Trois ans d'investigation, 250 témoins, le courage d'une poignée de lanceurs d'alerte, des dizaines de documents explosifs, plusieurs personnalités impliquées... pour révéler les dessous du groupe Orpéa, leader mondial des Ehpad et des cliniques.Personnes âgées maltraitées, salariés malmenés, acrobaties comptables, argent public dilapidé... Nous sommes tous concernés. Ce récit haletant et émouvant a mis au jour de multiples dérives et révélé un vaste réseau d'influence, bien loin du dévouement des équipes d'aidants et de soignants, majoritairement attachées au soutien des plus fragiles.Sa publication a déclenché une libération de la parole et un débat public et national. De nombreuses enquêtes ont été lancées par l'État, créant une véritable onde de choc qui dépasse bien largement Orpéa.
Qu'ont donc en commun les plateformes logistiques d'Amazon, les émissions de Stéphane Plaza, les restaurants de kebabs, les villages de néo-ruraux dans la Drôme, l'univers des coaches et les boulangeries de rond-point ? Rien, bien sûr, sinon que chacune de ces réalités économiques, culturelles et sociales occupe le quotidien ou nourrit l'imaginaire d'un segment de la France contemporaine. Or, nul atlas ne permet de se repérer dans cette France où chacun ignore ce que fait l'autre. C'est de la vie quotidienne dans cette France nouvelle que ce livre entend rendre compte à hauteur d'hommes et de territoires. Un essai indispensable qui renouvelle le regard sur cette France recomposée.
Nous vivons désormais dans une vallée oubliée, mi-française mi-italienne, une vallée à l'entre-deux, à l'entre-droit et devoir, où la compassion devient répressible, où le droit s'oppose à une morale, où la morale s'impose au pouvoir. Mais où nous avons créé une utopie capable de résister.
« On résiste à l'invasion des armées ; on ne résiste pas à l'invasion des idées. » Relire notre histoire récente à l'aune de Victor Hugo (Histoire d'un crime) peut donner le vertige. Vertige des conquêtes militaires, vertige de ces mercenaires russes et leur cohorte de crimes commis en Afrique, vertige des mensonges de la guerre érigés en vérité du jour.
Notre époque est cruelle pour la vérité. Malmenée, bafouée, rognée, tordue et déchirée en mille morceaux par les acteurs du pouvoir, la vérité se noie dans les sombres desseins de ceux qui veulent convaincre les esprits faibles. Tous ceux qui sont prêts à exécuter les partisans de la démocratie sans le moindre scrupule. Tous ces ennemis de la liberté qui ne font plus de différence entre le Nord et le Sud, les riches et les pauvres, les villes et les campagnes. Partout, ils pillent, manigancent des complots permanents, corrompent gouvernements et États sans vergogne. Avec, toujours, une même et seule victime, la vérité.
Qu'il s'agisse de conquérir le droit de jouer au rugby, de canaliser la rage des jeunes de banlieue ou de rentabiliser la notoriété de Marcel Proust, les histoires de ce numéro de XXI nous rappellent à quel point la volonté des hommes est un puissant facteur de cohésion.
Alors que faire ? Que faire, sinon continuer à rétablir le fil des événements, à retracer le destin des sociétés et à faire vivre l'idée que le collectif a encore un sens. Pour gagner la plus importante des batailles, comme le rappelle Hugo, celle des idées.
« Je suis quelqu'un qui n'arrête jamais de se poser la question de qui il est. Si je dois le dire plus simplement, je suis un dessinateur humoriste belge, né en 1954, passionné par son métier, mais qui a eu l'envie d'en pratiquer plusieurs. Ne sachant pas lequel choisir vraiment, je me suis lancé dans différentes activités - parallèlement et successivement - et, si je les additionne toutes, j'en compte une dizaine. Par ailleurs, je suis un homme profondément attaché aux siens, ma femme, mes enfants, mes petits-enfants, qui ont toujours été, pour moi, une priorité dans mon parcours. » P. G.
