Sans contrefaçon, je suis un garçon !Dans l'Italie de la Renaissance, Bianca, demoiselle de bonne famille, est en âge de se marier. Ses parents lui trouvent un fiancé à leur goût : Giovanni, un riche marchand, jeune et plaisant. Le mariage semble devoir se dérouler sous les meilleurs auspices même si Bianca ne peut cacher sa déception de devoir épouser un homme dont elle ignore tout. Mais c'était sans connaître le secret détenu et légué par les femmes de sa famille depuis des générations : une « peau d'homme » ! En la revêtant, Bianca devient Lorenzo et bénéficie de tous les attributs d'un jeune homme à la beauté stupéfiante. Elle peut désormais visiter incognito le monde des hommes et apprendre à connaître son fiancé dans son milieu naturel. Mais dans sa peau d'homme, Bianca s'affranchit des limites imposées aux femmes et découvre l'amour et la sexualité.La morale de la Renaissance agit alors en miroir de celle de notre siècle et pose plusieurs questions : pourquoi les femmes devraient-elles avoir une sexualité différente de celle des hommes ? Pourquoi leur plaisir et leur liberté devraient-ils faire l'objet de mépris et de coercition ? Comment enfin la morale peut-elle être l'instrument d'une domination à la fois sévère et inconsciente ?À travers une fable enlevée et subtile comme une comédie de Billy Wilder, Hubert et Zanzim questionnent avec brio notre rapport au genre et à la sexualité... mais pas que. En mêlant ainsi la religion et le sexe, la morale et l'humour, la noblesse et le franc-parler, Peau d'homme nous invite tant à la libération des moeurs qu'à la quête folle et ardente de l'amour.
Une course poursuite contre le temps perdu...Que feriez-vous si d'un coup vous vous aperceviez que vous ne vivez plus qu'un jour sur deux ? C'est ce qui arrive à Lubin Maréchal, un jeune homme d'une vingtaine d'années qui, sans qu'il n'en ait le moindre souvenir, se réveille chaque matin alors qu'un jour entier vient de s'écouler. Il découvre alors que pendant ces absences, une autre personnalité prend possession de son corps. Un autre lui-même avec un caractère bien différent du sien, menant une vie qui n'a rien à voir. Pour organiser cette cohabitation corporelle et temporelle, Lubin se met en tête de communiquer avec son « autre », par caméra interposée. Mais petit à petit, l'alter ego prend le dessus et possède le corps de Lubin de plus en plus longtemps, ce dernier s'évaporant progressivement dans le temps... Qui sait combien de jours il lui reste à vivre avant de disparaître totalement ?Au-delà d'un récit fantastique totalement prenant, Ces Jours qui disparaissent, roman graphique en couleurs de 200 pages à la personnalité très marquée, pose des questions fortes sur l'identité, la dualité de l'être et le rapport entre le corps et l'esprit. Tout du long, le lecteur se demande si Lubin disparait vraiment ou s'il est atteint de schizophrénie. Évidemment, le jeune et talentueux Timothé Le Boucher, qui signe ici son troisième ouvrage, se garde bien d'y répondre... Et si ce personnage qui en chasse un autre était tout simplement l'homme adulte qui, petit à petit, chasse l'enfant qui est en lui ?
Après le peace & love de Woodstock, la fureur et le désastre d'Altamont...Décembre 1969. Woodstock et la vague du Flower Power ont déferlé sur la côte Est des États-Unis quelques mois plus tôt. En réponse, la côte Ouest décide à son tour de faire monter les décibels lors d'un festival qui se rêve légendaire... Les plus grandes stars de l'époque sont censées y participer, à commencer par les Rolling Stones en têtes d'affiche pour enflammer la scène. Hors de question pour Jenny et ses potes de rater le concert du siècle ! Dans leur combi Volkswagen qui roule depuis Los Angeles, l'ambiance bon enfant fleure bon la marijuana. Peu importe si l'organisation s'annonce un peu fantaisiste, ce qui prime, c'est la musique ! 300 000 personnes sont attendues pour ce rendez-vous peace, love et rock'n'roll qui aura finalement lieu sur la piste automobile d'Altamont, en Californie du Nord. Sauf que peu de temps après l'arrivée du groupe d'amis, une première altercation éclate, ne présageant rien de bon. Si tout commence dans l'exaltation, la tension est palpable. Embauchés pour assurer la sécurité et payés en bière, les Hells Angels commencent à éloigner la foule de la scène à coups de batte et de chaîne. Tandis que Thomas escalade les échafaudages et que Matt se perd dans un trip d'acide, Leonard comprend qu'ils ne sortiront pas indemnes d'Altamont.Cela devait être un beau festival, gratuit, une célébration de l'amour et du partage. Au lieu de ça, la tragédie d'Altamont est devenue le symbole de la fin d'une époque. Charlie Adlard et Herik Hanna reviennent sur cet épisode tristement célèbre du rock en nous livrant le portrait désenchanté d'une jeunesse libre et rêveuse, marquée par la guerre du Vietnam. Illustré par le dessinateur-culte de Walking Dead dans un style vintage emprunt au pop art, ce road-movie graphique qui sonne juste se lit d'une traite, le temps d'un voyage iconique.
