Simon, un jeune anglais de 14 ans un peu rondouillard, est constamment l'objet de moqueries de la part des jeunes de son quartier, et il est recruté pour toutes sortes de corvées. Un jour où il fait les courses pour une diseuse de bonne aventure, celle-ci lui révèle quels vont être les gagnants de la prestigieuse course de chevaux du Royal Ascot. Simon mise alors secrètement toutes les économies de son père sur un seul cheval, et gagne plus de 16 millions de livres. Mais quand il revient chez lui, Simon trouve sa mère dans le coma et la police lui annonce que son père a disparu. Étant mineur, Simon ne peut pas encaisser son ticket de pari. Pour ce faire, et pour découvrir ce qui est arrivé à sa mère, il doit absolument retrouver son père. Au terme d'une aventure riche en péripéties et en surprises, Simon, l'éternel perdant, deviendra un gamin très débrouillard.
La couleur des choses de l'auteur suisse Martin Panchaud bouscule les habitudes des lecteurs et lectrices de bandes dessinées ; le livre est intégralement dessiné en vue plongeante sans perspective et tous les personnages sont représentés sous forme de cercles de couleurs. La couleur des choses oscille entre comédie et polar avec une technique graphique surprenante, mêlant architecture, infographies et pictogrammes à foison, qui font de ce roman très graphique un livre étonnant et captivant.
Rouge, jaune, cyan : ce sont les couleurs de peau qui déterminent les trois classes sociales d'une société étrangement semblable à la nôtre. Les jaunes sont les plus aisés et les rouges, la classe moyenne. Les bleus sont les plus pauvres, discriminés et repoussés à Bonifacio, le quartier défavorisé de la mégalopole de Bourne. Alors que les questions liées aux couleurs de peau et à la mixité prennent de l'ampleur, la vie de cinq amis est perturbée par un événement qui les précipite dans le passé. Des empreintes découvertes sur les lieux d'une tragédie qui, 20 ans plus tôt, avait grandement affaibli la communauté bleue, relient le petit groupe à un ami décédé. Risquant de souffrir des répercussions de la réouverture d'une enquête, ils sont contraints de replonger dans leur adolescence. Hantés par le souvenir de ce jeune adulte qui avait eu le malheur de crier trop fort sa rage, ils se retrouvent confrontés aux différents partis politiques de Bourne, à des secrets profondément enfouis et à des règlements de comptes tardifs. Porté par un trait vif et par une histoire habilement construite, Cyan explore avec finesse les thématiques de l'égalité sous toutes ses formes, de la discrimination et de la liberté.
Márcia est infirmière dans un hôpital à proximité de Rio et vit dans une favela avec son petit ami Aluisio et sa fille, Jaqueline, qu'elle a eue très jeune avec un autre homme. Jaqueline, jeune adulte frivole et grande gueule, mène la vie dure à sa mère et Aluisio et fréquente assidûment les membres de l'un des gangs du quartier, ce qui est la source de violentes altercations entre la mère et la fille.
Le petit ami de Jaqueline en vient même à menacer Márcia à l'occasion d'un séjour à l'hôpital... La situation dégénère encore plus le jour où Jaqueline se fait arrêter par la police pour complicité de vols et recel de marchandises volées. Márcia et Aluisio, affolés, se rendent alors compte que Jaqueline est impliquée dans des affaires avec des criminels de haut vol et un groupe de policiers ripoux.
Marcia demande alors à Aluisio de surveiller Jaqueline, mais celui-ci risque gros... Ecoute, jolie Márcia est un nouveau roman graphique trépidant, aux couleurs flamboyantes, par l'un des auteurs les plus importants de la scène brésilienne contemporaine. Marcello Quintanilha réalise un nouveau tour de force avec ce récit très construit où les relations entre chacun des protagonistes se dévoilent au fur et à mesure dans un suspense mené de main de maître.
