Il n'y a pas si longtemps, la laïcité allait de soi, unissait tous les Français, et nous distinguait des autres.Voilà qu'aujourd'hui elle nous divise.Dans ce court et vigoureux essai pédagogique, Patrick Weil repart du passé pour réparer le présent et préparer l'avenir. Car l'histoire de la loi de 1905, matrice juridique de la laïcité, fournit en réalité toutes les armes pour apaiser les querelles d'une France en guerre avec elle-même.Ceux qui cherchent une boussole pour la pratique de la laïcité dans des situations précises trouveront ici une réponse informée et raisonnable; ceux qui veulent en expliquer la notion à leurs enfants, amis, collègues, comprendront à la fois sa genèse et sa force:garantie de la liberté et de l'égalité des citoyens dans leurs options spirituelles, elle demeure la clé de voûte de notre République.
L'opposition entre de Gaulle et Mitterrand met dos à dos un homme qui lutte contre l'effondrement d'une civilisation et un individu qui se moque que celle-ci disparaisse pourvu qu'il puisse vivre dans ses ruines à la façon d'un satrape. Le premier donne sa vie pour sauver la France; le second donne la France pour sauver sa vie. L'un ressuscite Caton; l'autre réincarne Néron. De Gaulle se sait et se veut au service de la France; Mitterrand veut une France à son service. L'un sait avoir un destin; l'autre se veut une carrière. L'un a laissé une trace dans l'histoire; l'autre pèse désormais autant qu'un obscur président du Conseil de la IV? République. L'un a fait la France; l'autre a largement contribué à la défaire...Ce portrait croisé se lit comme une contre-histoire du XX? siècle qui nous explique où nous en sommes en même temps qu'elle propose une politique alternative qui laisse sa juste place au peuple:la première.M.O.
Le Vercors, pour Antoine de Baecque, c'est le souvenir des randonnées de jeunesse, sous les falaises du Grand Veymont, dont il retrouva, ému, les journaux à la mort de son père. Un lieu où il retourne aujourd'hui, quatre décennies plus tard, pour fouler les sentiers, trébucher sur ses souvenirs, ramasser et conserver feuilles, fleurs ou cailloux glissés dans la chaussure ; autant de moments qu'il savoure et partage, à l'orée de la vieillesse, en amoureux passionné de la marche.
Cette forteresse naturelle est aussi un refuge, où l'on croise la grande Histoire, celle des chemins ardus empruntés par les maquisards et des grottes où s'abritaient les figures de toutes les résistances. En alternant chronique intime, historique et carnet de voyage, les mots de l'auteur marcheur retournent aisément au passé, pour se confronter à sa présence in situ, révélant des scènes de fiction troublantes et envoûtantes.
Un outil indispensable pour comprendre notre histoire.
Accessible à tous, cet atlas est le plus complet jamais publié sur l'histoire de la France.
375 cartes racontent toutes les étapes de l'histoire de notre pays, de ses origines les plus lointaines à nos jours.
En s'appuyant sur le fonds cartographique de L'Histoire et grâce au concours de grands historiens, les auteurs ont pu réaliser un atlas à la fois exhaustif et à la pointe des dernières avancées de la recherche.
Ce livre efface la coupure aussi traditionnelle qu'arbitraire entre le Moyen Âge et l'époque moderne. C'est toute cette période, de Charles VII à Henri II, qui est placée sous le signe «des» Renaissances. La fin de la guerre de Cent Ans et des grandes crises socio-économiques, au milieu du XV? siècle, est effectivement le point de départ d'un renouveau général, des hommes, des échanges, des richesses... La période 1453-1559 est alors entraînée dans un mouvement de floraison, de dynamisme et de créativité en de multiples domaines; c'est ce siècle effervescent qui, en définitive, correspond bien à l'appellation de «beau XVI? siècle».Il s'agit bien ici d'un «certain regard» sur le temps des Renaissances. La dialectique du changement (emblématique des représentations sur la période) et des continuités suppose d'évaluer avec justesse l'ampleur des mutations. Elle nourrit le débat, déjà ancien, sur la «modernité» de la Renaissance:s'agit-il de l'enfantement d'un monde nouveau ou du point d'aboutissement d'un certain rapport au monde, issu des derniers siècles médiévaux? Cette interrogation permet de tisser la trame qui sépare ce temps lumineux des Renaissances des ténèbres des guerres de Religion...