Tu finiras bien par m'appartenir, ma jolie proie.Un jour, une métamorphe tombe amoureuse d'un jeune homme nommé Ambroise. Elle peut changer de forme à volonté, mais des questions finissent par la hanter: quel visage doit-elle incarner pour se faire aimer? Qui doit-elle être pour conquérir sa proie?Inconscient de l'obsession dont il est l'objet, ignorant la vraie nature de la créature, Ambroise cherche à acquérir une légitimité au sein de l'orchestre qu'il vient d'intégrer en tant que harpiste. C'est alors qu'il rencontre Francesca Forabosco - cantatrice aussi excentrique que renommée - qui va le prendre sous son aile. Elle lui propose un marché. S'il veut obtenir la harpe de ses rêves, Ambroise devra relever 47 défis. Un seul échec, et l'instrument lui échappe...47 Cordes est l'oeuvre la plus dense et ambitieuse de Timothé Le Boucher. Conçue en deux parties, ce premier tome expose sur près de 400 pages un univers hypnotique, plein de tensions sensuelles et de personnages incarnés. Timothé Le Boucher construit une nouvelle fois un thriller psychologique singulier qui aborde l'obsession et le rapport à l'autre tout en évoquant les travaux de conteurs majeurs tels que Stanley Kubrick, David Lynch, Naoki Urasawa ou Suehiro Maruo...
Quoi de mieux qu'une maison close pour s'ouvrir aux plaisirs ?La Nouvelle-Orléans, 1917. Santa Maria Del Sol, une fougueuse jeune femme de 17 ans, vit avec sa mère et ses deux frères. Petits trafiquants d'alcool, ces derniers ont l'habitude de fréquenter Storyville, le quartier rouge, et en particulier l'un de ses fleurons : la maison close tenue par l'imposante Madame Lala, le « Make love to me baby » ! À entendre ce nom, Santa, encore vierge bien qu'en pleine exploration de ses sens, frémit d'envie. Intriguée par ce monde qu'elle imagine voluptueux, elle se met à rêver de prostituées comme d'autres rêvent de princesses. Que se passe-t-il aux étages, comment les filles s'y prennent-elles ? Amenée par un drame à pousser les portes du bordel, elle va connaître la désillusion... Car ce qu'elle s'imaginait être l'antre du plaisir n'a finalement pas grand-chose à voir avec celui des femmes mêmes qui le prodiguent. Pour y remédier, Santa va donc décider d'y créer la première école du savoir-jouir ! Sans le savoir, vient-elle de révolutionner les pratiques et d'ouvrir la voie à l'émancipation féminine ?
Avec ses personnages féminins forts, Storyville est une fable truculente qui aborde de manière libre et joyeuse la question du plaisir féminin. Imaginé avec passion par Lauriane Chapeau, ce récit enjoué et délicieusement dialogué s'anime sous le trait vif et expressif de Loïc Verdier. Deux nouveaux talents du catalogue qui nous donneraient presque envie de tenter de nouvelles expériences...Loïc Verdier a reçu une aide de la Direction régionale des affaires culturelles de la région Nouvelle-Aquitaine.
Un polar féministe d'une troublante ambiguïté. Brune est une jeune parisienne qui croise souvent le regard des hommes se retournant sur son passage. Un soir, en rentrant de soirée, un copain lui propose de la déposer en voiture. Elle accepte. Que faire quand il devient insistant ? Brune n'a pas le temps de réfléchir quand elle se retrouve acculée. Prise au piège, elle ne sait pas comment s'en sortir... Ce sera le début d'une longue nuit d'angoisse. Avec un cadavre sur les bras, affolée, la jeune femme se retrouvera dans une course nocturne pour dissimuler le corps ce qui la précipitera dans un engrenage macabre. Des retournements de situations aussi inattendus qu'invraisemblables rythment ce récit puissant et engagé qui nous interpelle et ouvre le débat.
