Au soir de sa vie, grand-mère (kukum, en langue innue) depuis longtemps déjà, Almanda Siméon se retourne sur son passé et nous livre son histoire, celle d'une orpheline québécoise qui tombe amoureuse d'un jeune Amérindien puis partage la vie des Innus de Pekuakami (l'immense lac Saint-Jean), apprenant l'existence nomade et brisant les barrières imposées aux femmes autochtones. Centré sur le destin singulier d'une femme éprise de liberté, ce roman relate, sur un ton intimiste, la fin du mode de vie traditionnel des peuples nomades du nord-est de l'Amérique et les conséquences, encore actuelles, de la sédentarisation forcée. Almanda Siméon est l'arrière-grand-mère de l'auteur, Michel Jean.
Voici le journal inachevé d'un homme qui livre ses angoisses face aux manifestations d'un être invisible prenant peu à peu possession de sa maison et de sa raison. En toute transparence, la mise en page reflète la lente descente du narrateur dans la folie. Les pages se dédoublent à mesure des visions hallucinatoires, faisant apparaître Le Horla, être fantomatique, invisible mais présent, à la fois hors et là. Le texte se fragmente, les phrases se décomposent, les mots s'éparpillent dans la page. Les feuilles de calque superposent l'écriture habitée par la créature surnaturelle. Une lecture, ô pâle essence, qui dédoublera votre vision et vous laissera sans dessus-dessous ! Couverture transparente, impression sur calque, jaspage.
Babar, dont la mère a été tuée par un chasseur, part vers la grande ville où une vieille dame fera son éducation. Il reviendra parmi les siens pour devenir le roi des éléphants.
« Le féminisme n'a jamais tué personne ». Cette phrase est brandie depuis des décennies par le discours féministe majoritaire. Comme si les féministes cherchaient à rassurer un patriarcat pétri d'angoisse, ou à appuyer l'idée - déjà bien répandue - qu'une femme ne peut pas faire peur, qu'une femme ne peut pas être dangereuse. Mais est-il vrai que le féminisme n'a jamais tué personne ? Elles s'appellent Maria, Noura, Judith, Diana, Christabel. Elles ont fait usage de la violence contre la patriarcat. Elles ont touché au grand tabou. Pour nourrir une réflexion sur la place de la violence dans la lutte contre le patriarcat, Irene nous raconte l'histoire de ces femmes violentes.
Alors qu'elle somnolait sur le bord d'une berge durant une longue journée d'été, le regard de la jeune Alice Liddell est attiré par un drôle de lapin blanc qui parle ! Décidée à le suivre, elle va s'embarquer dans l'une des aventures les plus folles de la littérature classique. Immortalisé dans l'imaginaire collectif grâce à Disney et Tim Burton, redécouvrez ce chef-d'oeuvre de Lewis Carroll, dans une prestigieuse édition totalement illustrée par John Tenniel. Le tout à un prix abordable.
Parmi les livres les plus appréciés et les plus lus de bell hooks, À propos d'amour est un texte singulier. Avec sa perspicacité habituelle et ses talents de vulgarisatrice, l'autrice afroféministe s'y attaque à une thématique rarement abordée de front en théorie politique. Définissant l'amour comme un acte et non comme un sentiment, bell hooks démonte tous les obstacles que la culture patriarcale oppose à des relations d'amour saines, et envisage un art d'aimer qui ne se résume pas au frisson de l'attraction ou à la simple tendresse. Recourant à la philosophie morale comme à la psychologie, elle s'en prend au cynisme narquois qui entoure les discussions au sujet de l'amour, et s'attache à redonner toute sa noblesse à la possibilité de l'amour, dans une perspective féministe.