La France est aujourd'hui le pays qui compte les populations juives et musulmanes les plus importantes du continent européen.
Juifs et musulmans de la France coloniale à nos jours propose une nouvelle lecture de l'histoire des relations entre ces deux populations depuis le XIXe siècle. Une histoire située de part et d'autre de la Méditerranée qui, après la décolonisation, se poursuit en France métropolitaine.
Ayant partagé la même langue et la même culture pendant près d'un millénaire, les juifs et les musulmans du Maghreb ont vu leurs destins collectifs bouleversés par la colonisation française. La conquête coloniale de l'Algérie, puis la mise sous protectorat de la Tunisie (1881) et du Maroc (1912) transforment les sociétés maghrébines. Elles tendent parfois à rapprocher juifs et musulmans dans une même communauté de destin, tantôt au contraire à les séparer selon différentes lignes de fracture et à les déterminer à quitter leur terre natale. Ces départs, de gré ou de force, se font majoritairement vers la France où la vie intercommunautaire se recompose difficilement. Malgré de nombreux points communs, la séparation se creuse.
Appuyé sur les recherches les plus récentes et en grande partie inédites au public francophone, ce catalogue richement illustré réunit autour de Benjamin Stora, Karima Dirèche et Mathias Dreyfuss un collectif international d'auteurs spécialistes de la question. Leur objectif : sortir des sentiers battus d'une histoire mal connue, et souvent réduite aux tensions actuelles et à l'image de « frères ennemis ».
Parler français... Qu'est-ce que cela veut dire aujourd'hui ? Certainement, il y a autant de réponses que de francophones dans le monde.
Leïla Slimani a invité une douzaine de personnalités à s'arrêter l'espace d'un instant sur cette question. Dai Sijie, Faïza Guène, Lilan Thuram, Beata Umubyeyi Mairesse, Zeina Abirached, Alexandre Duval-Stalla, André Markowitz, Miniya Chatterji, Hubert Lenoir ou encore Fawzia Zouari se sont prêtés au jeu.
Librement, sous forme de nouvelles, de textes autobiographiques, d'illustrations ou de photos, chacun raconte sa langue française, la place qu'elle occupe dans son histoire personnelle et dans son quotidien mais aussi le rôle qu'elle joue dans notre société... le français semblant parfois être l'un des derniers refuges de cette devise en forme de promesse : Liberté, Égalité, Fraternité.
Auteurs contributeurs :
Zeina Abirached, Miniya Chatterji, Alexandre Duval-Stalla, Faïza Guène, Dai Sijie, Richard Texier, Lilian Thuram, Beata Umubyeyi Mairesse, André Markowitz, Fawzia Zouari, Hubert Lenoir etc.
Créé par décret impérial en juillet 1857, le premier bataillon de tirailleurs n'a de sénégalais que le nom : en effet, ce corps de militaires constitué au sein de l'empire colonial français regroupe en réalité toute la « force noire » - c'est-à-dire les soldats africains de couleur qui se battent pour la France.
