Récit romanesque de haute tenue, composé de quatre époques, Mattéo raconte la destinée singulière d'un homme qui, de la guerre de 14 à la Seconde Guerre mondiale, en passant par la révolution russe, le Front Populaire et la guerre d'Espagne, traversera époques tumultueuses et passions exacerbées... Finalement, comme malgré lui, Mattéo sera de toutes les guerres, celles qui auront embrasé les premières décennies du XX? siècle en mettant à mal son pacifisme militant, comme celles qui meurtriront son coeur d'amoureux éconduit.
Près de Collioure, tout appartient aux de Brignac : « les vignes, les maisons, les gens, enfin leur travail ». Mattéo et son ami Paulin « en savaient quelque chose, ils y bossaient, et dur encore ! Le pressoir n'était pas que dans les chaix ». Quant à Juliette, l'amour de Mattéo, recueillie par les de Brignac à l'âge de trois ans, elle est considérée par « eux » comme un membre de la famille. Mattéo, qui « n'avait pas envie d'être charitable » pensait qu'elle « faisait juste partie des meubles ».
En août 1914, quand éclate la guerre, cette « saleté de chien d'aveugle qui nous tirait dans la merde et bouffait nos gosses », le destin de Mattéo bascule. Fils d'un anarchiste espagnol, disparu à jamais en mer, Mattéo, parce qu'il est étranger, échappe à la mobilisation générale.
Première contradiction : alors que son ami Paulin et les garçons de son âge partent à la guerre en braillant, le jeune homme, élevé par sa mère au biberon du pacifisme, ressent confusément la honte de rester à l'arrière, avec les femmes et les vieux.
Paradoxe encore, plus insupportable celui-ci, Mattéo côtoie quotidiennement Juliette, quand celle-ci tremble pour Guillaume de Brignac, engagé dans l'aviation.
Absurdité toujours : quand, taraudé par le remords de n'être pas au front aux côtés de son ami, et meurtri par la belle indifférence de sa Juliette, Mattéo se décide enfin à rejoindre les tranchées, Paulin, lui, est définitivement renvoyé dans ses foyers.
Récit romanesque de haute tenue, composé de quatre époques, Mattéo raconte la destinée singulière d'un homme qui, de la guerre de 14 à la Seconde Guerre mondiale, en passant par la révolution russe, le Front Populaire et la guerre d'Espagne, traversera époques tumultueuses et passions exacerbées... Finalement, comme malgré lui, Mattéo sera de toutes les guerres, celles qui auront embrasé les premières décennies du XX ? siècle en mettant à mal son pacifisme militant, comme celles qui meurtriront son coeur d'amoureux éconduit.
1917.
Toujours déserteur, venu clandestinement d'Espagne où il s'était réfugié, Mattéo passe à Collioure embrasser sa mère. Nous sommes le 1er août, jour anniversaire de la mort de son père. Le soir même, il revoit Juliette, qu'il tente en vain d'emmener avec lui. Tendre soirée désespérante sur la plage. Le lendemain, Mattéo, accompagné de Gervasio, l'ami de son père, s'embarque pour Petrograd. Après plusieurs semaines de bateau, les deux amis, en mission d'exploration pour le compte des anarchistes espagnols, sont au coeur même de la révolution qui s'embrase.
C'est dans une atmosphère de liesse et de joyeuse pagaille que Mattéo et Gervasio font la connaissance de Dimitri et Léa. Le premier est un anarchiste libertaire, la seconde une bolchevique passionnée
Août 1936. C'est le temps du Front populaire.
Dix-huit ans plus tôt, au retour de Russie, après la mort de Gervasio, après aussi que Juliette lui a appris la naissance de son petit Louis, Mattéo s'était livré aux gendarmes : toujours sous le coup d'un mandat d'arrêt pour désertion, il fut condamné aux travaux forcés, et envoyé à Cayenne. Ayant purgé sa peine, Mattéo s'installe en région parisienne, où il retrouve son ami Paulin et Amélie, l'infirmière qu'il avait connue à la guerre.
Août 36. C'est le bonheur des premiers congés payés.