Le Printemps prochain décrit le quotidien de la tante de l'autrice, Liu Yun, dans la campagne chinoise. Le récit s'ouvre sur le mariage arrangé de cette tante, à l'âge de vingt ans, avec un homme taciturne, un mariage qui va rapidement l'enfermer dans sa maison et dans son rôle d'épouse. Cantonnée aux tâches ménagères, elle se consacre à ces corvées qui s'accumulent. Attentionnée, elle prend soin de sa famille, tout particulièrement pendant la Fête du Printemps, le seul moment qui lui apporte un peu de joie, car tout le monde vient alors passer les fêtes chez elle. Liu Yun raconte l'incessant labeur de sa tante, qui trime pendant que la plupart des autres membres de la famille font la fête... Elle cuisine, lave, range, file la laine alors que les hommes fument en regardant la télé. Ce qui ne l'empêche pas de se poser des questions sur cette vie empêchée.
L'autrice pose son regard sur une femme dévouée, pour ne pas dire exploitée, avec des touches de couleurs délicates, brossant un portrait sensible et intime. Ce beau récit contemplatif est le premier ouvrage d'une autrice à suivre.
Drame dans les montagnes du Kurdistan iranien.
Le Kurdistan iranien se situe au Nord-Ouest du pays, le long de la frontière avec l'Irak. C'est une région montagneuse très pauvre et connue pour être un haut lieu du trafic de cigarettes, d'alcool ou de vêtements. Les villageois y sont exploités par des bandes mafieuses pour faire de la contrebande entre les deux pays, à travers les montagnes. Ils empruntent des chemins mortellement dangereux, passant par les sommets de plus de 4 000 mètres des monts Zagros, en portant des marchandises. Ces contrebandiers sont appelés des « kolbars », et chaque année, plusieurs dizaines d'entre eux trouvent la mort, victimes des gardes-frontière iraniens, des mines antipersonnel, d'avalanches ou des rigoureux hivers de cette région.
Dans Les oiseaux de papier, Jalal, dit l'Ingénieur, est recruté pour participer à l'une de ces expéditions en compagnie d'hommes de son village. Une petite troupe est constituée et entreprend le dangereux périple. Un drame se noue alors entre les membres de l'expédition qui meurent un à un.
Cette première fiction de Mana Neyestani est un drame humain saisissant, plein de suspense, qui raconte aussi une histoire de crime d'honneur et le terrible quotidien des habitants de ces régions obligés de prendre des risques insensés pour assurer leur pitance.
Un grand type pâle, chauve, avec des lunettes de soleil couvrantes, court dans le désert. Ce n'est pas n'importe quel désert, mais celui du Nevada, où se situe Las Vegas. Le coureur, dont le vrai nom pourrait être Murray, mais nous n'en sommes pas sûrs, est en proie à l'illusion d'être l'acteur Bradley Cooper se préparant à jouer dans un biopic sur Lance Armstrong. (Ou peut- être est-ce vraiment Bradley Cooper, bien que personne ne le reconnaisse). Il a opté pour un très strict entraînement à la course à pied comme technique de préparation. Au début du récit, il écrit une longue lettre à Robert De Niro, d'acteur à acteur. À un autre moment, il s'imagine en train d'accepter un Oscar pour le rôle.
Entre l'entraînement dans le désert et les discussions imaginaires avec des membres de l'élite hollywoodienne, le coureur déambule dans les casinos de Vegas et joue intensément aux machines à sous...
50 ans après les événements tragiques de la manifestation de Kent State, Backderf livre un récit historique magistral et poignant.
Après l'autobiographie (Mon Ami Dahmer) et l'autofiction (Trashed), l'auteur américain Derf Backderf réalise un magistral documentaire historique sur les années 1970 et la contestation contre la guerre du Vietnam. Kent State relate les événements qui ont mené à la manifestation du 4 mai 1970 et à sa violente répression sur le campus de cette université de l'Ohio. Quatre manifestants, âgés de 19 à 20 ans, furent tués par la Garde nationale au cours de cette journée. Cet événement marqua considérablement les esprits et provoqua des manifestations gigantesques dans tout le pays avec plus de quatre millions de personnes dans les rues, marquant un retournement de l'opinion publique sur l'engagement américain au Vietnam.
Derf Backderf, avait 10 ans à l'époque des faits. Il a vu des troupes traverser sa ville en 1970, et il a été profondément marqué par la répression sanglante de la manifestation du 4 mai. Dans Kent State, il brosse le portrait des étudiants qui seront tués au cours de la manifestation ainsi que celui d'un membre de la Garde nationale. Sa description détaillée de la journée du 4 mai 1970, montre comment l'incompétence des responsables locaux a débouché sur une véritable boucherie.