Si les études portant sur le rôle des tirailleurs sénégalais dans les deux conflits mondiaux sont légion, rares sont les ouvrages qui retracent toute leur histoire, de la création de ce corps au XIXe siècle à sa dissolution en 1960. S'intéressant aux trajectoires collectives comme aux destins individuels (le militant Lamine Senghor, le résistant Addi Bâ ou encore le Français libre Georges Koudoukou), Anthony Guyon propose ici la première synthèse globale sur le sujet. Il revient sur les moments de gloire de cette armée - comme la défense de Reims en 1918, la bataille de Bir Hakeim en 1942 ou l'opération Anvil en 1944 -, autant que sur les tragédies qui jalonnent également son parcours (citons notamment les terribles massacres commis par la Wehrmacht à leur encontre lors de la campagne de France).
Loin des habituels clichés qui font que, aujourd'hui encore, l'iconographie dégradante incarnée par « Y'a bon Banania » demeure l'un des premiers éléments associés à l'identité des tirailleurs sénégalais, cet ouvrage à la fois complet et accessible illustre toute la complexité de leur position à mi-chemin entre les sociétés coloniales et l'autorité métropolitaine. À mettre entre toutes les mains.
Pendant plus d'un siècle, de la IIIe République naissante (1870) à la dernière décolonisation (1980, les Nouvelles-Hébrides), la propagande coloniale a fait partie du quotidien des Français. Affiches touristiques ou de recrutement militaire, expositions universelles et coloniales, manuels scolaires et protège-cahiers, couvertures de livres et de magazines, presse illustrée et brochures de propagande, photographies et cartes postales, jeux de société et bandes dessinées, publicités et films, monuments et statues, peintures et émissions de radio... tous les supports ont participé à cette apologie de la « plus grande France ». Au coeur de l'État, une Agence des colonies a été le fer de lance de cette propagande, et beaucoup ont oublié son action. Génération après génération l'idée coloniale a fait son chemin, pour devenir consensuelle durant l'entre-deux-guerres et se prolonger jusqu'aux dernières heures de l'Algérie française et même au-delà. Au coeur de cette dynamique, l'image a été un vecteur essentiel du message colonial, portant un regard paternaliste et raciste sur ceux que l'on appelait les « indigènes ».
Ce livre analyse, décode et replace dans son contexte cette incroyable production, permettant, en croisant les sources les plus diverses et des archives exceptionnelles, de comprendre les mécanismes de l'adhésion du plus grand nombre à l'Empire. Par un remarquable décryptage des images, accompagné de citations pour chaque époque, ce travail nous montre comment a été construit l'univers symbolique structurant l'imaginaire sur la colonisation. Celui-ci est indissociable de l'identité nationale et a des répercussions sur les grands enjeux politiques, économiques et idéologiques pendant près d'un siècle. Ce livre, écrit à cinq voix, permet de comprendre comment le discours sur la « mission civilisatrice » s'est imposé et comment se sont bâties les grandes mythologies de la « République coloniale », dont certaines représentations perdurent. Cette approche inédite sur notre culture visuelle, politique et historique participe au travail de déconstruction en cours sur l'héritage de la colonisation, nous permettant de regarder autrement ce passé et ses résonances dans le présent.
À la lumière des recherches les plus récentes, cet ensemble sans équivalent tisse une trame envoûtante et constitue à sa façon une autre histoire de France.
Le 27 septembre 52 avant notre ère, tout est réuni pour que Vercingétorix l'emporte à Alésia sur les légions de César ; or c'est tout l'inverse qui se produit. Comment expliquer ce désastre ? Le 29 mai 1968, le général de Gaulle disparaît : eut-il la tentation de se retirer, et qu'est-il allé dire et faire à Baden-Baden ? Le secret de ces heures capitales n'est pas entièrement élucidé. La grande histoire est faite aussi de ces incidents, hasards et affaires qui ont défrayé la chronique et conservé leur part de mystère tout en influant sur les destinées du pays : épopée de Jeanne d'Arc, affaire des Poisons, prétendu Louis XVII, exécution du duc d'Enghien, complot de la Cagoule, et bien d'autres circonstances tout aussi romanesques et le plus souvent tragiques ont contribué à façonner la mémoire et la légende nationales. Sur elles, voici ce qu'il est possible de savoir et de comprendre. Une autre manière d'écrire l'histoire de France.
