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Bandes dessinées / Comics / Mangas
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La réédition du "Combat Ordinaire" avec une couverture inédite : un chef-d'oeuvre de la bande dessinée contemporaine sur le rapport à soi et au monde. Jeune photographe de guerre, Marco a vu trop d'horreurs. Écoeuré, il se retire du monde, avec son chat, pour essayer de se reconstruire. Sur cette trame fort simple, Manu Larcenet tisse quelques-unes des plus belles pages de la bande dessinée de ces dix dernières années. Une réflexion unique sur le passage à l'âge adulte, l'acceptation de soi et notre rapport au monde. La virtuosité et la délicatesse se rencontrent dans cette réédition du chef-d'oeuvre de Manu Larcenet, une belle réflexion sur soi et sur le monde qui nous entoure.
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Le combat ordinaire Tome 4 : Planter des clous
Manu Larcenet
- Dargaud
- Poisson Pilote
- 6 March 2008
- 9782205061406
Le chantier naval ferme, Marco est devenu père, sa mère apprend à vivre seule, un homme meurt dans la campagne, un journaliste craque. À partir de petites choses, de moments rares, de tristesses banales, Manu Larcenet continue de dresser le portrait d'un homme ordinaire, imparfait en lequel chacun d'entre nous reconnaît l'un des siens. Planter des clous, dernier tome du Combat Ordinaire, clos, magnifiquement l'une des plus belles réussites de la bande dessinée contemporaine.
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Une nouvelle collection est née. Fraîche comme un gardon. Pas le genre à nager en eau tiède. Plutôt ... nouvelle vague. Bon. Une fois évacuées les images maritimes et poissonnières, on peut dire que "Poisson Pilote" - dont la partie "Pilote" évoque le journal où naquit une magnifique génération d'auteurs - est une collection pas comme les autres, dans la mesure où elle ressemble plus à une "école" qu'à un ramassis de livres de même format qui parleraient tous de la pêche à la morue, par exemple.
D'ailleurs, quand "Poisson Pilote" sera devenue culte - ça lui pend au nez -, on la citera comme la célèbre école qui eut le bon goût de naître un 1er avril. (Poisson d'avril, rions un peu...) En attendant, "Poisson Pilote" est une famille (un banc, si vous voulez) d'auteurs spécialement inventifs qui ont avancé dans la BD comme on explore une terre vierge. Pour ne citer qu'eux : David B., Manu Larcenet, Frank Le Gall, Pierre Le Gall, Fabrice Parme, Joann Sfar, Lewis Trondheim.
Si farfelues que soient leurs trajectoires, elles donnent le sentiment d'une cohérence et d'une exigence : on dirait que ces gens-là ont vraiment réfléchi à cette forme d'art et aux immenses possibilités qu'elle offrait. Ou alors ça leur est venu comme ça, en faisant cuire le café. Allez savoir. Ils existaient déjà, la collection "Poisson Pilote" a été créée pour eux.
Pour ces auteurs déconcertants qui, un jour ou l'autre, reçoivent le fameux courrier : "Votre projet est absolument formidable mais il n'entre dans aucune de nos collections. Signé : l'éditeur." Les voilà donc rassemblés, heureux comme des poissons dans l'eau. (Ben voyons.) Que leurs histoires se passent au Texas ou à Venise au XVIe siècle, qu'elles racontent une invasion extraterrestre ou les états d'âme d'une mouche, peu importe : ils ont tous une vision forte du monde, inattendue, décalée.
Ajoutez à ça un graphisme innovant, une gestion élégante de l'absurde, un poil de culture mais pas trop (faut pas charger), de l'intelligence à revendre - et vous avez "Poisson Pilote". V'là du mieux sous les mers, comme dirait le capitaine Nemo. -
Le combat ordinaire Tome 2 : Les quantités négligeables
Manu Larcenet
- Dargaud
- Poisson Pilote
- 1 May 2004
- 9782205055894
Qui sont les quantités négligeables ? Certaines photos de Marco, tentatives dérisoires pour dire le monde. Certains hommes, cassés après des années de travail sur les chantiers. Certaines vies banales qui basculent dans des choix discutables.