Derf Backderf a consacré trois ans à la réalisation de Kent State, il a réalisé un véritable travail journalistique et interviewé une dizaine de personnes ayant participé à la manifestation. Kent State est un récit extrêmement prenant, poignant, une leçon d'histoire et une démonstration implacable de l'absurdité de l'utilisation de la force armée pour contrôler des manifestations.
Nous sommes en 2001 et l'Argentine est plongée dans une grave crise politique et économique. Rocío, une jeune fille de dix-neuf ans, emménage dans l'ancienne maison de sa grand-mère Vilma, peu de temps après les funérailles de cette dernière. Dans cet environnement marqué par l'absence, Rocio se remémore la vie de Vilma, une histoire teintée de tragédie qui commence dans les années 1920 en Italie. Les parents de Vilma fuient le pays peu après sa naissance, au moment de l'accession au pouvoir de Mussolini. Arrivés en Argentine sans le sou, ils ne peuvent financer les études de Vilma. Celle-ci doit alors quitter l'école, puis est mariée de force à un voisin après être tombée enceinte et avoir été abandonnée par l'homme avec lequel elle pensait faire sa vie. L'histoire de Vilma dans cette société patriarcale sera une longue suite de désenchantements et de sacrifices, qui la rendront progressivement acariâtre. Vilma terminera sa vie seule, ayant coupé les ponts avec la plupart des membres de sa famille, à l'exception de Rocio. La jeune fille, qui se pose énormément de questions sur son avenir, va tenter de tirer des leçons de cette tragédie familiale.
Ambitieux, ample, fourmillant de nombreuses trouvailles narratives et graphiques, Naphtaline est en partie inspiré de l'histoire de la famille de Sole Otero. La narration sur plusieurs époques, l'inventivité du découpage et de la mise en scène, les jeux sur les couleurs, font de ce roman graphique une jolie découverte et de Sole Otero une autrice promise à un bel avenir.
Après le remarquable Soleil Mécanique, les éditions çà et là publient le nouvel opus de Lukas Wojciechowski, auteur polonais architecte de formation.
Le récit est centré sur les répercussions de la Première Guerre mondiale en Europe centrale, dans ces pays aux frontières sans cesse remaniées, avec en toile de fond le Berlin des années 1930. Lukasz Wojciechowski raconte le choc produit par la ville sur la psyché dérangée de Stan, vétéran de la Grande Guerre originaire de la campagne polonaise. En proie à des démons intérieurs et souffrant de stress post-traumatique, Stan est confronté à la frénésie technologique d'une ville où pointent les premières manifestations de l'horreur nazie à venir.
Librement inspiré de la vie de l'arrière grand-père de Lukasz Wojciechowski, Dum Dum (du nom des balles utilisées à l'époque de la Grande Guerre) est un roman graphique historique bouleversant. L'auteur questionne la notion de progrès scientifique et la modernisation à marche forcée au regard de vies dévastées par la guerre. On retrouve cette technique graphique particulière, où machines, bâtiments, et paysages urbains sont dessinés à l'aide de l'outil des architectes, le logiciel AutoCAD, dans une habile mise en abîme.
Darna, « notre maison » en arabe, retrace l'histoire d'une famille marocaine, celle de l'autrice Zineb Benjelloun. Elle y dresse le portrait de quatre générations qui ont cohabité pendant des décennies et raconte leur quotidien. Le récit décrit en filigrane l'histoire du Maroc depuis le protectorat et la première résidence familiale à Casablanca dans le quartier des Habous, puis dans le Moyen Atlas, jusqu'à leur arrivée à Darna où Zineb habitera quelques années après ses études en France et son premier travail dans une chaîne de télé locale ...C'est une famille hétéroclite aux personnalités hautes en couleurs, il y le grand-père, juge de paix et théologien, sa femme qui gère la maison d'une main de fer, l'oncle excentrique et les nombreux cousins et cousines.
Zineb Benjelloun appartient à une génération qui interroge l'influence de la France et le système local, mais aussi la façon dont l'histoire familiale et l'histoire nationale façonnent les individus et la société... Développé à partir de nombreuses recherches et archives familiales, de vidéos, d'enregistrements sonores, souvenirs et témoignages recueillis auprès des membres de sa famille, Darna nous plonge dans un récit émouvant, construit comme un patchwork visuel écrit sur une dizaine d'années, alternant heures de gloire et déboires, où se mêlent repas, mariages, décès et clins d'oeil à la culture marocaine.