Les onze Muses du Grand siècle.
Il existe de nombreuses biographies de femmes célèbres au XVIIe siècle, gravitant immanquablement autour de Versailles. Mais la présentation d'une galerie de onze portraits thématique, rassemblant à la fois de grandes dames de la spiritualité, de la vie culturelle et littéraire et de la politique, est une démarche originale et qui n'a pas d'équivalent. Alors que le thème de la femme est très largement abordé dans l'édition contemporaine, tous siècles confondus, sous l'angle de la condition féminine, le propos tenu par Marie-Joëlle Guillaume, spécialiste du XVIIe siècle, se décentre, voire se renverse : c'est la force de leur empreinte sur la civilisation du XVIIe siècle qui est mise en valeur. S'ajoutent aux portraits fameux des figures moins illustres mais tout aussi essentielles : Barbe Acarie, Louise de Marillac, Marie de l'Incarnation, Angélique Arnauld, Catherine de Rambouillet, Madeleine de Scudéry, Mme de Sévigné, Mme de Lafayette, duchesse de Longueville, Anne d'Autriche et Mme de Maintenon. Ils permettent une plongée concrète et très humaine dans les mentalités de l'époque, de Corneille à Port-Royal. Enfin, cet ouvrage enlevé offre une " défense et illustration " de la civilisation du Grand Siècle, dont l'appellation suggère l'excellence. Une excellence incarnée par des femmes d'élite qui en furent les actrices et les inspiratrices.
Le 17 octobre 1961, des dizaines d'Algériens furent tués par balles ou assommés et jetés dans la Seine par la police parisienne alors qu'ils manifestaient pacifiquement, à l'appel du Front de libération nationale, pour l'indépendance de l'Algérie et contre le couvre-feu discriminatoire que leur avait imposé le préfet de police Maurice Papon. Paris 1961 fait l'analyse exhaustive de cette violence et de ses séquelles.
Jim House et Neil MacMaster démontrent que ce massacre constitua le paroxysme d'une répression couramment pratiquée par les autorités françaises à l'encontre des immigrés algériens. L'État français importa progressivement en métropole la violence qu'il déployait au Maroc et en Algérie depuis les années 1940 dans sa lutte contre les nationalismes d'indépendance. Des tactiques institutionnalisées, dont la torture et l'assassinat, furent ainsi mises en oeuvre jusqu'à Paris pour démanteler le FLN.
L'ouvrage analyse également l'occultation officielle de ce massacre, qui ne suscita pas de réaction de masse au sein de la gauche et rencontra l'ambivalence des dirigeants nationalistes algériens avant de lentement réémerger dans les mémoires en France et en Algérie.
Événement brûlant de l'histoire contemporaine, la répression policière du 17 octobre 1961 témoigne du rapport trouble que la France entretient avec son passé colonial.
Savez-vous ce qui est arrivé à Clotilde, la reine des Francs ? Pourquoi le roi Charles VI est devenu fou ? Connaissez-vous la fin tragique d'Olympe de Gouges ? Comment Jacques Coeur, plus riche que cent rois, a été banni et abandonné sur l'île de Chios ? Pourquoi la reine Margot a été calomniée ?
Laissez-vous emporter par ces vingt destins - tragiques ou comiques - frappés par la malchance dans l'histoire de France. Vous y attendent de l'émotion, de l'étonnement, du révoltant, du cruel, du pittoresque, du pathétique, de l'amusant, du frisson... Chanceux que vous êtes !