Ce polar sombre qui se meut en thriller oppressant et nous rappelle After Hours soulève avec force et justesse un sujet d'actualité : le droit des femmes à disposer librement de leur corps mais aussi la mise en doute de la parole des victimes. Dans un style épuré et terriblement efficace Maran Hrachyan (Patrick Dewaere - 2021) déploie son talent à travers ce récit étonnant qui nous laisse entrevoir les mécanismes insidieux de la culpabilité et de la violence réprimée. À lire absolument.
Des destins de femmes sacrifiées sur l'autel du progrès.New Jersey, 1918. Edna Bolz entre comme ouvrière à l'United State Radium Corporation, une usine qui fournit l'armée en montres. Aux côtés de Katherine, Mollie, Albina, Quinta et les autres, elle va apprendre le métier qui consiste à peindre des cadrans à l'aide de la peinture Undark (une substance luminescente très précieuse et très chère) à un rythme constant. Mais bien que la charge de travail soit soutenue, l'ambiance à l'usine est assez bonne. Les filles s'entendent bien et sortent même ensemble le soir. Elles se surnomment les « Ghost Girls » : par jeu, elles se peignent les ongles, les dents ou le visage afin d'éblouir (littéralement) les autres une fois la nuit tombée. Mais elles ignorent que, derrière ses propriétés étonnantes, le Radium, cette substance qu'elles manipulent toute la journée et avec laquelle elles jouent, est en réalité mortelle. Et alors que certaines d'entre elles commencent à souffrir d'anémie, de fractures voire de tumeur, des voix s'élèvent pour comprendre. D'autres, pour étouffer l'affaire...La dessinatrice Cy nous raconte le terrible destin des Radium Girls, ces jeunes femmes injustement sacrifiées sur l'autel du progrès technique. Un parcours de femmes dans la turbulente Amérique des années 1920 où, derrière l'insouciance lumineuse de la jeunesse, se joue une véritable tragédie des temps modernes.
« Les mots sont essentiels, quelque chose qu'on ne nomme pas n'existe pas ... »En première année de fac, Léold vient d'emménager à Bordeaux. Au même moment il démarre sa prise d'hormones. Car Léold est une personne non-binaire, ni complètement fille, ni complètement garçon. Léold revendique sa « fluidité » et ne regrette rien. Il vit un entre-deux... Face à cette situation ses parents sont un peu perdus. Ils pourraient comprendre un changement de genre mais la « fluidité » ? Heureusement, les amis sont bienveillants. En attendant, Léold doit s'atteler aux cartons dans un appartement en vrac. Pour se détendre, il prend des bains et va à la piscine où le maître-nageur le regarde d'un oeil curieux. Peu importe, Léold se sent bien tel qu'il est. Bientôt, un imprévu va venir bousculer son quotidien. Un imprévu ... qui s'appelle Olivia. C'est sa voisine. Au fil des échanges, une certaine complicité va se nouer entre eux. Olivia va le suivre dans ce parcours de transition, discuter, écouter et débattre. Ensemble, ils vont chercher les mots justes et surtout vivre librement leur histoire naissante. Face au regard d'une Société binaire qui évolue, Léold est en mouvement perpétuel. Il se réinvente chaque jour, il éclate de rire, se questionne, s'habille comme il le souhaite, met du vernis sur ses orteils, marche loin devant...
Ce roman graphique touchant met en lumière un personnage fort affirmant son identité genderfluid et ouvre le dialogue en réinterrogeant la langue française. Avec ses dessins délicats et des couleurs solaires à l'image de Léold, Marion Cluzel sublime le récit de l'écrivaine Séverine Vidal.