Philippe Geluck entre dans l'existence sous une bonne étoile : Geluck signifie « chance » en flamand. Au fil des ans, il arpente des vallées verdoyantes avec succès et brio : théâtre, télévision, radio, dessin, BD, sculpture... Le 22 mars 1983, il naît une seconde fois. Couché sur une page du Soir, son Chat débonnaire sort de l'imprimerie et ses strips à trois cases s'imposent en Belgique, en France et au-delà. Il déambule chez les libraires, dans les journaux, chez nous (aux murs des toilettes ou de la cuisine), dans les galeries, aux Beaux-Arts et jusqu'aux Champs-Élysées ! Avec les yeux du Chat, Geluck observe le monde : il s'émeut de ses misères, se fout de ses incohérences, s'indigne de ses bêtises. Et la chute est certaine : morts de rire !
Entretien mené par Sophie Lhuillier.
Quelles sont les guerres possibles et imaginables dans les trente prochaines années ? L'explosion technologique, la multiplication des virus et bactéries, les manipulations génétiques ne vont-elles pas tenter les États d'utiliser des armes biologiques pour déstabiliser les écosystèmes ? La Nature peut-elle devenir notre ennemi le plus fou et incontrôlable ?
À l'heure de la guerre de l'énergie, des mégafeux qui consument la planète, allons-nous basculer dans la pénurie énergétique qui contraindra les militaires à revoir leurs armements, leurs stratégies et tactiques afin de contribuer à la décarbonisation de notre monde ? Mais alors comment concilier l'action commando par essence ultra-rapide et la basse consommation d'énergie surtout dans un contexte de vives tensions internationales ?
La Red Team, cette équipe haute en couleur qui réunit écrivains de science-fiction et dessinateurs travaillant à partir des analyses prospectives du ministère français des Armées et de nos meilleurs scientifiques, nous livre deux nouveaux scénarios d'anticipation intenses et sidérants qui nous obligent à penser notre environnement de demain.
Le poisson rouge qui tourne dans son bocal serait incapable de fixer son attention au-delà de 8 secondes. Et le temps de concentration de la génération des Millenials, celle qui a grandi avec les écrans connectés, serait de 9 secondes. Serions-nous devenus des poissons rouges, vidés de notre être, incapables d'attendre ou de réfléchir, reclus dans la transparence, noyés dans un océan de messages, de sollicitations, d'informations, sous le contrôle des algorithmes et des robots ?
Les empires économiques ont créé une nouvelle servitude avec une détermination implacable. Au coeur du système et de notre vie quotidienne, un projet caché : l'économie de l'attention. Sans rejeter la civilisation numérique, il est temps de reprendre le contrôle pour la transformer.
Androcène, l'ère de l'homme. Enfin, de certains. L'ère au cours de laquelle une poignée d'oppresseurs, différents selon les lieux ou les époques, ont exploité et asservi la multitude pour leurs intérêts propres. Une ère dont nous pourrions sonner la fin, dans nos intérêts communs.
Est-il possible que le contraire de l'oubli ne soit pas le souvenir, mais la justice?«On ne parlait pas de lui dans ma famille, il ne figurait sur aucune photo. Ce n'est que plus tard que j'ai appris la raison de ce silence:Boris [Kinstler] avait en réalité fait partie de la milice meurtrière de Cukurs, le Kommando Arajs, une unité de SS lettons. Il était ensuite devenu agent du KGB, puis avait disparu.»Ainsi commence l'enquête de Linda Kinstler:une plongée dans l'histoire longtemps inavouée de sa famille qui se transforme peu à peu en une véritable traque de nazis sur trois continents. En recollant les morceaux du puzzle qui relie son grand-père à Herberts Cukurs, dit le «boucher de Riga», Linda Kinstler se demande avec effroi à quel point sa propre famille a participé aux assassinats de ce Kommando qui, en 1942, n'a laissé que 4000 survivants sur les 70000 Juifs lettons. Et que tient-elle de cet aïeul dont la mémoire semble avoir été effacée à dessein? «Je n'aurais jamais cru un tel livre possible. Un portrait de famille émouvant doublé d'un polar sensationnel, le tout mêlé à une réflexion brillante autour de la mémoire, de la loi et de l'identité.»Menachem Kaiser, auteur de Plunder (lauréat du New York Times Critics' Best Nonfiction Book de 2021).
