Sous la forme d'un récit intime, L'effet mère explore la question du de´sir d'enfant dans ses multiples dimensions, partant de l'expérience sensible d'une quarantenaire qui déroule sa vie depuis la petite lle qu'elle a éte vers la femme qu'elle est aujourd'hui.
Entre moments vécus et voyages dans l'insconcient familial et collectif, le dessin et les compositions épurées du livre proposent à chacun.e de revisiter sa propre trajectoire.
Amazona est un roman graphique fictionnel basé sur la réalité des indiens amazoniens privés de leurs terres par la spéculation de grosses firmes sans foi ni loi ayant pratiqué des pogroms sur des tribus millénaires qu'on retrouve parquées dans des bidonvilles. André, héritière de l'une de ces tribus a vu chassé son peuple, liquider son mari puis mourir sa petite fille des suites d'une vie malsaine. Inspirée par l'esprit du jaguar, divinité tutélaire de son peuple, elle décide de revenir sur sa terre sacrée pour lui donner sépulture, mais aussi avec le projet secret de prélever des preuves du pogrom subit par son village.
Roman graphique racontant la love story de Gus, un anti-héros attachant entrant à contretemps dans une vie d'adulte désenchantée.
Le portrait d'une jeunesse espagnole drôle, émouvante et truculente par Sebastià Cabot, révélation issu de la nouvelle génération des auteurs des îles Baléares.
C'est l'histoire d'un monde emprisonné par la glace. Un monde silencieux et glacial.
Une apocalypse calme et lente où l'homme solitaire se voit aller à sa perte et voit ses congénères continuer à détruire. Pris dans une mécanique absurde symbolisée par des machines destructrices qu'il essaye d'enrayer sans succès, cet ancien pêcheur privé de bateau voit sa vie privée de sens, alors qu'il doit lutter pour sa survie dans cette nature hostile.
Un récit muet au ton grave maniant l'ironie et l'absurdité servi par le graphisme époustouflant d'André Ducci, révélation de la jeune génération d'illustrateurs brésiliens.
Un joyeux carnaval où se croisent allègrement des squelettes fêtards, des orchestres délirants et des bestiaires fabuleux autant que grotesques. Sept nouvelles qui nous baladent dans les mondes imaginaires du talentueux André Ducci, Sept variations de ses prouesses graphiques. Des histoires étranges et absurdes, au rythme dune fanfare endiablée.
Selon la légende, la mandragore est une plante qui pousse au pied des gibets, née de la terre fécondée par la dernière semence du pendu. Dans une ville des bords du Rhin, à l'aube du XXe siècle, le professeur Jacob Ten Brinken crée une mandragore humaine. Il pratique sur une prostituée une insémination artificielle avec la semence d'un condamné à mort prise au moment où celui-ci vient d'être guillotiné.
Ainsi naît une petite fille qui va, en grandissant, révéler d'étranges pouvoirs et entrainer ceux qui l'entourent.
Ours, Loup et Lynx partent en randonnée, coquille d'escargot sur le dos, dans un décor qui rappelle la Lozère ou les Cévennes. Tout se passe tranquillement entre myrtilles, cartes postales pour mémé et panne de Butagaz, jusqu'à ce qu'ils rencontrent Chien. Mais Chien est un vrai animal, lui, alors que nos trois compères sont des humains animalisés. Une manière sans doute pour l'auteur de nous rappeler que nous ne sommes que de snobs primates.
Après son conséquent Tipping Point aux éditions Sarbacane voici un an, Hamed Eshrat revient devant les lecteurs avec un petit récit muet. Son propos semble se résumer à « vivre dans un van » - rien de plus simple, jusqu'à ce que le protagoniste qui n'est autre que lui-même, s'enlise au bord de la mer - rien de plus banal. Mais ce dont nous parle Hamed Eshrat au fil de ses pages, c'est d'une sérénité précieuse, d'une disponibilité à soi-même à préserver des incidents quotidiens qui empêchent de jouir de l'instant présent.
Un petit livre qui donne une bouffée d'air, une respiration dans un monde où il faut toujours agir. Ici, c'est le non-agir qui donne la solution.
Edmond Baudoin n'a pas fini de nous étonner. On savait qu'il faisait de la bande dessinée, de la peinture, de la danse contemporaine...
Ce qu'on découvre ici, c'est qu'il écrit aussi des poèmes, des poèmes de mots et d'images. Il cultive aussi les longues amitiés, ainsi, celle de Miquèu Montanaro, poète et musicien provençal aux semelles de vent, qui teinte ses compositions des multiples couleurs ramassées au cour de ses voyages.