Accompagné de Paulin, d'Amélie et d'Augustin, le compagnon de celle-ci, Mattéo revient, pour la première fois depuis longtemps, à Collioure.
Comment sa mère va-t-elle l'accueillir ? Et Juliette et son fils Louis, que sont-ils devenus ?
Août 1936. C'est la liesse des bains de mer et des bals populaires. Mais de l'autre côté des Pyrénées, dans l'Espagne toute proche, le bruit et la fureur de la guerre civile se font de plus en plus entendre. Et Mattéo, le fils d'anarchiste espagnol, malgré l'indifférence au monde dans laquelle la douleur de Cayenne l'avait plongé, dresse de plus en plus l'oreille.
A bord de la barque paternelle, chargée d'armes trouvées chez un salopard d'extrême droite, Mattéo et ses deux amis fuient Collioure et la gendarmerie. Ils débarquent à Barcelone dans la confusion : les armes, de fabrication italienne, les rend suspects aux yeux soupçonneux des républicains.
Très vite innocentés, Mattéo, Amélie et Robert proposent leur "bonne volonté combative". Combattre ? D'accord. Contre qui ? C'est facile. Mais avec qui ? Socialistes ? Communistes ? Anarchistes ? C'est là où les choses vont singulièrement se gâter.
Robert, le communiste, et Mattéo, l'anarchiste, vont diverger dans le choix de leur unité combattante, et c'est leur amitié qui va faire les frais de cette divergence. Robert va partir de son côté, tandis que Mattéo et Amélie vont se retrouver à attaquer le village d'Alcetria, choisi par Mattéo.
Alcetria ? Pourquoi Alcetria ?
Réédition de l'intégrale du premier cycle de Mattéo, parue pour la première fois en 2012 dans un tirage limité, et épuisée depuis 8 ans ! Elle comprend les deux premiers volumes de Mattéo et forme un tout cohérent et indissociable, qui ont conduit Mattéo des tranchées de la guerre à Saint-Pétersbourg, au moment où se déclenche la révolution russe.
Elle comprend 20 pages de textes et d'illustrations inédites, spécialement réalisés par l'auteur pour cette édition, où Jean-Pierre Gibrat dévoile la vie de ses personnages pendant toutes ces années qui les séparent de leurs retrouvailles... en août 1936, au début du tome 3.
De nos jours, dans l'archipel de Lamu au Kenya. Naïm est aux mains du vieil Ali, l'ultime descendant des gardiens de l'arbre sacré. Depuis des siècles, ses ancêtres veillent sur le corps du géant Liongo Fumo, le dernier héros de son peuple, enterré sous cet arbre. Mais des promoteurs occidentaux ont racheté ces terres pour y construire un complexe touristique de luxe.
L'étau se resserre autour des différents protagonistes de l'histoire : trafiquants, prostituées, vieux shamans, djihadistes, promoteurs véreux... Personne ne sortira indemne de ce grand roman d'apprentissage moderne.
De castings en figuration, Olympia court les plateaux et rêve d'un premier rôle romantique digne de Roméo et Juliette. Elle se verrait bien en haut de l'affiche, comme Vénus, la star des studios d'Orsay. Mais Olympia n'est pas de bonne famille : elle appartient au clan des Refusés, pour qui le chemin du succès est semé d'embûches. Et son amour pour un «Officiel», du clan rival, ne simplifie pas les choses... Dans Moderne Olympia, les oeuvres d'Orsay s'affrontent à un rythme effréné et esquissent des pas de danse inspirés des meilleures comédies musicales américaines. West Side Story au musée d'Orsay ? C'est possible, sous la plume de Catherine Meurisse !
Sur les pavés de Paris-Roubaix, dans les entrailles des mines du Nord ou dans la noirceur de l'orphelinat, Pain d'alouette est le récit sublime sur la souffrance et la dignité des humbles... Grand amateur de vélo, qu'il enfourche toujours à 72 ans passés, Christian Lax est incontestablement le plus juste et le plus formidable auteur et dessinateur de la geste cycliste.Pour la première fois, cette intégrale regroupe les deux tomes de Pain d'alouette!