À quoi bon se souvenir qu'on a vécu l'enfer ?La police arrête une jeune fille errant dans la rue, couverte de sang, un couteau à la main. En se rendant chez elle, les agents découvrent avec effroi une scène de massacre : toute sa famille a été assassinée... 6 ans plus tard, Pierre Grimaud, l'unique survivant du « massacre de la rue des Corneilles », se réveille d'un profond coma. L'adolescent de 15 ans qu'il était au moment des faits est aujourd'hui un jeune homme de 21 ans. Désorienté, encore paralysé et souffrant d'amnésie partielle, il est pris en charge par le docteur Anna Kieffer, psychologue spécialisée sur les questions de criminologie et de victimologie. Pendant leurs séances, Anna tente de l'amener à se souvenir des circonstances du drame, malgré ses pertes de mémoire. Pierre lui évoque la présence mystérieuse d'un « homme en noir » qui hante ses rêves, probable réponse inconsciente à son traumatisme. Après plusieurs rendez-vous, Anna découvre en Pierre un être sensible et très intelligent. Touchée par son histoire, elle se met même à le prendre en affection. Petit à petit, une véritable complicité s'installe entre eux. Anna n'imagine pas à quel point ce patient va changer sa vie...Après le remarqué Ces jours qui disparaissent, Timothé Le Boucher revient avec un ouvrage témoignant une nouvelle fois de sa science narrative exemplaire. S'inscrivant dans une veine plus réaliste, Le Patient est un thriller psychologique prenant et surprenant, laissant entrevoir quelques-uns des thèmes de prédilection de l'auteur : le rapport à l'autre, la notion du « temps », de l'identité et de la mémoire.
Kiss the skyAvant de devenir le plus célèbre guitariste de tous les temps, Jimi Hendrix fut un gamin laminé par une enfance à la Dickens puis un obscur musicien au parcours semé de galères et d'humiliations. C'est cette part sombre de sa vie et sa soif désespérée de reconnaissance que raconte cette première partie du portrait intime que lui consacrent Mezzo et JM Dupont, auteurs du remarqué Love in Vain. Entre lyrisme et réalisme, ce récit explore non seulement l'âme tourmentée de la future rock star mais aussi toutes les étapes d'un itinéraire musical méconnu qui lui a fait croiser, au cours de son apprentissage, des artistes de légende comme Little Richard, Ike & Tina Turner, BB King, Curtis Mayfield, Sam Cooke, Wilson Pickett, Bob Dylan et les Rolling Stones.
Une plongée dans l'univers drôle et poétique d'un des plus grands cinéastes français du XXe siècle.Avant de devenir un cinéaste de renom, Jacques Tati avait un rêve : devenir clown ! Clown, il n'a cessé de l'être en inventant des gags sous ses multiples casquettes : mime, acteur, scénariste, réalisateur... Destiné à reprendre l'entreprise familiale, le jeune Jacques est médiocre à l'école mais a l'oeil pour saisir les situations burlesques du quotidien. Ce regard sur le monde, il va le sublimer dans le music-hall dès les années 30. En découvrant Tati sur scène, Colette dira qu'il a créé « quelque chose qui participe du sport, de la danse, de la satire et du tableau vivant ». Cette approche fera aussi son succès au cinéma : avec son premier coup d'essai, il signe son premier chef-d'oeuvre : Jour de fête (1949). Entouré d'amateurs, Tati obtient le Grand prix du cinéma français (1950). Sur le tournage, il contrôle tout sauf la couleur, qui lui échappe de peu ! Puis, en 1953, une silhouette atypique s'avance, celle de Monsieur Hulot. Personnage cultissime, cet anti-charlot à la pipe qui fait corps avec Tati devient récurrent. Acclamé, Tati se verra auréolé de succès avec son 3e long-métrage, Mon oncle (1958). Évitant les sirènes d'Hollywood, il préfère se lancer dans Playtime (1967), un projet titanesque. Pour installer l'absurde, il construit une ville-décor et se ruine ! Il perdra sa maison de production et, dans la foulée, les droits de ses propres films avant de repasser derrière la caméra dans les années 70. Privilégiant le geste aux dialogues, retravaillant le son tel un véritable chef d'orchestre, Tati invente un univers à part et devient en seulement six films, un des maîtres incontestables du cinéma français et international. Il recevra le César du cinéma en 1977 pour l'ensemble de son oeuvre avant de s'éteindre en 1982 en laissant inachevé un ultime scénario, Confusion...
Arnaud Le Gouëfflec et Olivier Supiot croquent avec justesse l'homme au-delà de la légende dans ce roman graphique poétique et touchant, au graphisme remarquable, prolongeant à merveille l'atmosphère drolatique et enjouée de ce cinéaste de génie. Une pure pépite narrative et visuelle !