Ces deux-là nous offrent 12 poèmes, écrits et dessinés sur le papier accompagnés d'un disque qui nous permet d'écouter les compositions de Miquèu illustrant les poèmes, et aussi de découvrir la voix d'Edmond au grain si chaleureux.
Ce roman graphique est une dystopie qui raconte le voyage initiatique de Jolita dans un monde cauchemardesque, qui ressemble à bien des égards, au nôtre. Proche dun Art Brut qui interroge sur le rapport de lArt et de la folie, Jolita nous fait voyager sur la frontière incertaine qui sépare le réel de linconscient et nous donne à voir la violence dune société qui refuse à lindividu sa part de rêve et dinsouciance.
Karolina est-elle une jeune polonaise qui a grandi en Allemagne ou bien une jeune allemande d'origine polonaise ? C'est cette question qui l'a conduite à passer un an à Cracovie.
Élevée à Cassel dans la culture polonaise et bercée par la profonde nostalgie de sa mère, elle vit une Pologne fantasmée qui nourrit son imaginaire.
Le récit de son voyage, mêlé des souvenirs de jeunesse de sa mère, tisse l'histoire de la quête d'identité d'une jeune fille profondément européenne.
Karolina Chyzewska traduit, avec légèreté et humour, l'état d'esprit fougueux d'une jeune fille quittant le cocon familiale et découvrant la vie, ses moments d'extase et ses galères...
C'est aussi un hommage à sa mère et au combat que celle-ci dut mener pour se libérer et permettre plus tard à sa fille de vivre une grande liberté.
Tu Reviendras est son premier livre et est sorti simultanément en Allemagne (Fast wie zu Hause aux éditions Centrala).
L'histoire commence sur un lit d'hôpital. Une longue maladie à l'issue imprévisible. Faut-il que la vie nous envoie de si violents messages, pour que l'essentiel se rappelle à nous ?
Un rêve à réaliser, un voyage, long, lointain, histoire de se perdre et de se retrouver. Un voyage pour Mandragore, Goum, un camion et une harpe celtique, de Bretagne jusqu'aux mythiques terres d'Asie centrales, sur une route de la soie bien effilochée, s'attardant nottament en Hongrie, Bulgarie, Turquie, Iran, Turkménistan, Ouzbékistan... Un voyage dessiné et sonore (L'histoire est jalonnée de repères liés à des plages sonores gravées sur un CD inclus avec l'ouvrage) qui allie humour et gravité, qui convie l'histoire et la politique et qui surtout nous fait découvrir la foisonnante vitalité des musiques traditionnelles d'Europe et d'Asie.
C'est dans Caresses Déraillées, le premier album du jeune auteur Baltazar Montanaro (éditions de L'oeuf, 2008) que l'on a pu découvrir le personnage du Dr Charles, médecin fantasque et émotif, traversé par des « crises poétiques ». L'auteur parle de « poésies dessinées » pour la forme originale de son écriture où mots et images se mêlent intimement, et où il poursuit ses expérimentations dans sa recherche d'écriture poético-graphique. Avec ce nouvel ouvrage, Baltazar Montanaro continue sa quête dans cette forme très personnelle, tout en se donnant de nouvelles contraintes, comme celle de se libérer de la case, de construire et déconstruire la composition de la page, de jouer avec l'abstraction, de jouer la répétition en se renouvelant. Mes ombres crient se présente comme une suite de poèmes graphiques, avec pour déclamateur le Dr Charles. Où l'on retrouve le trait très libre au pinceau qui caractérise l'auteur et son sens de l'improvisation. L'ouvrage laisse s'épanouir le style d'un jeune créateur en devenir qui a choisi l'expérimentation, nous réservant encore bien des surprises.
Récit poétique atypique où la mer a un rôle central. Le style pourrait rappeler la littérature de Le Clézio par son rythme suspendu et son sens de la contemplation et aussi certains fims d'Andreï Tarkovski par l'intensité du sentiment de solitude que sécrètent les différents personnages qui entrent en scène (accentué par des scènes muettes).
Noter que l'histoire se déroule à Wissant dans le Pas-de-calais, c'est donc ancré géographiquement, même s'il s'agit d'un Wissant fantasmé. L'expérimentation narrative jouant sur la désolidarisation du texte et des pages de bande dessinée accentue la sensation de silence, d'introspection et la puissance des regards par lesquels les protagonistes communiquent.
Beaucoup de sensibilité sans l'ombre de mièvrerie.