Esther et Rita se rencontrent dans un atelier de dessin. La première, jeune artiste, anime un cours de dessin de nu pour adultes. Rita, plus âgée, mère divorcée, est modèle pour arrondir ses fins de mois. Aussi différentes soient-elles, les deux femmes sont néanmoins liées en tant que dessinatrice et modèle. Une relation qui tourne autour de la vulnérabilité et de la physicalité, autour du fait de regarder et d'être regardée. En dehors de ces moments, chacune mène sa propre vie. Toutes deux luttent contre leur propre passé, leurs propres insécurités. Esther ne trouve pas l'amour, Rita a une relation difficile avec sa fille... Les deux femmes attendent quelque chose et, en attendant, elles se débrouillent comme elles peuvent.
Peau est une histoire de corps et de mise à nu. Une histoire sur le vieillissement, la maternité, l'idéal de beauté, la soif de perfection et l'impact du temps. Sur les cicatrices, la honte, la fierté, la sexualité, l'intimité. Et sur la vie.
Premier roman graphique belge - et flamand - publié aux éditions çà et là, Peau est un beau roman graphique aux illustrations et couleurs douces et délicates, et un superbe portrait de femmes liées par une amitié d'abord ténue, qui devient progressivement essentielle.
Petite surprise pour les fêtes de fin d'année : les éditions çà et là ont décidé de publier la toute première version du Trashed de Derf Backderf, un récit court de 56 pages qui mettra vos zygomatiques à rude épreuve. Initialement publié en catimini par une petite maison d'édition américaine 15 ans avant la version "roman graphique de 240 pages" actuelle, ce proto Trashed, à l'humour destroy et sans visée documentaire ou politique, passa un peu inaperçu du fait de son format atypique...
Mais il valu à Backderf sa toute première nomination aux prestigieux Eisner Awards. "Ce sont des mémoires, des vrais anecdotes de ma courte carrière d'éboueur quand j'avais 19 ans, en 1979 et 1980. Des histoires peu ragoutantes que je racontais à mes amis depuis des années, de préférence lors de dîners ou de déjeuners. J'espère qu'elles vous plairont. Et n'oubliez pas d'être gentil avec vos éboueurs.
Sinon, comme vous le découvrirez dans ce livre, vous le regretterez amèrement". (extrait de la préface par Derf Backderf) Et comme il se doit pour un livre ayant pour thème les déchets, cet ouvrage sera entièrement imprimé sur papier recyclé, avec une jaquette en papier kraft !
Discipline est le premier roman graphique historique de Dash Shaw. Ce récit de 300 pages nous plonge dans l'histoire d'un frère et une soeur, Charles et Fanny Cox, membres d'une communauté quaker de l'Indiana, et confrontés à la guerre de Sécession. Lorsque Charles part s'enrôler dans l'armée de l'Union, il scandalise sa famille et sa communauté. Abandonnant les règles strictes du mode de vie des quakers, le jeune Cox est rapidement confronté à la sauvagerie de la guerre, à la cruauté des soldats et à l'étrangeté écrasante du monde au-delà de sa maison. Au fil des échanges de lettres entre lui et sa soeur, on suit la prise de conscience des réalités de la guerre par le jeune soldat, et les répercussions de ses choix sur sa famille pacifiste.
Très documenté, Discipline s'inspire en grandes parties de réelles lettres d'époque et d'archives consultées par Dash Shaw dans le cadre d'une résidence de deux ans à la New York Library. Cinq années de travail ont été nécessaires pour mener à bien ce projet hors normes qui - au delà de l'aspect historique - touche à des questions universelles sur la guerre, le pacifisme et la spiritualité.
Le retour du plus connus des dessinateurs de Cleveland (après Joe Shuster), dans une anthologie de ses histoires courtes ! Derf Backderf a réalisé des strips hebdomadaires pendant près d'un quart de siècle, entre 1990 et 2014. D'abord diffusés dans les journaux gratuits de la ville de Cleveland, ces strips atteindront par la suite jusqu'à 140 journaux du pays. Voici 200 de ces histoires rassemblées pour la première fois en un unique volume. Dans True Stories, on croise des illuminés en tous genre, pris sur le vif dans la rue ou dans des magasins, des scène du quotidien qui font mouche. True Stories, c'est l'Amérique profonde, dérangée, saturée de malbouffe, foutraque. On retrouve avec bonheur la patte de cet auteur dont le dessin, en construction au début des années 1990, évolue au fil des histoires et cette faculté à déceler les situations baroques et à croquer des personnages marquants, alliée à un art consommé de la chute.