Treize ans après sa publication, un album devenu culte. « Mon ange de bleu, Bleu du ciel, Bleu des rivières, Source de vie... » La vie de Clémentine bascule le jour où elle rencontre Emma, une jeune fille aux cheveux bleus, qui lui fait découvrir toutes les facettes du désir. Elle lui permettra d'affronter enfin le regard des autres. Un récit tendre et sensible.
Après 100 000 exemplaires vendus et un succès auréolé d'une Palme d'Or (La vie d'Adèle d'Abdellatif Kechiche - 2013), les éditions Glénat proposent une nouvelle édition cartonnée pour redécouvrir cette oeuvre bouleversante qui résonne toujours aussi fort.
Un Dracula plus vrai que nature : retour sur une légende de l'âge d'or Hollywoodien.C'est sous les traits blafards d'un vampire que le public découvre Bela Lugosi dans le film de Tod Browning en 1931. De son vrai nom Béla Blaskó, Lugosi incarne le comte Dracula comme personne avec un accent plus vrai que nature, celui de son pays d'origine, la Hongrie. Le charme opère et le film fait le tour du monde. Pour Lugosi, arrivé en Amérique avec 100 dollars et 10 mots d'anglais, c'est la consécration ! Mais que sait-on de la vie tumultueuse de ce comédien aussi volage que flambeur ? Né en 1882, Lugosi connaît le dénuement et la guerre avant que son charisme ne lui ouvre les portes du théâtre. Quand le communisme s'effondre en 1919 il est obligé de fuir: ce sera Vienne, puis Berlin et enfin les Etats Unis ! Les débuts sont difficiles mais en 1927 Lugosi a rendez-vous avec son destin : il monte sur les planches à Broadway pour jouer... Dracula ! Ce rôle lui colle à la peau, les spectateurs en tremblent. Pourtant, cette reconnaissance internationale le vampirise. C'est peut-être pour cela qu'il refusera de jouer encore une fois une créature... Frankenstein. Erreur, le film est un triomphe. Cantonné aux rôles d'épouvante, comme Dracula à son cercueil, Lugosi sombre doucement dans la drogue et en est réduit à tourner en fin de carrière avec Ed Wood, considéré comme le plus mauvais cinéaste de l'Histoire ! Sa vie sentimentale complexe ne lui sera d'aucun secours même si sa dernière épouse l'accompagnera jusqu'à sa mort en 1956. Après cinq mariages et plus de 110 films à son actif, Bela Lugosi reste un acteur phare de l'âge d'or Hollywoodien et l'une des figures les plus emblématiques du cinéma d'horreur. Enterré avec sa cape noire doublée de rouge, Lugosi entre dans la légende du 7e art. Immortel à l'image de Dracula, il sera à l'origine de folles rumeurs liées encore et toujours, à son personnage mythique.
Philippe Thirault et Marion Mousse, associés pour la première fois, relèvent un défi de taille en signant un roman graphique de plus de 135 pages pour une lecture aussi glaçante que ludique, usant d'un noir et blanc parfaitement maîtrisé. Une belle performance.
Amour magique, amour toxique.Jeune fille issue de la noblesse, Cléa est promise à un bel avenir aux côtés du fils du comte de l'Eau, Berthier. Mais alors qu'elle s'apprête à l'épouser, elle fait une rencontre des plus inattendues : celle de Pierrot, un magicien des rues ! Ce saltimbanque va faire chavirer son coeur. Charmant, galant, et un brin intrigant, il lui offre le vent de liberté qui manque à sa vie. En le suivant dans son antre caché au coeur de la forêt, c'est tout un monde merveilleux qui s'ouvre devant elle ! Mais les vertiges de l'amour seront de courte durée et déjà les premières larmes coulent sur les joues de Cléa. Bientôt la passion cédera la place à la confusion. Mais qui est vraiment Pierrot ? Pendant ce temps, Berthier désemparé, se lance à la recherche de sa fiancée sans se douter un instant que cette quête pourrait le mener au seuil de la folie.
Après le très émouvant Lettres perdues en 2021, Jim Bishop nous offre un roman graphique bouleversant d'une grande maturité. Véritable conte philosophique, avec un univers onirique et magique qui s'inspire autant de l'animation japonaise que du manga L'Atelier des Sorciers, Mon ami Pierrot raconte les dangers de la passion et la fin de l'innocence. Une oeuvre subtile qui nous hante longtemps après la dernière page !
