Elia Kazan (Un tramway nommé Désir, À l'est d'Éden, La Fièvre dans le sang) est aujourd'hui reconnu comme un classique de l'histoire du cinéma, dont les films sont pourtant, sinon méconnus, du moins mal connus. Il est urgent de les redécouvrir. Pendant longtemps, appréhender l'oeuvre d'un réalisateur, hollywoodien ou tout autre, a amplement consisté à passer par une lecture « auteuriste ». Les deux directeurs de cet ouvrage ont fait un autre pari : celui de revenir aux cinéastes par une autre articulation des régimes d'écriture en faisant se croiser la logique des oeuvres avec des propositions de recherche parmi les plus actuelles (esthétique environnementaliste, approches matériologiques) mais aussi des perspectives scientifiques confirmées (analyse de séquences, histoire des genres, études actoriales).
Nouvelle édition d'un ouvrage de référence : l'un des très rares à aborder de manière théorique la question des spécificités du documentaire, tout en tirant les enseignements des oeuvres et des pratiques. Ni compilation de réflexions, ni compte-rendu d'expériences, il s'agit bien d'un traité qui constitue par étapes une position nuancée, mais ferme : documentaire et fiction sont des formes hétérogènes. En ces temps de post-vérité et de nouvelles fallacieuses, il importe de les différencier nettement. Le fait qu'il existe des oeuvres hybrides n'ôte rien à l'utilité de la distinction. L'auteur mobilise un ensemble de concepts existants, forge ses propres notions, intègre à sa bibliographie nombre d'ouvrages de langue anglaise jamais traduits en français et les publications les plus récentes.
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Dang Nhat Minh est venu au cinéma par hasard. Après ses études secondaires, il est envoyé en URSS pour apprendre le russe. Revenu à Hanoï en 1957, il devient traducteur-interprète et travaille auprès du réalisateur soviétique Aida Abrahimov, venu à Hanoï pour enseigner l'art de la réalisation cinématographique aux jeunes professionnels vietnamiens. A travers son emploi d'interprète-traducteur Dang Nhat Minh apprend en autodidacte en écoutant les leçons du réalisateur et en lisant des revues cinématographiques russes.
De 1981 à 2009, ses oeuvres cinématographiques, documentaires et films de fiction font de lui le cinéaste vietnamien le plus reconnu, non seulement dans son pays, mais aussi à l'étranger. En 1995 il reçoit le Nikkei Asia Prize de Culture du journal Nihon Keizai Shimbum pour les raisons suivantes : ses films expriment les sentiments des Vietnamiens ainsi que de tous les Asiatiques du monde. En 2008 la chaîne de télévision américaine CNN place son film Quand viendra le dixième mois parmi les 18 meilleurs films asiatiques de tous les temps.
En septembre 2010, l'Academy of Motion Picture Arts and Sciences invite Dang Nhat Minh à Hollywood pour rendre hommage à ses qualités de réalisateur.
Si de nombreux ouvrages s'intéressent à la place de la ville dans le cinéma de fiction, trop peu de publications e font dans le champ de la création documentaire, pourtant toujours plus foisonnant.
À partir du documentaire Chronique d'un été (1960) de Jean Rouch et Edgar Morin - film célébré mais dont l'héritage est rarement interrogé -, cet ouvrage étudie les manières dont plusieurs films urbains réactualisent le projet participatif du « cinéma-vérité » à l'heure de la globalisation et du néolibéralisme.
À travers le regard de documentaristes relativement connus du public cinéphile, mais aussi de réalisateurs qui gagnent à être découverts, le livre traverse les rues de Paris, Marseille, New York, Amsterdam ou encore Montréal.
Par une méthode originale, qui croise esthétique du cinéma et études urbaines, l'ouvrage dépasse les poncifs de « la ville au cinéma » pour conceptualiser le pouvoir du geste documentaire à représenter et pratiquer l'espace des villes contemporaines, autant qu'à imaginer des communautés démocratiques à venir.
Grâce à une langue accessible et un travail approfondi d'analyse filmique, le livre rend visibles les interactions entre les phénomènes urbains (mouvement, interaction, multiculturalisme, gentrification...) et les formes filmiques (cadre, son synchrone, montage...). Parce qu'elle est ancrée dans la logique du faire, cette approche esthétique s'adresse autant aux chercheurs et étudiants en études cinématographiques qu'aux professionnels du cinéma et aux urbanistes ou architectes sensibles aux qualités de l'espace vécu.
Procédure en mutation, ouverte aux confluences artistiques, effectuant des allers-retours entre l'ancien et le nouveau, l'individuel et le collectif, la création audiovisuelle réfléchit conjointement l'économique et l'esthétique, le politique et le poétique, le sociologique et le sémiologique. Les auteurs, réunis par l'Association française des enseignants et chercheurs en cinéma et audiovisuel, dressent ici un état actuel de ce concept mutant et interrogent son histoire. Si la création audiovisuelle est aujourd'hui au coeur de l'actualité, c'est parce que l'audiovisuel - cinéma, télévision, multimédia - en renouvelle tout à la fois les critères et la pensée.
Cet ouvrage se veut résolument transdisciplinaire, dans la mesure où les auteurs combinent réellement, dans leurs recherches, cinéma et sciences sociales.
Deux axes organisent cette réflexion. Le premier, intitulé " Filmer le travail ", regroupe des interventions de chercheurs en sciences sociales (sociologie, histoire, anthropologie, ergonomie) et de réalisateurs qui utilisent l'approche filmique pour observer, analyser et montrer le travail. Le second, " Films et travail ", analyse les représentations sociales du travail et leurs évolutions, à travers les objets filmiques (films, séries télé...) ; les auteurs, le plus souvent des chercheurs en cinéma, utilisent des outils et théories empruntés à la linguistique, la sémiologie, la psychanalyse, la sociologie...
L'ouvrage est accompagné d'un DVD, on y trouvera une partie des extraits de films utilisés de manière démonstrative dans les contributions écrites.
Si John Cassavetes a marqué l'histoire du cinéma, ses films n'en sont pas moins tournés vers le spectacle vivant. Entre la scène et l'écran, cette oeuvre cinématographique qui fait du corps son moyen d'expression privilégié ne cesse d'intriguer et de fasciner une nouvelle génération de créateurs, cinéastes, metteurs en scène ou chorégraphes. Dans un projet d'investigation mais aussi de prolongement et d'appropriation, ce sont autant d'héritages cassavetiens et de transferts entre cinéma et spectacle vivant que cet ouvrage se propose de considérer à travers une palette de points de vue qui réunit articles critiques et entretiens avec des artistes.
Une douzaine de chercheurs internationaux livrent ici des travaux récents sur l'image-trace, les stratégies de l'inopiné, les formes documentaires anciennes ou contemporaines. L'ensemble compose un état des lieux et des temps de ces « (é)mouvants indices du monde ». À travers la diversité des productions et des pratiques se dessine une « critique de la critique du réalisme », selon la formule de Jane Gaines dans l'article qui ouvre ce recueil.
Un ouvrage authentiquement théorique qui interroge la distinction fiction/non-fiction du point de vue des systèmes codiques du documentaire " classique ".
L'auteur met en évidence la coexistence de diverses stratégies discursives, l'ambivalence des positions d'énonciation et la spécificité de la position du spectateur.