Féru d'histoire et conteur savoureux, Bruno Solo a convié chez lui, le temps d'un dîner imaginaire, des personnages de l'Histoire de France : Clovis, l'inconnu le plus célèbre de notre récit national ; le sage Éloi, ministre de Dagobert ; Alcuin, l'avisé moine et conseiller très éclairé de Charlemagne ; l'ardente Aliénor d'Aquitaine, reine de France puis d'Angleterre ; Christine de Pizan, la première femme écrivaine et philosophe de langue française à avoir vécu de sa plume ; Michel de l'Hospital, chancelier, apôtre de la tolérance pendant les guerres de religion ; Théophraste Renaudot, homme-orchestre et fondateur de La Gazette ; René-Robert Cavelier, l'explorateur mégalo du Mississippi et de la future Louisiane ; le Chevalier d'Éon, l'agent secret à l'identité sexuelle mystérieuse ; Louise Michel, institutrice féministe, figure de la Commune de Paris et militante anarchiste ; Georges Mandel, politique clairvoyant face au péril nazi, chef de cabinet de Georges Clemenceau.
Le banquet promet d'être animé !
En hôte curieux et mordant, Bruno a l'art de relancer la conversation. Il n'hésite pas à poser les questions qui fâchent, dégonfle certaines légendes, fait des parallèles avec notre présent. Sans jamais se départir de son esprit caustique et de son humour.
Les Visiteurs d'Histoire offre des portraits vivants de figures parfois méconnues. Une narration divertissante, pleine de fantaisie, au service d'un fond rigoureux et intelligent. À l'image de Bruno Solo : passeur humble et passionné de l'Histoire de France.
Du comte d'Évreux qui édifia cet hôtel particulier en 1720 pour abriter ses amours avec sa maîtresse à nos récents présidents qui eurent bien du mal à y garder leur vie privée secrète, en passant par la Pompadour et son aréopage de pucelles, les chassés-croisés érotiques du couple Murat, les « petites impératrices » de Louis-Napoléon Bonaparte, ou les comédiennes peu farouches de Félix Faure, Clémenceau ou Raymond Poincaré, les frasques des locataires de l'Élysée, lieu de pouvoir autant que de plaisir, ne datent décidément pas d'hier !
« Le déclin français », pour reprendre le titre du célèbre essai de Nicolas Baverez, omnubile les journalistes et les intellectuels depuis une génération, inspirant une littérature brillante et à succès (Alain Peyrefitte, Jean-François Revel , Alain-Gérard Slama, Marcel Gauchet, Christophe Guilly Patrick Buisson etc.) dont le dernier représentant est Jérôme Fourquet. Tous ces best-sellers souffrent pourtant de deux défauts récurrents : le déclinisme et la spécilisation.
Le pari de Laetitia Strauch-Bonart, jeune intellectuelle et figure de proue du conservatisme libéral, est tout autre. Offrir un essai global conjuguant l'histoire et l'actualité en mobilisant pour la première fois une large gamme de disciplines (philosophie politique, économie, sociologie, sciences) au service d'un propos limpide cherchant à comprendre et à expliquer le mystère français sans dogmatisme ni esprit de système. Le point de part pose un concept novateur : « la société de créance », avant de dérouler un tableau large qui dépasse « le mal Français » pour montrer tout ce qui fonctionne et nous permet toujours de « faire nation » pour emprunter un concept familier aux lecteurs de Pierre Rosanvallon.
Le regard de l'auteur, à mi-chemin entre l'Angleterre et la France, ouvertement francophile mais distancié et ouvert sur le monde, offre une large gamme de perspectives novatrices et parfois iconoclastes, qui vont largement contribuer à animer le débat en cette année-charnière .
La grande enquête qui répond aux questions d'une France qui doute et ne s'aime plus.
Livre de référence fondamental pour les amateurs d'histoire, l'Histoire de la France, publiée sous la direction de Georges Duby, entouré d'une équipe de nombreux spécialistes, traite des origines de notre pays jusqu'à l'aube du XXIe siècle.
À côté du récit des grands faits historiques, elle fait une large place à l'histoire des mentalités et des comportements, mais également aux évolutions économiques et sociales.