« Oui, tout ce qui est dans ce livre est réellement arrivé. J'ai été personnellement témoin de la plupart de mes True Stories. Les autres m'ont été rapportées par des amis en lesquels j'ai confiance. Devoir réaliser un strip chaque semaine ne me manque pas vraiment. Ce qui me manque, c'est de me balader dans les rues de la ville à la recherche de gens bizarres. Ça a toujours été ce qui me plaisait le plus dans ce boulot » Derf Backderf.
Coincés dans les embouteillages, Will et Connie se disputent sans ménagement sur leurs manières respectives de conduire. Une querelle de couple, comme tout le monde peut en avoir. Une fois rentrés à la maison, les tensions s'apaisent au moment de préparer le dîner. Connie se dévoue pour aller faire quelques emplettes, tandis que Will s'engage à finir la vaisselle qui traîne dans l'évier. Mais les heures passent et Connie ne revient pas. L'attente est interminable. Will sombre alors dans la paranoïa et envisage tous les scénarios possibles et imaginables concernant la disparition de sa compagne. Après avoir bu quelques verres de whisky, il décide de partir à la recherche de Connie.
Easy Peasy est une virée rocambolesque dans une petit ville du nord-est de la Chine, au milieu des années 1990. Un jeune lycéen propre sur lui, Yang Kuaikuai, se retrouve embarqué malgré lui dans une histoire de vol de camionnette avec Li Yu, un voyou de son lycée, et L'Oncle Ya, un malfaiteur à la petite semaine. Au moment de revendre le véhicule à un gang local, les compères se rendent compte qu'une petite fille dormait à l'intérieur et qu'elle s'est fait enlevée par un véritable criminel. L'improbable trio va devoir échapper au redoutable kidnappeur prêt à tout pour récupérer la petite Yun Duo, y compris supprimer ces trois empêcheurs de tourner en rond.
Premier roman graphique publié en France de la jeune et talentueuse autrice chinoise Yi Yang, Easy Peasy est un ébouriffant récit d'action mâtiné d'humour. Grande admiratrice du mangaka Taiyo Matsumoto, Yi Yang crée une galerie de personnages hauts en couleurs et hyper attachants entraînés dans une aventure au rythme frénétique souligné par un découpage d'un dynamisme explosif.
La douleur, quelle chose étrange est le premier volume d'une trilogie de courts essais en bande dessinée consacrés à la douleur, au trauma et à l'anxiété par les anglais Steve Haines et Sophie Standing. La douleur, quelle chose étrange explore les mécanismes psychologiques et physiologiques à l'oeuvre dans le phénomène de la douleur, à la fois familier et craint. Praticien adepte des médecines douces, sans pour autant être un adversaire de la médication, Steve Haines aborde le question du regard que la société porte sur la douleur (considérée comme une émotion ou un signal d'alerte selon les écoles) et examine de façon approfondie, à l'aide de très nombreuses références et citations de spécialistes du domaine, comment la douleur agit.
Steve Haines s'attarde plus particulièrement sur les douleurs chroniques qui sont souvent dans l'angle mort de la médecine conventionnelle et dont il n'est pas toujours possible d'identifier la cause. Les nombreux concepts et mécanismes biologiques abordés au fil de cet ouvrage sont brillamment mis en images par Sophie Standing qui parvient à associer un réel parti-pris stylistique à une narration documentaire et pédagogique.
Les deux autres titres de la trilogie: Le Trauma, cette chose étrange et l'Anxiété cette chose étrange paraîtront au premier semestre 2019.
Après La douleur quelle chose étrange (octobre 2018) et L'Anxiété quelle chose étrange (mars 2019), Steve Haines consacre un nouveau petit précis à un thème de santé. Il se penche ici sur le traumatisme psychique, qui touche tout le monde à des degrés plus ou moins importants. En trente-deux pages, Haines brosse un tableau synthétique de ce que l'on sait sur ce phénomène psychologique en s'attardant notamment sur sa manifestation la plus courante, la dissociation.