Une édition exceptionnelle pour cette seconde intégrale ! Pour la première fois, elle regroupe les tomes 3, 4 et 5 de Mattéo, ayant pour cadre les prémices de la guerre d'Espagne et son déroulement. Enfin de retour à la vie civile après de longues années de bagne, Mattéo se retrouve en août 1936 à Collioure, où il va passer ses premiers congés payés. Accusé de meurtre, il s'enfuit en Espagne, en compagnie de son copain Robert, qui a décidé, lui, de s'engager dans les Brigades internationales...
Entre fin août 1936 et janvier 1939, Mattéo n'a pas de nouvelles de Juliette, ni de sa mère, ni de son fils Louis, ni de Paulin. Que sont-ils devenus ? C'est tout l'objet du dossier final, totalement inédit, composé de 12 illustrations et de textes spécialement réalisés et écrits pour cette édition par Jean-Pierre Gibrat.
L'histoire se passe dans l'archipel de Lamu, au large du Kenya.
Günter est un marin hollandais qui n'hésite pas à jouer les trafiquants si les commandes légales ne suffisent pas. Naim, un gamin d'une dizaine d'années, orphelin, habite chez sa tante.
Il refuse d'aller à l'école coranique (il est peu enclin à la discipline), et fait souvent l'école buissonnière. Il vit de petites magouilles (plutôt que d'éplucher des crevettes pour « l'Indien »).
À quelques encablures de là, dans la brousse de Kililana, au coeur de la mangrove, Ali, un vieillard solitaire, survit de la pêche et de la cueillette, coupé du monde.
À côté de sa cabane, un arbre a poussé.
Avec le temps, celui-ci est devenu un impressionnant autel couvert d'objets divers, de tissus, de carcasses animales. Mais le lieu est convoité par des promoteurs immobiliers français qui rêvent d'en faire un complexe touristique.
Les destins de ses personnages vont se croiser pour un grand récit d'aventure, dans un pays que l'auteur connaît parfaitement...
En 2006, deux soeurs aident leur mère à mourir. A sa demande, elles donnent la mort à celle qui leur a donné la vie. Après Dans le même Bâteau, Zelba signe un roman graphique bouleversant et lumineux sur cet acte vertigineux. Elle évoque le moment, à la fois intime et universel, de la perte d'un être cher. Il aura fallu 13 ans à Zelba pour raconter cette histoire, croiser ses souvenirs avec ceux de sa soeur, changer certains noms et romancer en partie.
Elle aborde de front l'euthanasie, ou la mort assistée, sujet qui suscite des débats contradictoires en Europe. Forte de son expérience, elle milite pour que chaque personne puisse choisir, le moment venu, de mourir comme elle l'entend. A quel moment les soins palliatifs se transforment en acharnement thérapeutique ? Combien de temps peut-on décemment prolonger l'agonie ? Peut-on décider de mourir ? L'euthanasie, ou la mort assistée, est une question délicate à laquelle les pays d'Europe répondent de manière très différente.
C'est en tout cas un sujet sensible qui parle à tout le monde. Le jour de la mort de Vincent Lambert, le 11 juillet 2019, Zelba décide de raconter les derniers instants de la vie de sa mère et dans quelles circonstances sa soeur et elle ont accepté de l'assister à mourir. Cette histoire, Zelba la porte en elle depuis 13 ans et avait tenté plusieurs fois de la raconter avant de renoncer. Ce jour-là, elle comprend qu'il est temps de témoigner et partager cette expérience douloureuse et universelle.