Les aventures corrosives d'Iode à la recherche de sa mère.Comme tous les matins, Iode attend impatiemment cette lettre que le facteur tarde à lui apporter. Surement une blague de ce farceur de poisson-clown qui s'amuse à livrer son courrier aux voisins... Ou peut-être a-t-il simplement été égaré ? Il n'y a qu'un seul moyen d'en avoir le coeur net : se rendre en ville. Embarqué dans sa petite auto vert pomme, Iode fait la rencontre de Frangine, une autostoppeuse au caractère bien trempé qui effectue une livraison pour le compte du mystérieux groupe mafieux « la pieuvre ». Seulement, lorsque cette dernière décide de lui fausser compagnie, le jeune garçon s'inquiète et décide naïvement de partir à sa recherche. Sans le savoir, Iode vient de mettre les pieds dans une affaire qui le placera au coeur d'un terrible drame.Sur l'île du soleil où poissons et humains cohabitent, mafieux sans vergognes et policiers incompétents sont monnaie courante. Une cavalcade absurde naviguant entre humour, douceur et drame mélancolique. Un premier roman graphique réalisé par un prodige du dessin nourri au travail de Hayao Miyazaki. Un récit où la rondeur du dessin et la beauté irradiante des couleurs forment paradoxalement une oeuvre tragique qui perturbera les âmes les plus sensibles.
Un conte féministe par le dessinateur de Peau d'Homme.Céleste Bompard est un « coq en l'air », un as de la voltige. Ses prouesses lui valent un large succès auprès de la gent féminine. Il aligne les conquêtes. Engagé alors que la Grande Guerre éclate, il est chargé de transporter les lettres que les soldats du front écrivent à leurs femmes. Mais lors d'une mission, Céleste est victime d'un tir ennemi et son biplan se crashe sur une île mystérieuse. Obligé de survivre dans cet endroit visiblement désert, il trompe son ennui en lisant les lettres que les poilus destinent à leurs femmes. Un jour, en parcourant les lieux, il découvre un jardin d'Éden entièrement peuplé de femmes ! De véritables amazones, aussi belles que redoutables, qui ne tardent pas à le capturer pour remplacer leur « reproducteur » actuel. Alors qu'il avait l'habitude de mener la danse avec les femmes, voilà que Céleste est devenu leur esclave !Truculent et féministe, l'ouvrage de Zanzim colorisé par Hubert revient dans une nouvelle édition avec une couverture inédite, toujours dans la collection « 1000 Feuilles ».
Un chapitre inédit pour cette nouvelle édition du chef-d'oeuvre gothique...En 1897, le public découvre dans les pages d'un roman épistolaire écrit par Bram Stoker l'extraordinaire personnage de Dracula, être immortel qui se repaît du sang des vivants pour les transformer à leur tour en créatures maléfiques. Si Stoker n'a pas inventé la figure du vampire, il lui a malgré tout conféré sa forme moderne en faisant du comte Dracula une figure iconique et emblématique inspirant des générations d'auteurs. Et bien que le roman ne fût pas un best-seller immédiat, il connut un écho mondial à travers des adaptations cinématographiques cultes. Armé du brio graphique qu'on lui connaît, George Bess signe dans Bram Stoker Dracula une oeuvre de virtuose qui démontre, une fois de plus, que Bess est sans conteste l'un des grands dessinateurs de la bande dessinée contemporaine. Cette nouvelle édition vous fera découvrir une adaptation inédite de L'invité de Dracula, une nouvelle publiée bien des années après la mort de Bram Stoker. Ce superbe bonus de 15 pages est suivi d'études et de croquis.