Les retraites sont au coeur de la conflictualité sociale depuis plusieurs décennies. Alors que le bras de fer est engagé contre le gouvernement Macron, Bernard Friot signe un essai pédagogique et incisif pour nous inviter à prendre le pouvoir sur nos retraites. L'auteur s'attaque à deux questions que tout le monde se pose : qu'est-ce qui explique l'obstination des classes dominantes à mener depuis des décennies des contre-réformes sur les retraites malgré leur si forte impopularité ? Et pourquoi les mobilisations contre ces réformes ont presque toujours échoué ? Puis il explique et met en débat une série de propositions politiques pour sortir de la défaite, prendre le pouvoir sur nos retraites et en faire un levier pour libérer le travail.
Le Manifeste du parti communiste n'est plus à présenter, sa portée politique plus à démontrer. Cette nouvelle édition présente, en plus du Manifeste, toutes les préfaces de Marx et d'Engels au Manifeste publiées de leur vivant et qui possèdent un grand intérêt documentaire, théorique et politique. Ces textes sont introduits par Isabelle Garo qui en présente les enjeux théoriques et politiques, et d'une préface d'Éric Vuillard qui s'intéresse à l' incroyable charge littéraire du Manifeste.
En 2015, la chanteuse kurde Nûdem Durak a vingt-deux ans lorsqu'elle est arrêtée par les autorités turques puis condamnée à dix-neuf ans de réclusion. Son crime ? Avoir défendu, par l'art, la culture et la résistance de son peuple. Faussement accusée d'être membre d'une prétendue « organisation terroriste », elle se trouve à ce jour derrière les barreaux et doit y demeurer jusqu'en 2034. Quatre ans durant, Joseph Andras a suivi cette affaire aux côtés de la campagne Free Nûdem Durak. Il s'est rendu au Kurdistan et a régulièrement correspondu avec la détenue. Poursuivant son travail d'enquête littéraire dans un récit incarné, sensible et documenté, il reconstitue, à travers la vie de la jeune artiste, l'histoire d'une injustice individuelle et collective. Un livre composé avec Nûdem Durak comme un vibrant appel internationaliste à la solidarité pour tous les prisonniers politiques.
Si pour beaucoup d'hommes, le féminisme est une affaire de femmes, bell hooks s'attelle ici à démontrer le contraire. La culture patriarcale, pour fabriquer de « vrais hommes », exige d'eux un sacrifice. Malgré les avantages et le rôle de premier choix dont ils bénéficient, ces derniers doivent se faire violence et violenter leurs proches pour devenir des dominants, mutilant par là-même leur vie affective.
La volonté de changer est un des premiers ouvrages féministes à poser clairement la question de la masculinité. En abordant les préoccupations les plus courantes des hommes, de la peur de l'intimité au malheur amoureux, en passant par l'injonction au travail, à la virilité et à la performance sexuelle, bell hooks donne un aperçu saisissant de ce que pourrait être une masculinité libérée, donc féministe.
Babar rencontre des guerriers et des dresseurs du cirque. C'est grâce à la Vielle Dame, qui protège les éléphants, que tous vont pouvoir rentrer dans leur pays où ils devront combattre les rhinocéros. Ce récit offre du rêve à des jeunes enfants, qui partent dans un voyage, parcourant des lieux intemporels.
« Pour faire simple, le féminisme est un mouvement qui vise à mettre fin au sexisme, à l'exploitation et à l'oppression sexistes. » Ainsi débute cette efficace et accessible introduction à la théorie féministe, écrite par l'une de ses figures les plus influentes, la militante noire-américaine bell hooks.
Conçu pour pouvoir être lu par tout le monde, ce livre répond de manière simple et argumentée à la question « qu'est-ce que le féminisme ? », en soulignant l'importance du mouvement féministe aujourd'hui. Ce petit guide, à mettre entre toutes les mains, nous invite à rechercher des alternatives à la culture patriarcale, raciste et homophobe, et à bâtir ainsi un avenir différent.