Trois cousins juifs, Andrea, Martino et Cati, sont persécutés par les lois raciales de Mussolini à l'aube de la seconde guerre mondiale. Forcé de quitter Trieste pour New York, Andrea essaiera de retrouver une vie normale, hanté par les fantômes du passé. À travers le destin d'Andrea Goldstein, jeune homme juif, Andrea Serio nous fait percevoir avec douceur et empathie, l'intensité, la violence, la bêtise crasse et innommable de cette sombre époque, comme les prémisses mortifères de ce qu'à nos portes, certains de nos contemporains vivent aujourd'hui. «À dater du jour du 15 octobre 1938, Victor Emmanuel III, par la grâce de Dieu et par la volonté de la nation, roi d'Italie, empereur d'Éthiopie, ayant entendu le Conseil des ministres, décrète que tous les enseignants de race juive seront suspendus de leur service, et ne pourront être inscrits les élèves de race juive. Sont considérées comme de race juive les personnes nées de parents tous deux de race juive, quand bien même elles professeraient une autre religion que la religion juive...» L'immigration et le racisme sont au coeur de ce récit subtil et contemplatif. Rhapsodie en bleu est un authentique choc esthétique. Andrea Serio retrace toutes les nuances des émotions qui nous portent à la lecture du livre par la grâce et la variété de ses couleurs pastel qui rappellent celles de Lorenzo Mattotti. Rhapsodie en bleu est l'adaptation libre du roman de Silvia Cuttin, inédit en France, (Ci sarebbe bastato) qui s'est inspirée de l'histoire douloureuse de sa famille pour écrire ce récit.
Landi est un humoriste, adepte du «stand-up». Sa mère est en train de mourir. Il essaie de concilier ses visites, la journée, à la clinique où est hospitalisée sa mère et ses prestations sur scène le soir. À sa mère mourante il ne sait trop quoi dire, à son public il raconte sa mère en train de mourir...
C'est l'histoire d'un fils, habitué à faire rire son public avec ses monologues sarcastiques, qui se retrouve au chevet de sa mère, le coeur sec et ne sachant trop quoi lui dire.
C'est l'histoire d'un groupe de cosmonautes, voyageant depuis des millénaires d'une planète à l'autre, qui se sont immanquablement perdus dans une immensité sombre et sans issue.
C'est l'histoire d'un homme des cavernes, dont le cri, primal et inconsolable, résonne dans les oreilles et demande à être déchiffré.
Les lignes narratives s'entrecroisent et les plans temporels se superposent, dans un crescendo d'émotions de plus en plus prégnantes au fil des pages.
Gipi s'abreuve à cette zone obscure où se cachent les images qu'on croyait à jamais perdues, ces fragments de mémoire qu'il inscrit au coeur de son récit. Un compte-rendu en quelque sorte, limpide et captivant, corrosif et comique, d'une honnêteté impitoyable.
Moments extraordinaires sous faux applaudissements est sans doute, à ce jour, l'oeuvre de Gipi la plus intense, la plus complexe, et graphiquement la plus bouleversante.
Colin, jeune homme, sympathique et un peu désoeuvré rencontre Chloé. Ils tombent amoureux, nagent dans le bonheur et bientôt se marient et partent en voyage, sous le regard de leurs autres amis, Chick (un chic type), Alise, Nicolas et Isis. Mais le bonheur ne dure pas.
Hélas un jour, Chloé se sent mal. Le docteur Mangemanche diagnostique la maladie : un nénuphar pousse dans son poumon. Pour guérir la douce Chloé, Colin devra trouver des milliers de fleurs. Que peut l'argent face au destin ?Retour ligne automatique Candidats au bonheur, les deux héros, au printemps de leur vie, sont en fait condamnés au malheur. Et leurs deux amis, Chick et Alise, aussi, parallèlement. L'idylle finit en tragédie.
On ne présente plus le célèbre roman de Boris Vian. Le récit amoureux de Colin, Chloé, Chick et Alice est devenu un classique incontournable de la littérature, étudié à l'école.
À l'occasion du centenaire de la naissance de Boris Vian, après avoir adapté en bande dessinée L'Automne à Pékin, Paul et Gaëtan Brizzi se lancent dans une version somptueusement illustrée du roman. Connus pour leurs travaux de réalisateurs dans l'animation, ils mettent à nouveau ici leur fantaisie au service de l'oeuvre de Vian.