Elle mêle histoire de la longue durée et histoire événementielle, articulant ainsi structure et conjoncture pour s'intéresser aussi bien aux grandes batailles qu'aux changements en profondeur, aux révolutions comme aux évolutions.
Que la guerre ait contribué à la construction institutionnelle et sociale de la France relève de l'évidence, d'autant que l'armée représente un élément fondateur de l'État-nation.
Dans ce second volume, on explore les années 1870 à nos jours. La guerre y devient totale et globale. Elle engage des millions de soldats, en 1914 comme en 1939. Elle implique les civils, main-d'oeuvre autant que victimes. Elle joue également un rôle politique de premier plan.
Autant d'aspects qui nous permettent de conclure que l'histoire militaire contemporaine ne saurait s'écrire dans les teintes monochromes du noir et du blanc. Alternant victoires et défaites, aveuglement et lucidité, grandeur et servitude, elle impose, durant ce très long siècle, de récuser simplisme et manichéisme.
Plan du tome II :
1. 1870 à 1914 : Xavier Boniface ;
2. Première Guerre mondiale : François Cochet ;
3. Entre deux guerres et Seconde Guerre mondiale : Olivier Wieviorka ;
4. Guerres coloniales : Pierre Journoud ;
5. 1962 à nos jours : Oliver Schmitt ;
Paris n'est plus ce qu'il était : oui, c'est vrai, et heureusement ! Que ne dirait-on pas s'il était resté comme au temps où Diderot allait chaque soir rêver sur son banc au Palais-Royal ? Paris est un organisme vivant qui change sans cesse depuis lors et même avant, en mal ici, en bien ailleurs. Ce livre est une incitation à ouvrir les yeux, à tendre l'oreille pour percevoir le tumulte de cette capitale indomptable, du périphérique à la place Vendôme, du marché d'Aligre au marché de Belleville, du tabac au zinc, de Balzac à Sartre - Paris, tel qu'en lui-même enfin l'éternité le change.
De 1789 à 1799, la France est en révolution. Pour rendre compte des grands événements et des grands changements qui ont marqué ces années, ce livre allie récit et modélisation des données historiques. Il propose ainsi la première histoire de la Révolution par l'infographie au monde. Il ne s'agit pas ici d'illustrer un texte mais de permettre une autre lecture de l'histoire, à la façon d'un kaléidoscope.
Au-delà de la puissance d'analyse de Jean-Clément Martin, nourrie par trente ans de réflexion sur la période, et du talent exceptionnel du data designer Julien Peltier, l'intérêt de la démarche est de pouvoir allier conceptualisation et émotion, généralité et singularité. Les grandes journées révolutionnaires et les grandes mutations doivent être comprises dans leurs multiples dimensions au gré de différentes échelles.
Les thèmes traités ici - la chute de la monarchie, la Terreur, la contre-révolution, la condition des femmes, la révolution militaire, la Vendée, l'esclavage, la déchristianisation... - le prouvent. C'est ce foisonnement qui est saisi par les auteurs, grâce au supplément de sens porté par l'infographie.
En France, le lien entre pouvoir et reliques - surtout les instruments de la Passion du Christ, telles la Vraie Croix ou la Couronne d'épines - est ancien. Dès le règne de Clovis, les fragments thaumaturgiques de corps saints occupent une place centrale dans la vie religieuse, comme dans la communication politique. Si de nombreux chercheurs se sont interrogés sur cette relation entre autorité et sacralité jusqu'au règne de Saint Louis, une étude restait à mener pour les XIVe et XVe siècles, à l'heure où les Valois succèdent aux Capétiens sur le trône. Pour cette dynastie nouvelle, (ré)affirmer la dimension sacrale de la royauté et imposer sa puissance est une nécessité. Mais comment représenter physiquement ce pouvoir? Comment le rendre légitime aux yeux de tous?