Cette réaction de notre cerveau à un ou plusieurs événements insupportables se manifeste par des amnésies sélectives ou une sensation de déconnexion de son propre corps dans le cas des expériences les plus traumatisantes. Comme dans ses précédents ouvrages, Steve Haines propose également des pistes pour les personnes qui souffrent de traumatismes psychiques, à base de techniques simples qui peuvent permettre de diminuer l'intensité des troubles ressentis.
L'illustratrice anglaise Sophie Standing, déjà dessinatrice des deux autres essais de Steve Haines, met à nouveau en dessin le texte avec un vrai travail stylistique et la volonté de rendre compréhensible les explications du scénariste mais aussi de trouver des astuces graphiques tout en utilisant une palette de couleurs et un style singuliers, inhabituels dans le registre de la bande dessinée didactique.
Su-hyeon est en terminale dans un lycée de province quand il présente un de ses amis, Yong-jun, à sa mère. Mme Sang s'attache rapidement au jeune homme et en vient à le considérer comme son propre fils lorsqu'elle apprend qu'il est orphelin. Quand Su-hyeon commence son service militaire, Yong-jun rend régulièrement visite à Mme Sang, qui ne se doute pas que son fils et lui sont en couple. Ce jeu de dupes continue jusqu'au jour où les deux jeunes hommes se blessent dans un accident de voiture et que Su-hyeon tombe dans un coma profond. Sa mère va s'occuper de lui pendant des mois et comprendre un jour quelle était la nature de sa relation avec Yong-jun. Elle va alors rejeter celui-ci et l'empêcher de rendre visite à son fils.
Changement de saison est le premier roman graphique de Lee Dong-eun (au scénario) et de Jeong Yi-yong (au dessin). Ils ont ensuite réalisé quatre autres livres ensemble et Lee Dong-eun a adapté au cinéma trois de leurs romans graphiques, dont Changement de saison.
C'est un drame sobre et touchant, la rencontre entre deux personnes meurtries par la vie, Mme Sang, abandonnée par son mari, et Yong-jun, dont la mère est morte?; deux personnes réunies par l'amour qu'elles portent à Su-hyeon mais séparées par un océan de non-dits.
Confessions sur une jeunesse amoureuse agitée, cinq ans après les événements décrits dans Trop n'est pas Assez (Prix Révélation Angoulême 2011 et Prix Artémisia 2011).
Autriche, 1989. Ulli Lust a vingt-deux ans et vit désormais à Vienne où elle tente de faire carrière comme illustratrice tout en alternant petits boulots et aide sociale. Elle revient tous les week-ends chez ses parents, dans la campagne autrichienne, pour passer du temps avec son jeune fils, Philipp, qu'elle a eu à dix-sept ans suite à une rencontre sans lendemain. Ulli vit avec Georg, acteur dans une petite troupe de théâtre, limite dépressif et beaucoup plus âgé qu'elle. Suite à une rencontre dans un parc, elle s'engage dans une relation avec Kim, un jeune nigérien récemment arrivé en Autriche et une intense passion charnelle va se nouer entre eux. Mais Ulli tient à continuer sa relation avec Georg, tout en étant avec Kim... Ce nouvel opus autobiographique d'Ulli Lust est une réussite totale. On y retrouve son sens de la narration, le talent de cet auteur pour mettre en scène sa jeunesse, et sa capacité à transmettre aux lecteurs les émotions, les passions, les peurs qu'elle a elle-même ressenties il y a des années. Programmé pour une parution en octobre 2017 par la prestigieuse maison d'édition allemande Suhrkamp, Alors que j'essayais d'être quelqu'un de bien sortira dès le mois suivant en France.
« Il y a très longtemps, deux jumeaux héritiers du trône se disputèrent une épée qui conférait à celui qui la possédait le pouvoir de gouverner. La terrible bataille qu'ils se livrèrent réveilla un puissant démon qui détruisit le Royaume. Et alors qu'auparavant tous les habitants possédaient des pouvoirs magiques, suite à l'attaque du démon, toute la magie se concentra en une seule personne qui nous gouverne depuis lors: la Reine ».