Au XXe siècle naissant, l'Afrique est un enjeu majeur pour les puissances européennes et les grandes entreprises privées. Alors que le bassin du Congo devient le théâtre de tensions internationales croissantes, la presse se fait l'écho de crimes commis envers les populations locales. Quelque part au nord de Bangui (actuelle Centrafrique), deux administrateurs coloniaux français assassinent un homme dans un raffinement de cruauté. Révélée par la presse le 15 février 1905, ce qui devient rapidement « l'affaire Gaud et Toqué » est un véritable choc pour l'opinion. Pour le gouvernement, l'urgence est d'en démontrer le caractère isolé. Sous la pression parlementaire, une mission d'enquête est envoyée au Congo sous la direction d'un explorateur à la réputation d'honnêteté et d'humaniste incontestée : Pierre Savorgnan de Brazza. Pendant les quatre mois passés au Congo, Brazza et ses enquêteurs, malgré l'obstruction zélée de l'administration française, vont arpenter des centaines de kilomètres, interroger de nombreux témoins, multiplier les découvertes macabres...
C'est la guerre. Saint-André, Saint-Martin, Saint-Julien, villages aux noms de saints.
Les attaques ont lieu la nuit. Il y a un village à l'heure du dîner, le matin il n'y en a plus. Quand ils en bombardent un, ça donne l'impression qu'ils ont vraiment fait du mal à quelqu'un, pas à un village, à une personne vivante. Saint-Julien est épargné.
Pas pour longtemps.
Christian, Julien et Stéphane, dit P'tit Kalibre, sont des adolescents de dix-sept ans.
Ils forment une bande, à voler, pour survivre. P'tit Kalibre est le chef, il est méchant, il n'a peur de rien, il marche quand il faudrait courir.
Ils vont faire la connaissance du caïd du coin, Félix, un mercenaire, un trafiquant, un violent qui les prend bientôt sous son aile, enfin surtout P'tit Kalibre et son regard de killer.
C'est la guerre, et P'tit Kalibre, Julien et Christian font leur guerre à eux, revolver au poing, couteau entre les dents, leur business c'est d'encaisser les dettes chez les récalcitrants, pour le compte de Félix...
C'est Julien qui raconte tout ça, devant la caméra, quelques années plus tard, anecdote après anecdote, comme des notes pour une histoire de guerre...
Le Breakwater, ce cinéma de Brighton, a définitivement connu des jours meilleurs : autrefois grande et somptueuse cette salle est désormais vide à l'exception des souris, des oiseaux, des employés occasionnels en pause, et de quelques rares spectateurs habitués. Assez étrangement, cependant, il est toujours en activité, détenu de manière indépendante par un vieil alcoolique. Chris est une femme introvertie d'une quarantaine d'années, isolée socialement et sous-employée, apparemment par choix, dont les rêves d'un diplôme en travail social sont depuis longtemps derrière elle. Mais, lorsque Dan commence à travailler au Breakwater, il ravive le désir en elle de retourner peut-être à ses études et faire autre chose de sa vie malgré - ou peut-être à cause de - leurs différences évidentes. Car Dan est gay, asiatique, et beaucoup plus jeune. Mais Dan est lui-même désemparé, il vient d'arriver en ville et ne connaît personne. Au fil des jours, une amitié va naître...
Le premier roman graphique publié en français de Katriona Chapman, ouvrage époustouflant d'une jeune créatrice qui fera à coup sûr parler d'elle.
Élu l'un des meilleurs romans graphiques de 2020 du New York Times.
Il a fallu huit ans à Alberto Breccia et Juan Sasturain pour réaliser Perramus. Dans cette grande fresque de plus de 460 pages, les auteurs ont transposé toute l'histoire (avec un grand H), les symboles et les mythes de l'Amérique Latine : la dictature militaire et ses disparitions (Breccia rend hommage à son scénariste Hector OEsterheld, disparu durant cette période), le tango avec Carlos Gardel, la passion du football, l'influence des Etats-Unis avec Henry Kissinger et Frank Sinatra et, bien sûr, la littérature, avec des versions fantasmées de Jorge Luis Borges et Gabriel Garcia Marquez.
En 1982, la dictature militaire est au pouvoir en Argentine. C'est dans ce contexte particulièrement difficile que Perramus voit le jour. Sur les deux premiers livres sur les quatre qui composent cette oeuvre, le récit prend pour toile de fond cauchemardesque un état totalitaire fantasmagorique. Perramus est un homme qui a laissé mourir ses compagnons de révolte pour fuir et qui, incapable de faire face à cette réalité, s'abandonne à l'oubli.