La vie est trop courte pour s'ennuyer.C'est l'histoire vraie d'une petite fille née en 1900 à Londres, qui « se sentait déjà queer dans la matrice ». En grandissant, elle a fait le tour du monde, elle a lancé sa compagnie de taxis féminins, elle a fait la guerre, elle a battu des records de vitesse dans des courses de bateau, elle a régné en monarque éclairé sur une île des Bahamas, elle a eu pour meilleur ami et confident une poupée... Vivant plusieurs vies, elle a porté plusieurs noms. À sa naissance, on l'appelait Marion. Puis à 5 ans, après une chute de chameau, elle a choisi le pseudonyme de Tuffy. Enfin, c'est très vite dans le prénom Joe qu'elle s'est vraiment reconnue. Et c'est en homme qu'elle a forgé sa réputation et créé sa légende... Amoureuse de la compétition, de la vitesse et des conquêtes féminines, Joe Carstairs a vécu une existence fidèle à son personnage : explosive, impulsive et excentrique. Suivez la destinée d'une femme richissime au charme incandescent, pleine d'une confiance inébranlable et pour qui la vie ne fut qu'un long feu de joie. Dernier livre écrit par Hubert aux éditions Glénat, premier et unique biopic de son oeuvre, Joe la Pirate est un roman graphique enlevé, virevoltant, cinglant et sans tabou comme un film de Billy Wilder. Inspirée par la ligne claire d'Yves Chaland, Virginie Augustin réinvente une nouvelle fois son style, sans rien sacrifier de l'efficacité redoutable de sa narration ni de sa science de la mise en scène.
« Aucun artiste n'aura à ce point tutoyé les abîmes. » Milo ManaraAutomne 1592. Michelangelo da Caravaggio dit «Le Caravage» débarque à Rome, toiles et pinceaux sous le bras. Il puise son inspiration dans l'âme de la cité éternelle, entre grandeur et décadence, et auprès des personnages hauts en couleur qu'il y rencontre. Rapidement admiré pour son talent, il sera toutefois souvent critiqué pour ses partis pris artistiques, notamment sur ses sujets religieux - il prendra ainsi pour modèle de saMort de la Viergeune prostituée. Une réputation aggravée par le penchant du peintre pour la violence et sa participation à de fréquentes et vives échauffourées...Une édition intégrale inédite pour une oeuvre somptueuse signée du trait d'un des plus grands artistes du 9e Art.
Quand on dépose les armes, que nous reste-t-il? Le parcours désenchanté d'un activiste italien dans la campagne française.À chaque fois que Mario traverse la place du village c'est la même histoire. Sur son passage, les commérages vont bon train. Le truc c'est que personne ne sait vraiment qui est Mario, ce vieux gars louche qui vit en ermite dans son cabanon. Pourtant, Mario n'a pas toujours été un ours taciturne. Alors que son vieux téléphone sonne et lui annonce le décès d'un camarade, il va prendre la route à travers la campagne française et se remémorer ses souvenirs de jeunesse marqués par la lutte ouvrière dans l'Italie des années 70. À l'époque, un certain nombre de groupuscules de gauche avaient choisi de prendre les armes. Activiste, Mario était l'un d'entre eux. Convaincu du bienfondé de ces méthodes, il a d'abord participé aux réunions syndicales, puis rendu des visites musclées aux commerçants qui pratiquaient des prix trop élevés pour les familles de grévistes et ensuite... Ensuite, les choses ont commencé à se corser. Au fil de sa longue marche ponctuée de nuits à la belle étoile, ce passé mouvementé va resurgir. On devine que Mario a refait sa vie en France mais qu'elle n'a pas toujours été un long fleuve tranquille... Des années après les faits, il va dresser un bilan douloureux et constater que les formes de militantisme que lui et ses amis ont connues sont tout simplement devenues impensables de nos jours.
Après sa série Michel, avec son protagoniste phare, Pierre Maurel rejoint le catalogue Glénat et nous invite à faire la connaissance de Mario. Un personnage tout aussi attachant qui nous plonge au coeur des mouvements clandestins des années 70, dans une Italie en pleine effervescence. Un album mélancolique, drôle et militant qui traite avec beaucoup d'humanité du désenchantement politique et jette un regard désabusé sur une certaine génération. Un roman graphique intime, jamais aigri qui se lit d'une seule traite.
La bible de la musique indépendante !Ces hommes et ces femmes ne sont pas connus du grand public et pourtant, leurs oeuvres ont bouleversé l'histoire de la musique. Pour remettre sur le devant de la scène des artistes dont la popularité n'égale pas l'influence, Arnaud Le Gouëfflec et Nicolas Moog nous content les histoires de ces fabuleux créateurs. Parmi eux, (re)découvrez le génie sensible et maniaco-dépressif Daniel Johnston, la reine péruvienne de l'exotica Yma Sumac, l'improbable SDF aveugle Moondog, les chineurs classieux de The Cramps, la légendaire Patti Smith et tellement d'autres... Véritable bible illustrée de la scène musicale underground, cette anthologie de 50 récits biographiques invite à découvrir des maestros méconnus, géniteurs de chefs-d'oeuvre sous-écoutés. Destiné aux érudits comme aux simples curieux, Underground parvient par ses nombreuses anecdotes et son sens du récit à ouvrir les portes d'incroyables mondes personnels et sonores. Plus important encore - car sens premier de l'ouvrage finalement - ces pages vous donneront envie d'aller plus loin et d'écouter tous ces trésors oubliés.