Ania est la princesse héritière du Royaume et elle ne croit pas à la légende, bien qu'elle soit la propre fille de la Reine aux pouvoirs magiques. Mais un jour elle découvre une épée dans des ruines... Serait-ce la fameuse épée de la légende ? La Reine elle-même semble courroucée par cette découverte et envoie Ania aux confins du Royaume....
L'épée est un conte de fantasy aux couleurs chatoyantes et aux multiples rebondissements qui présente toutes les caractéristiques du genre : démons, combats, magie, si ce n'est que la quasi totalité des protagonistes sont des femmes et que l'héroïne, la princesse Ania au caractère bien trempé, n'a aucunement l'intention de tomber dans les filets d'un prince charmant.
Après La Douleur, quelle chose étrange publiée en octobre 2018, Steve Haines consacre un nouveau petit précis à un thème de santé. Il se penche ici sur l'anxiété, parfois considérée comme le nouveau mal du siècle. En trente-deux pages, Haines brosse un tableau synthétique de ce que l'on sait sur cette émotion désagréable ressentie par tout le monde (sauf par les psychopathes), à des degrés plus ou moins importants. Steve Haines présente les nombreux facteurs considérés comme des causes pouvant accroître l'état d'anxiété, il détaille les différentes manifestations de ce trouble, et présente des pistes d'actions pour ceux qui en souffrent le plus ; les personnes pour lesquelles de nombreuses décisions du quotidien deviennent presque une question de vie ou de mort et provoquent des crises de panique.
Comme dans le précédent volume, l'illustratrice anglaise Sophie Standing met en dessin le texte de Haines, avec un vrai travail stylistique et la volonté de rendre compréhensible les explications du scénariste mais aussi de trouver des astuces graphiques tout en utilisant une palette de couleurs et un style singuliers, inhabituels dans le registre de la bande dessinée didactique.
Walk Me to the corner est le nouveau roman graphique d'Anneli Furmark, l'une des voix les plus importantes de la bande dessinée suédoise. Depuis son premier livre publié en 2002, elle raconte des histoires centrées sur l'intime et sur ses personnages. Walk me to the corner est - comme le disent les protagonistes de l'histoire - une sorte de «Brokeback Mountain pour dames d'un certain âge». Le personnage principal du récit est Élise, la cinquantaine, mariée depuis plus de 20 ans, dont les enfants ont grandi et ont déménagé. Elle tombe soudainement éperdument amoureuse d'une femme du même âge, Dagmar, également en couple, avec qui elle commence une relation. Bien que leur passion soit mutuelle, aucune des deux femmes n'est prête à quitter sa famille. Des complications surviennent lorsque le mari d'Élise tombe amoureux d'une jeune étudiante et qu'il divorce, tandis que Dagmar refuse de divorcer...
A travers l'histoire de ces deux femmes et les questionnements d'Élise, Walk me to the corner explore avec délicatesse et empathie ce qu'implique de quitter la sécurité d'une vie routinière à la cinquantaine pour se jeter dans l'inconnu.
1937, Tchécoslovaquie. Bohumil Balda est architecte dans la petite ville de Hradec Králové, non loin de la Pologne. Passionné par son métier, il suit les principes de l'architecture moderniste et tente d'insuffler une forme d'avant-garde dans tous ses projets. Balda se méfie comme de la peste des nazis et de leur rhétorique anti-moderniste, d'autant plus que son propre beau-père, qu'il exècre, est affilé au parti National-Socialiste.
Mais Balda se voit confier des travaux de plus en plus importants par la direction locale du NSDAP et alors qu'il réalise les premiers projets à son corps défendant, il bascule progressivement, fasciné par les projets délirants et grandioses du régime nazi. Il en vient à concevoir un bâtiment spectaculaire, une salle géante pour les allocutions des dignitaires nazis, le Soleil Mécanique, qui va provoquer sa disgrâce et sa chute finale.
Soleil Mécanique est une fiction inspirée par l'histoire turbulente de l'architecture européenne entre les années 1930 et 1940, une satire des délires de grandeur du régime nazi ainsi qu'un rappel des compromissions de certains artistes qui se sont fourvoyés avec le IIIe Reich. Deuxième livre de l'architecte polonais Lukas Wojciechowski remarqué pour son Ville Nouvelle en 2019, Soleil Mécanique montre l'impressionnante créativité de cet auteur dans ce nouvel opus également dessiné sous AutoCAD.