Manu Larcenet ne juge jamais et soulève des interrogations sur la condition humaine avec une intense pudeur. Comme à la lecture du premier tome, on referme le livre bouleversé, la larme à l'oeil avec cette sensation unique d'avoir rencontrer un être humain, un vrai.
Prix du meilleur album Angoulême 2004. Le Combat ordinaire est également le deuxième lauréat du prix du public L'Express, Télé Poche, Canal BD et a été salué par une presse unanime :
Le meilleur roman du moment. Voici Un livre poignant. Le journal du Dimanche Un petit bijou d'intelligence. Ouest France Le courage de vivre et de choisir. Le Monde Larcenet s'affirme. L'Express Le style de Larcenet attire la sympathie. Lire Une des valeurs sûres de la BD française. Elle Une BD essentielle. La libre Belgique Et ce concert de louange n'est que justice. D'autant que ce deuxième tome est peut-être encore meilleur et plus touchant que le premier. Parfois très triste, souvent bouleversant. Les Quantités négligeables parlent des rapports de l'artiste avec son oeuvre, de la montée de l'extrémisme, du rapport aux autres avec énormément de sensibilité et une intelligence rare.
Marco poursuit sa route, monte une expo de ses photos dans une galerie chic à Paris, retourne sur les chantiers navals où travaillait son père pour photographier les ouvriers du chantier et ses anciens amis, s'installe avec la jolie vétérinaire et la magie opère toujours, le livre vous saisit et ne vous quitte pas. Rares sont les lectures dont on ressort meilleur.
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Marco a quitté Vélizy pour la campagne. Il a quitté son psy parce qu'il trouve qu'il va mieux. Il a quitté son boulot de reporter parce qu'il en a marre de photographier des cadavres exotiques ou des gens en passe de le devenir.
À part ça, tout va bien. Il a un frère complice (rigolades et gros pétards) qui l'appelle Georges et réciproquement, à cause de John Malkovich qui disait dans Des souris et des hommes : J'aurai un petit lapin et je l'appellerai Georges, et je le garderai contre mon coeur. Il a des parents au bord de la mer. Un papa tout ratatiné qui oublie le présent mais se rappelle très bien la couleur de la robe de sa mère le jour de son mariage. Une maman qui s'inquiète pour lui, sa constipation, son avenir et le cancer du poumon qu'il va sûrement choper, comme le fils de Mme Bergerin.
Après une virée affectueuse (et éprouvante) chez les parents, il retrouve le silence de sa petite maison dans la verdure, et son chat (baptisé Adolf en raison d'un caractère affirmé), qui se fait charcuter par le gros chien d'un sale con de chasseur. À cette occasion, il rencontre Émilie, vétérinaire de son état, et un chouette petit vieux qui ramasse des mûres. Ça lui fait un amour et un ami. Mais voilà que tout se déglingue : Emilie se met à vouloir des choses angoissantes (partager avec lui une maison et un bébé), et le passé dégoûtant du gentil petit vieux émerge brutalement. Marco craque. Et puis, la cruauté et la connerie achevant de détruire son monde, il touche le fond. Ce qui lui permet de remonter. J'ai encore pas mal de choses à éclaircir si je ne veux pas être réincarné en plaque d'égout, disait-il en évoquant ses rapports délicats avec les femmes. Il évitera la plaque d'égout : il fera juste ce qu'il faut pour retrouver Émilie.
C'est l'histoire d'un photographe fatigué, d'une fille patiente, d'horreurs banales et d'un chat pénible, écrit Larcenet. C'est aussi un scénario parfaitement maîtrisé, drôle de cette drôlerie complice qui évite l'ironie et tendre, en totale osmose avec un dessin hypersensible au bonheur et à la détresse. (Sans parler du chat ou d'Emilie, le moindre canapé est craquant.) Le combat ordinaire, histoire légère et bouleversante d'une renaissance, est l'album le plus personnel de Larcenet, et le meilleur en attendant le suivant.