Devenu l'homme sans mémoire, il va parcourir le monde en quête d'identité et de rédemption avec pour compagnons de fortune Canelones, l'Ennemi et Jorge Luis Borges. Par sa genèse, son contexte politique, le talent de ses créateurs, le style toujours novateur d'Alberto Breccia, Perramus est un roman graphique incontournable.
Signé Émile Ajar, ce roman reçut le prix Goncourt en 1975. Histoire d'amour d'un petit garçon arabe pour une très vieille femme juive: Momo se débat contre les six étages que Madame Rosa ne veut plus monter et contre la vie parce que "ça ne pardonne pas" et parce qu'il n'est "pas nécessaire d'avoir des raisons pour avoir peur". Le petit garçon l'aidera à se cacher dans son «trou juif», elle n'ira pas mourir à l'hôpital et pourra ainsi bénéficier du droit sacré "des peuples à disposer d'eux-mêmes" qui n'est pas respecté par l'Ordre des médecins. Il lui tiendra compagnie jusqu'à ce qu'elle meure et même au-delà de la mort.
Isabelle a 25 ans. Elle arrive à Sarajevo en 1995 pour rejoindre l'ONG Equinoxe qui distribue des vivres pour les populations civiles. La Yougoslavie se disloque depuis trois ans dans une guerre fratricide entre Serbes et Bosniaques. Le capitaine des casques bleus qui l'accueille ne lui donne pas deux semaines. La ville vit au rythme des bombardements et des snipers, qui tirent sur les passants imprudents.
C'est dans cette atmosphère délétère qu'Isabelle va prendre ses marques, petit à petit, et faire connaissance avec les autres membres de l'ONG. Jusqu'au jour où un convoi pour Gorazde est autorisé. Le premier, pour cette ville assiégée depuis 3 ans où 30 000 Bosniaques sont livrés à eux-mêmes face au siège des Serbes. Sur place, alors que la distribution se fait rapidement, elle sympathise avec des habitants qui lui parlent de leur désir de revoir des films, leur cinéma ayant été en partie détruit par les bombardements.
Lorsqu'elle leur rétorque que leur priorité doit être la nourriture, ils vont alors lui rappeler qu'elle est mal placée pour savoir quelles sont leurs priorités. Que l'art peut-être aussi nécessaire que manger lorsqu'on est trahi et abandonné depuis aussi longtemps... Ce jour-là, Isabelle reçoit une gifle morale et elle prend alors une décision qui va changer sa vie. Elle leur rapportera des films !
La délicatesse de l'aquarelle de Julie Ricossé éclaire ce scénario âpre, basé sur l'histoire d'Estelle Dumas et sélectionné au festival de Cannes en 2015. Cette «petite» histoire dans la «grande» Histoire, nous montre surtout qu'il peut y avoir de la lumière, même dans les heures les plus sombres de l'Humanité.
« Alexandrin de Vanneville, poète des campagnes et des villes, arpentant les chemins et les villes, de terre ou de bitume, par vent et par la pluie, sans me taire et sans amertume, je survis en proposant ma poésie ». Refusant la servitude moderne, Alexandrin a choisi de ne s'exprimer qu'en rimes et de gagner sa vie en vendant en porte-à-porte ses poèmes photocopiés. Inutile de préciser qu'il ne roule pas sur l'or, mais cette vie lui réserve des petits plaisirs, comme celui de ne payer ses achats qu'avec des pièces jaunes.
Rencontrant Kevin, un jeune adolescent fugueur, il décide de le prendre sous son aile, et le nomme auxiliaire en Contrat Indéterminé en Mendicité. Il va lui faire découvrir que la poésie ce n'est pas que des rimes, c'est aussi une façon de voir et d'interpréter les choses.
Amis de longue date, Alain Kokor et Pascal Rabaté ont attendu plus de 25 ans avant de se lancer dans un projet commun.
Chacun des deux artistes est allé puiser dans la fantaisie de l'autre pour nous offrir un authentique petit bijou intemporel.