Quel est l'avenir du travail au XXI? siècle? Cette question se heurte à un paradoxe fondamental:les avancées technologiques vont nous rendre plus riches que jamais, mais elles empiètent toujours plus sur le travail tel que nous le connaissons. Grâce aux progrès de l'intelligence artificielle, des secteurs entiers se transforment:des diagnostics médicaux à la résolution de conflits juridiques en passant par la rédaction d'articles, les technologies sont capables de se substituer aux humains.Il faut se rendre à l'évidence:le travail ne va pas disparaître, mais il risque de se raréfier. Face à la menace du chômage technologique et des inégalités qu'il risque d'engendrer, Daniel Susskind encourage les États à prendre des mesures politiques fortes:redistribution des richesses et limitation du pouvoir des GAFAM. Bref, dans une certaine mesure, l'avenir se jouera entre Big States et Big Tech.Tout en retraçant l'histoire des mutations majeures de notre temps, Daniel Susskind nous invite avec pragmatisme à repenser plus largement notre rapport au travail rémunéré, et à explorer des pistes différentes de celles du salariat. Une synthèse magistrale sur l'Âge du travail, une analyse éclairante des possibles qui s'ouvrent à nous.
En quelques décennies, tout a changé. La France, à l'heure des gilets jaunes, n'a plus rien à voir avec cette nation une et indivisible structurée par un référentiel culturel commun. Or la dynamique de cette métamorphose révèle un archipel d'îles s'ignorant les unes les autres.
Le socle de la France d'autrefois, sa matrice catho-républicaine, s'est complètement disloqué. Jérôme Fourquet envisage d'abord les conséquences anthropologiques et culturelles de cette érosion. Mais, plus encore, ces mutations profondes de la nouvelle France induisent un effet d'« archipelisation » de la société tout entière : sécession des élites, autonomisation des catégories populaires, formation d'un réduit catholique, instauration d'une société multiculturelle de fait, dislocation des références culturelles communes.
Dans ce contexte de fragmentation sans précédent, on comprend mieux la crise que traverse notre système politique, où l'agrégation des intérêts particuliers au sein de coalitions larges est tout simplement devenue impossible.
Suivant cette intuition forte, l'historien Kris Manjapra examine dans un essai important comment les esclaves africains ont été dépossédés par les mouvements mêmes qui étaient censés les libérer. Selon lui, en se préoccupant seulement de la question des abolitions et non de leur mise en oeuvre, les historiens ne racontent que la moitié de l'histoire. Grâce à un travail de première main, l'auteur analyse les politiques établies en Europe et aux Amériques, qui dédommagent les planteurs plutôt que les affranchis ou, comme en Haïti, qui imposent le fardeau de la dette pour prix de la liberté. L'historien insiste sur la façon dont les esclaves, loin de rester passifs, ont pris en main leur destinée et travaillé à leur propre libération. La question si sensible des réparations est au coeur de ce livre en quête de justice.
Lobby des pesticides. Lobby du tabac. Lobbies de la chimie, de l'amiante, du sucre ou du soda. On évoque souvent les « lobbies » de façon abstraite, créatures douées de superpouvoirs corrupteurs et capables de modi?er la loi à leur avantage. Pourtant, les ?rmes constituant ces lobbies ne sont pas anonymes et leur in?uence n'a rien de magique : leurs dirigeants prennent en toute conscience des décisions qui vont à l'encontre de la santé publique et de la sauvegarde de l'environnement.