Qui sème le vent récolte la tempête.Morterre est une petite ville industrielle terne et isolée, habitée majoritairement par les employés de l'Agemma, une entreprise d'extraction de minerais radioactifs. Jonas et Camille, deux adolescents de 17 ans, vivent depuis toujours dans cet endroit qu'ils rêvent de quitter. En attendant, ils patientent en regardant des nanards horrifiques surannés. Absorbés par leur propre passivité, ils ne prêtent pas attention à l'étrange disparition d'un employé de l'Agemma. Dans le même temps, une nouvelle élève débarque de Paris. Elle s'appelle Nour et n'a pas l'intention de croupir dans l'ennui. Elle pousse Jonas et Camille à explorer la ville et ses alentours. Au cours d'une excursion nocturne, ils découvrent ensemble un homme au visage malade, défiguré par de terribles excroissances. Cet homme, c'est l'employé disparu de l'Agemma. Que lui est-il arrivé ? Pourquoi reste-t-il caché ? Est-ce que l'Agemma est impliquée ?Pour sa nouvelle bande dessinée, Elizabeth Holleville nous plonge dans une oeuvre marquée par son affection pour Black Hole de Charles Burns, E.T. de Spielberg ou The Thing de John Carpenter. Un thriller fantastique, drôle et horrifique pour une histoire palpitante traversée de thématiques multiples. De la pollution, au chantage à l'emploi en passant par la découverte adolescente de la sexualité, Elizabeth Holleville livre un roman graphique ambitieux d'une grande maturité. À noter que Timothé Le Boucher réalisera un fan art spécialement pour l'album.
« Caravage, c'est le peintre des ténèbres les plus noires et de l'éclairage le plus violent. Aucun artiste n'aura a ce point tutoyé les abîmes. » Milo ManaraAutomne 1592. Michelangelo da Caravaggio dit «Le Caravage» débarque à Rome, toiles et pinceaux sous le bras. Il puise son inspiration dans l'âme de la cité éternelle, entre grandeur et décadence, et auprès des personnages hauts en couleur qu'il y rencontre. Rapidement admiré pour son talent, il sera toutefois souvent critiqué pour ses partis pris artistiques, notamment sur ses sujets religieux - il prendra ainsi pour modèle de sa Mort de la Vierge une prostituée. Une réputation aggravée par le penchant du peintre pour la violence et sa participation à de fréquentes et vives échauffourées...Milo Manara amorce ici un diptyque consacré au génial Caravage et à l'Italie du Cinquecento, dans lequel il exprime à nouveau sa fascination pour la création artistique et la beauté des femmes, tout en rappelant qu'il est aussi un maître de la BD historique au sens de la reconstitution confondant.
Une oeuvre inoubliable. Une vie inimaginable.Blessé, fiévreux et en exil après son affrontement contre Ranuccio, le Caravage quitte Rome pour trouver refuge auprès d'une troupe de saltimbanques. Le peintre profite de sa convalescence pour se lier avec la belle et farouche Ipazia, qui lui servira d'inspiration future. Alors que leur caravane fait halte à Naples, le Caravage se rend compte qu'il est à la fois célèbre et recherché à travers toute l'Italie. Entre les proches de Ranuccio qui cherchent vengeance et les commanditaires de ses tableaux laissés inachevés, le peintre ne s'est pas fait que des admirateurs et partage sa vie entre la palette et l'épée. Son seul espoir d'obtenir, par la grâce papale, un sésame pour retourner à Rome est d'entrer dans le prestigieux ordre des Chevaliers de Malte. C'est un nouveau voyage qui s'annonce...Susceptible, impétueux, hédoniste et bagarreur, le Caravage n'est pas seulement le maître du clair-obscur et l'un des plus grands peintres de l'histoire de l'Art, c'est aussi l'auteur d'une vie d'aventure au moins aussi incroyable que son oeuvre. Avec ce second volume, Milo Manara parachève son chef-d'oeuvre : rendre hommage au plus grand artiste de son temps dans une ode à l'art et à la beauté.