l'aiment-ils pas?? Ils ne le connaissent pas. Hier, il était ivre, mais aujourd'hui il est si charmant, si gentil et tellement attentionné. Elle comprend que Jean-Marie a deux visages.
Onnuzel, c'est un gamin de huit ans. Il vit dans le Molenbeek des golden sixties avec sa mère et sa petite soeur. Onnuzel ne comprend rien au monde, mais il se pose beaucoup de questions, du genre : où est mon père ? pourquoi il est parti ?
Une chaise roulante peut-elle tomber amoureuse de son occupant ? En vérité, ce serait même sa vocation. Mieux qu'une épouse, un enfant ou une mère, elle tient son patient dans ses bras, le réconforte en silence et le protège des atteintes de la vie. Et quand l'auteur pousse la chaise hors de l'hôpital, c'est pour découvrir dans Charleroi des SDF ou des « jeunes issus de l'immigration. » De cette quête symbolique à la fois drôle et terriblement cruelle, Thierry Robberecht fait une fable sur la dignité, seule réponse possible face à la précarité de la condition humaine.