C'est cet univers méconnu que Stéphane Horel, grâce à des années d'enquête, donne à voir dans ce livre. Depuis des décennies, Monsanto, Philip Morris, Exxon, Coca-Cola et des centaines d'autres ?rmes usent de stratégies pernicieuses a?n de continuer à diffuser leurs produits nocifs, parfois mortels, et de bloquer toute réglementation. Leurs responsables mènent ainsi une entreprise de destruction de la connaissance et de l'intelligence collective, instrumentalisant la science, entretenant le doute en disséminant leur propagande. Une enquête au long cours, à lire impérativement pour savoir comment les lobbies ont capturé la démocratie et ont fait basculer notre système en « lobbytomie ».
Si le XVIIIe siècle a été pour Kant « le siècle de la critique à laquelle il faut que tout se soumette », le temps où nous vivons signe le triomphe de la confusion à laquelle rien n'échappe. Mais la critique ne se limite pas à un exercice intellectuel et mental, la marque de ce qu'on appelle l'« esprit critique ». Elle est une attitude et même un geste, une manière de dire, de penser et d'agir et surtout une exigence politique. C'est l'une des conditions du vivre-en-commun et sa force aujourd'hui nous manque.
Le Rouge et le Noir, Madame Bovary, Les Misérables... ces titres semblent gravés dans le marbre, et pourtant, comme toute oeuvre culturelle, ils ont eux aussi essuyé le feu des critiques au moment de leur sortie.Que pensaient les journalistes contemporains de la publication des livres que nous considérons aujourd'hui comme des chefs-d'oeuvre? Chroniques!propose une anthologie de critiques dithyrambiques ou assassines qui éclairent sous un nouveau jour notre perception de cinquante oeuvres incontournables (de Baudelaire, George Sand, Zola, Huysmans...).Richement illustré, Chroniques! est une invitation au voyage, une plongée revigorante dans notre passé qui nous montre que même les plus grands classiques n'ont pas toujours fait l'unanimité lors de leur publication.Textes de Michèle Pedinielli et Pierre Ancery
Jamais l'humanité n'avait atteint un tel niveau d'interconnexion. Jamais nous n'avions eu à notre disposition autant de temps libre. Ces conditions réunies auraient pu nous permettre d'atteindre un sommet dans notre capacité à nous informer, à communiquer, à nous éduquer, à coopérer, et à résoudre toutes sortes de défis collectifs. Mais nous avons délégué à des plateformes privées la charge d'organiser la vie sociale, politique et culturelle de quatre milliards d'êtres humains. Quand la plus grande place publique de l'humanité se trouve privatisée, bâtir une démocratie de l'information devient une nécessité vitale.
Ce livre en esquisse le rôle dans la construction d'une intelligence collective. Résister à la puissance et à l'autonomie des algorithmes afin de maintenir l'humain au coeur de nos sociétés, de nos pratiques. Et pouvoir les utiliser à bon escient.
Malgré l'évolution des mentalités et de certaines législations, la bataille contre la malbouffe n'est pas gagnée. Loin de là! Sept ans après son best-seller Vous êtes fous d'avaler ça!, Christophe Brusset propose son enquête la plus aboutie et dénonce, preuves à l'appui et avec sa verve habituelle, l'insidieuse contre-attaque de l'industrie de la malbouffe.Lobbying forcené, contournement des règlements, intimidation des lanceurs d'alerte, harcèlement judiciaire, les champions de la junk food continuent de défendre sans scrupules leur modèle économique délétère. Trop de produits leaders de l'industrie agroalimentaire sont nocifs pour la santé:ultratransformés, trop sucrés et/ou trop salés, contaminés par des polluants ou des molécules toxiques ajoutées, déséquilibrés et vides de nutriments.La malbouffe, directement responsable de l'épidémie mondiale d'obésité, est à l'origine de nombreuses maladies chroniques, comme le diabète et la NASH, ou des cancers. Elle peut toucher insidieusement chacun d'entre nous. D'où le nouveau cri d'alarme de Christophe Brusset, qui appelle au sursaut de nos dirigeants pour stopper d'urgence ce fléau et met les industriels concernés face à leurs responsabilités.