Cet objectif impose une thésaurisation nouvelle, matérielle et symbolique, qui s'opère en quatre temps forts : la collection, car outre les reliques, le roi accumule des objets précieux faits d'or, d'argent, de pierres précieuses et de perles ; la protection, puisque le trésor est inaliénable et ses pièces doivent être soigneusement conservées dans des palais ; la représentation, car les reliques participent de la « communication royale » et sont mises en scène dans des cérémonies et pèlerinages ; et enfin la transmission, puisque, tel un héritage, le trésor royal va au successeur du roi et doit être étoffé de génération en génération.
À travers les figures des rois Charles V (« le roi sage ») et Charles VI (« le roi fou »), et des reines Jeanne d'Évreux et Isabeau de Bavière, Murielle Gaude-Ferragu nous offre le résultat de ses brillantes recherches sur le trésor royal, dans cette synthèse claire et accessible.
L'époque où surgit la dynastie capétienne ne se confond pas avec « la naissance de la France ». Sans doute le royaume de Francie occidentale puis de France, qui embrasse alors la Catalogne au sud et la Flandre au nord, devient-il une entité politique qui ne se partage plus, mais le souverain continue explicitement de se dire « roi des Francs » plutôt que « roi de France ». Si la monarchie construit et élargit méthodiquement son domaine, le sentiment d'une unité française n'existe pas pour autant. Soucieux d'échapper à toute téléologie dynastique ou nationale, le propos tenu ici accorde une grande attention aux singularités régionales.
Les siècles de la féodalité, longtemps décrits comme des siècles de fer, correspondent en réalité au moment du « décollage » européen.
Dynamisme économique, expansion chrétienne et mutations sociales vont alors de pair, portés par l'affirmation d'un ordre seigneurial effaçant peu à peu les derniers vestiges de l'empire carolingien.
Les acquis des recherches historiques des vingt dernières années ont profondément renouvelé la compréhension de ce long moment de transition. Ils conduisent à réexaminer des questions aussi fondamentales que le regroupement des populations et la « naissance du village », l'instauration de la seigneurie châtelaine, le rôle des réformes monastiques ou l'épanouissement de l'art roman et gothique.
Ils amènent surtout à remettre en cause la thèse d'une « mutation féodale » rapide et brutale autour de l'an mil au profit d'une appréciation plus nuancée des évolutions.
À quelques kilomètres d'Embrun dans les Hautes-Alpes, sur les bords du lac de Serre-Ponçon, jaillit soudain un château aux allures médiévales, le château de Picomtal. Au début des années 2000, les nouveaux propriétaires effectuant des travaux découvrent, au revers des planchers qu'ils sont en train de démonter, des inscriptions. Cent vingt ans plus tôt, au début des années 1880, le menuisier qui a monté le parquet dans les différentes pièces s'est confié. L'homme sait qu'il ne sera lu qu'après sa mort. Il adresse un message outre-tombe et parle de lui, de ses angoisses, de sa famille, de ses voisins, faisant revivre une société villageoise confrontée au progrès économique matérialisé par l'arrivée du chemin de fer, mais aussi à l'avènement de la République.
Pour autant c'est surtout quand il évoque les secrets des uns et des autres, quand il parle de sexualité, que Joachim Martin s'avère un témoin passionnant des moeurs souvent cachées de son temps. On dispose de peu de témoignages directs des gens du peuple, mais cette façon de s'exprimer est totalement inédite. Qui plus est ces confessions revêtent un caractère exceptionnel. À travers son témoignage, sur luimême et son village, c'est ainsi toute une époque qui revit.
Jacques-Olivier Boudon est professeur d'histoire contemporaine à l'université Paris Sorbonne où il dirige aussi le Centre d'histoire du XIXe siècle. Président de l'Institut Napoléon et directeur scientifique de la Bibliothèque Marmottan, il a publié une trentaine d'ouvrages consacrés à l'Empire et à l'histoire du XIX e siècle, dont Les Naufragés de la Méduse.