Dans cette série de 60 dessins, David Snug (Dépôt de bilan de compétences, Ni Web ni master) aborde avec humour questions de société et sujets d'actualité, mettant au centre de son propos la lutte des classes. Maître dans l'art de la punchline, du détournement et de la mauvaise foi, il pointe les travers de notre époque, épingle les puissants, les politiques, les stars de l'industrie culturelle et des médias, et dénonce les conformismes et le militantisme de façade (greenwashing, flexitarisme, etc.). Dans la veine situationniste, cette compilation de gags groucho-marxistes bouscule les consciences et questionne la notion d'engagement, sans oublier l'essentiel, nous faire rire !
Une crise de la masculinité, dit-on, sévit dans nos sociétés trop féminisées. Les hommes souffriraient parce que les femmes et les féministes prennent trop de place. Parmi les symptômes de cette crise, on évoque les difficultés scolaires des garçons, l'incapacité des hommes à draguer, le refus des tribunaux d'accorder la garde des enfants au père en cas de séparation, sans oublier les suicides. Pourtant, l'histoire révèle que la crise de la masculinité aurait commencé dès l'antiquité romaine et qu'elle toucherait aujourd'hui des pays aussi différents que le Canada, les États-Unis et la France, mais aussi l'Inde, Israël, le Japon et la Russie. L'homme serait-il toujours et partout en crise?
Dans ce livre, Francis Dupuis-Déri propose une étonnante enquête sur ce discours de la «crise de la masculinité», dont il retrace l'histoire longue et ses expressions particulières selon le contexte et les catégories d'hommes en cause, notamment les «hommes blancs en colère» ainsi que les Africains-Américains et les «jeunes Arabes». Il analyse l'émergence du «Mouvement des hommes» dans les années 1970 et du «Mouvement des droits des pères» dans les années 1990 et leurs échos dans les réseaux chrétiens et néonazis. Il se demande finalement quelle est la signification politique de cette rhétorique, qui a pour effet de susciter la pitié envers les hommes, de justifier les violences masculines contre les femmes et de discréditer le projet de l'égalité entre les sexes.
2012. Jack Barlow retrouve à son domicile Patience, sa petite amie enceinte, assassinée.
2029. Toujours hanté par le meurtre de Patience, Jack Barlow entend parler d'un homme qui aurait inventé une machine à remonter le temps.
À la page suivante, Jack se retrouve propulsé en 2006, observant Patience pendant ses rendez-vous galants avec différents hommes. Et si l'un d'eux était le meurtrier ?
Loin d'être un phénomène purement biologique, les règles et plus généralement le cycle menstruel forment une expérience socialisée. Chaque société développe une culture menstruelle dominante, faite de pratiques, techniques et représentations plus ou moins acceptables. Ce livre étudie la culture menstruelle propre aux sociétés consuméristes, dans lesquelles toute expérience (notamment, toute expérience du corps) tend à être associée à des produits marchands. À travers l'histoire de trois produits menstruels - les serviettes jetables, les tampons jetables et les applications de monitoring des règles - l'auteure poursuit son enquête sur le consumérisme, les objets du quotidien et le dressage des corps « féminins. »
New York. Un tueur en série traque des strip-teaseuses. Un flic corrompu rackette des dealeurs. Un crime raciste suscite la colère. Un politicien véreux est prêt à tout pour se faire réélire. Un scandale politique et financier est sur le point d'éclater. Dans une ville où tout est interconnecté, une foisonnante galerie de personnages évolue à travers les dédales d'une intrigue dont les ressorts se cachent à chaque coin de rue. Peter Kuper livre ici un roman graphique magistral, réalisé à la bombe et au pochoir. Dans ce récit choral sans paroles, il révèle les rouages d'un système gangréné par la corruption, la violence et les injustices sociales. « Dans Le Système, Peter Kuper repousse les limites de la bande dessinée. » - Will Eisner
Un spectre hante l'histoire de la littérature : des femmes écrivent, et sont (parfois) lues. L'histoire, s'écrivant de mémoire d'hommes, délaisse, néglige et relègue dans l'oubli les productions des femmes. Toujours ramenés au témoignage, si possible doloriste, et critiqués parce que « victimaires », les textes féministes ont pourtant une histoire et, disons-le, du style. Cet essai propose, d'un point de vue qui pourrait être celui d'une féministe découvrant le féminisme, un parcours à travers des genres et des oeuvres littéraires où se construit quelque chose comme un feminist gaze. Plus engagé que le female gaze, il traduit en registres les émotions d'une vie de femme confrontée à la domination masculine, choisissant en réponse le rire, la révolte et l'utopie - toujours avec style.