Quel lien existe-t-il entre les suffragettes et Jeanne d'Arc? Les guerriers Vikings seraient-ils en réalité des guerrières? Les femmes ont occupé des postes de pouvoir tout au long de l'histoire. Mais, à part quelques rares exceptions, pourquoi n'entendons-nous pas parler d'elles?Le Moyen Âge est souvent considéré comme une période sombre, une société patriarcale qui opprimait et excluait les femmes. Janina Ramirez, historienne à la BBC, éclaire d'un jour nouveau cette époque en réhabilitant de nombreuses femmes influentes rayées des documents historiques.À travers les récits vivants et évocateurs du destin de ces femmes remarquables, ce livre révèle non seulement les raisons de leur effacement de nos mémoires collectives, mais nous invite aussi à dépasser nos idées reçues et à repenser notre vision contemporaine de l'histoire.
«Bonjour, je m'appelle Sergueï. Je cherche à rencontrer du monde et à mieux connaître Paris.»Cette enquête commence par hasard, lorsqu'un agent secret russe tente de recruter Romain Mielcarek. Pour l'auteur, l'occasion est trop belle de plonger dans les basfonds du renseignement où s'affrontent services russes et contre-espionnage français.Résultat de dix ans d'enquête, Les Moujiks décrit l'impunité avec laquelle les agents de la GRU, du FSB et du SVR oeuvrent contre nos intérêts nationaux. Loin des fantasmes du cinéma et de la littérature, des hommes au service d'un État autocratique jouent avec les vies de politiques, de chercheurs, de fonctionnaires, de journalistes... mais aussi avec celles de simples citoyens instrumentalisés. Ces hommes brutaux, pas toujours très habiles, ont violé sans vergogne toutes les règles et toutes les lois. Un danger longtemps ignoré:qui aurait pu imaginer que la Russie soit une menace?Une enquête explosive sur le renseignement russe en France.
En 2021, nous consacrions un hors-série à Louise Michel, icône féministe et sociale. Ce nouveau numéro s'attache à comprendre l'importance de Frida Khalo, qui en faisant de l'émancipation des femmes le coeur de son art, est devenue une héroïne contemporaine.
Le numéro se concentre sur sa vie à Paris et sa relation avec les surréalistes, en particulier André Breton, qui a infusé dans son art. Par le biais du symbolisme et d'un système de signes disséminés dans ses oeuvres, Frida Kahlo dit avec génie ce que peut être la tragédie d'une fausse couche, celle d'un être humain qui se dégrade ou la violence du contrôle du corps des femmes dans un système patriarcal.
Consciente du pouvoir de la photographie, Frida Kahlo a soigneusement construit son identité, par l'usage savamment calculé de l'habit traditionnel mexicain. À tel point que son image est devenue aujourd'hui un produit d'appel, un argument marketing. Comment expliquer cette contradiction autour de celle qui fut une farouche partisane du communisme?
Les « nouvelles droites » sont à l'offensive un peu partout dans le monde, adoptant un langage, des références et des modes d'action inédits qui fabriquent une contre-culture violente et tapageuse. Elles combinent désormais nationalisme et humeurs antiétatiques, racisme et sexisme et clins d'oeil à la communauté LGBTQ, climatoscepticisme et préoccupations écologistes... Leurs avatars les plus surprenants - l'anarcho-capitalisme, le libertarianisme transhumaniste, le masculinisme gay, le fémonationalisme, l'écofascisme... - sont dotés d'une capacité notable de passer rapidement de la marginalité à la viralité.
Cet essai vif et documenté nous montre pourquoi il est grand temps de les prendre au sérieux. Et permet de comprendre comment leurs leaders charismatiques et leurs constantes provocations parviennent à capter l'adhésion de couches sociales et d'individus qui se sentent maltraités par les évolutions des sociétés contemporaines.
Plutôt que de s'indigner et de condamner abstraitement, Pablo Stefanoni a choisi d'analyser et de cartographier ce complexe culturel néoréactionnaire. Ce faisant, il essaie de suggérer comment la gauche pourrait récupérer l'étendard de la révolte, habilement arraché de ses mains par une extrême droite cool bien décidée à ne plus végéter dans les marges.