La réforme des retraites est au coeur du deuxième quinquennat Macron. Mais c'est aussi une bataille féministe, comme le montre Christiane Marty, militante féministe et membre d'Attac. Notre système actuel a été conçu il y a 80 ans sur un modèle de famille patriarcal où l'homme bénéficie de droits directs, et où la femme, supposée « au foyer » ne jouit que de droits dérivés. Si ce système a en partie évolué, les réformes ont suivi une logique néolibérale, rendant illusoire une véritable disparition des inégalités entre les genres. La thèse de L'enjeu féministe des retraites est que, pour mettre Macron en échec, il ne sera pas suffisant de s'opposer à sa réforme mais qu'il faudra élaborer un autre modèle de société, radicalement féministe.
La carte spatialise des données économiques et sociales. Alors que la cartographie traditionnelle reflète et conforte les pouvoirs en place, la contre-cartographie montre une autre réalité de nos pratiques de l'espace : inégalités de conditions de vie et de droits, compromis politico-économiques, accaparement des terres, destruction des habitats par l'agro-industrie et l'industrie extractive... Ceci n'est pas un Atlas, à travers 21 exemples internationaux, contribue à visibiliser la cartographie critique comme outil de terrain au service des luttes et des mobilisations. Traduit par Nepthys Zwer, co-autrice avec Philippe Rekacewicz de Cartographie radicale (La Découverte, 2021, 10000ex vendus).
Plus nous avançons dans un siècle incertain, plus nous prenons la mesure de la fragilité des systèmes techniques qui structurent nos modes de vie. La low tech, qu'on oppose généralement à la hightech, interroge nos besoins dans un monde contraint. S'il n'est pas dépourvu d'ambiguïtés, ce mouvement dynamique pourrait bien participer à reconstituer des cultures techniques et conviviales, d'autres manières de vivre et de s'organiser. Qu'il soit rattrapé par des logiques marchandes et autoritaires, ou qu'il constitue un levier d'émancipation, la question que pose en creux le mouvement low tech est celle des chemins techniques à prendre pour refonder nos sociétés sur des bases viables, justes et désirables.
Être femme est un recueil d'essais littéraires, féministes et politiques. Il réunit deux essais de Virginia Woolf, « Les femmes et la fiction » et « Des professions pour les femmes ». Dans « Les femmes et la fiction », Woolf nous fait redécouvrir les figures marquantes de la littérature féminine anglaise qui lui permettent de questionner les libertés acquises par les femmes. « Des professions pour les femmes » est la transcription d'un discours prononcé par l'écrivaine en 1931. Les deux textes de l'écrivaine anglaise sont accompagnés d'une préface, « Que signifie être une femme ? » qui les replace dans leur contexte et montre que leur lecture est aujourd'hui encore indispensable.
Bitcoin et les « monnaies » magiques d'Internet suscitent un engouement souvent teinté de fanatisme mais aussi la défiance, voire le rejet. Pour apporter un éclairage critique sur le phénomène des « cryptomonnaies », ce livre parcourt le Globe, depuis les Cypherpunks californiens, le white paper de Satoshi Nakamoto, les « mines» de Bitcoin du Kazakhstan et du Texas, jusqu'aux offensives crypto au Salvador, à Porto Rico ou en Afrique. Il lève le voile sur les échecs économiques d'une industrie qui a accouché de nombreux scandales ainsi que sur l'aberration écologique qu'elle représente. Ces récits fournissent aussi l'occasion d'analyser les soubassements idéologiques d'une technologie que ses détracteurs désignent comme un cheval de Troie pour la pensée réactionnaire.