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Unicite Francois Mocaer
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"Je ne sais si c'est un dieu, un démiurge ou un diable, qui me fit dériver et entrer tout droit dans ce labyrinthe aux confins de l'enfer et du paradis. Pourquoi le fil de ma vie s'est-il déroulé ainsi ? Qu'est ce qui m'avait amené à ce jour sur le chemin de ma métamorphose ? Peu importe ! Le sentiment d'avoir atteint la lumière m'éblouit chaque jour un peu plus fort. Et l'envie me prend de vous narrer l'histoire telle que je me la rappelle. Extrait de la nouvelle Au parc Je me souviens. Clara était assise devant la cheminée. Elle travaillait, et, de temps en temps, j'observais son visage qui se crispait. Certainement un exercice difficile qu'elle n'avait pas su résoudre. Puis son visage s'éclairait et la pièce redevenait silencieuse. Je n'aimais pas ces moments-là. Quelle absurdité ! Elle comprenait et se croyait comprise. J'étais sorti, sûrement un peu jaloux : elle m'avait écarté. Dehors tout était pareil, et, essayant malgré tout de trouver autre chose, j'avais pris le sentier de la forêt : un raccourci qui mène tout droit à Sauveterre. Je m'imaginais la biche aux abois fuyant les chiens et cherchant refuge dans la maison abandonnée du vieux moulin. Le sort aurait voulu que je la soigne que je l'emporte avec moi loin du sang qui l'aurait éclaboussé. Extrait de la nouvelle Le coeur affolé ."
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« Au bas de la falaise, les vagues dînaient sans relâche, détachant d'elle des blocs calcaires, la fendant en biseaux, en éclats effilés fatals à toute paume, en grondements, détonations stridentes ou sourdes, relayées dans tout Bledivez par des sauts sonores, des décibels cascadés, en canon, longtemps. Les effondrements avaient lieu la nuit, nous épargnant des drames ». Vague, phrasé, phrase : des noms différents pour dire la même chose, sans doute. Mais quoi ? Le son, le rythme, la vie dans tous ses états : une claque sur la joue, cette porcelaine brisée, le frou-frou d'une roue cycliste sur la chaussée, le chuintement lancinant d'un carrousel à bagages dans un aéroport désert, un cri de rage poussé par la forêt en personne, les refrains d'une rockeuse, le cliquetis d'échafaudages s'érigeant le long d'une façade, les sonates de pas pour gens pressés sur des lattes de chêne, et la houle, encore, qui n'en finit pas de durer, et nous survivra. Les récits se font signe, se complètent et se répondent, entrelaçant ici leurs thèmes en contrepoint, en une vaste chambre d'échos.
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Nuits des loups est un hommage aux animaux sauvages. Emilian Stanev les met au coeur de la narration pour nous conter, avec une infinie tendresse, leur vie faite de défis. Nous cheminons dans les bocages, nous volons dans les nuages qui courent dans le ciel, nous gravissons les cimes des montagnes. Le lecteur ne peut que succomber au charme de ces histoires pleines de fraîcheur qui s'apparentent à des récits mythiques et légendaires.
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Nouvelles et chroniques parisiennes
Florence Tolstoff
- Unicite Francois Mocaer
- 15 January 2015
- 9782919232918
Brillant sous les feux de la ville comme des papillons nocturnes à la lanterne, des âmes naissent, évoluent, se croisent, se rencontrent, espèrent, aiment, se perdent, se retrouvent, se consument ou s'envolent au travers des artères de Paris. Les coeurs qui battent dans ces poitrails pourraient être les vôtres ou ceux des personnes que vous côtoyez régulièrement ou dont vous avez partagé des moments en commun. Ces scènes prennent place dans les rues de la Capitale aux mille aspects, dans des appartements sans doute proches de chez vous, à deux pas de votre bureau, des endroits que vous connaissez sûrement, des cafés, devant des façades oubliées par le regard des passants empruntés et distraits, des monuments. Les personnes ayant vécu ces histoires (extraordinaires ou juste originales), ces craintes et ces joies, se présentent à vous comme des anonymes au quotidien lorsque vous les rencontrez l'espace d'un court instant, sur un trottoir, un quai de station, au restaurant du coin, chez le boulanger ou ailleurs. Cependant, ces silhouettes éphémères et furtives portent en elles les stigmates d'expériences uniques et profondes, des souvenirs fabuleux ou tristes ; actrices ou témoins, elles vous offrent la clé de leur intimité. Paris vous livre le récit de ses murs au travers de bribes de vies, mosaïque d'histoires sur fond de pierres, de tuiles, de lumières et de bitume.
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« L'âme-chambre est baignée d'une lumière feutrée. La pous-sière dorée tourbillonne dans un faisceau de lumière lunaire. La chambre est meublée d'un lit bateau, d'une coiffeuse blanche en fer forgé où la belle coiffe ses longs cheveux et rencontre ses autres. L'âme-chambre où elle entretient son jardin dissimulé dans le tiroir de la table de chevet (qui se ferme à clef). La chambre où elle peut se retirer du monde. La chambre où elle se repose, lit et rêve... La damoiselle écrit des lettres à l'absent et tisse les liens. Elle rêvera en son amour, en son âme-soeur et dans l'âme-chambre. Les amoureux aiment se retrouver dans l'âme-chambre et parfois, après l'amour, ils se partagent une petite part de Creusois. Mais un jour un intrus pénétra dans la chambre et violenta la belle ... Elle ne rêve plus dans l'âme-chambre. L'âme-chambre est hantée. C'est l'insomnie. Il y a dans ses armoires, sa mémoire : des images, des livres, des jouets, sa robe de fée bleue... Par le vitrail éclaté, elle regarde les étoiles. Elle aimerait s'envoler au-dessus de la maison faite de pierres et d'os. De peau diaphane, de dentelles et de soie, de pans de l'âme... »
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Contes & nouvelles au château ouvrier
Collectif
- Unicite Francois Mocaer
- 23 October 2017
- 9782373551587
Dans un quartier rénové du XIVe arrondissement de Paris, au dit « Château ouvrier » bouillonne une vie associative dont l'un des éléments est un atelier littéraire, Du souvenir à l'imaginaire, d'où sortent contes inventés ou détournés, instants de vie et vraies nouvelles sous la plume de la vingtaine d'écrivantes qui s'y sont succédé depuis dix ans. La sensibilité et la malice déposées sur le papier sont leurs armes contre les moments difficiles de la vie. Elles écrivent avec un esprit de fête et une constante exigence de style, entraînées en cela par la plus sorcière d'entre elles, qui compose aussi des chansons. En dix ans d'existence, sa consigne d'écriture hebdomadaire, inspirée autant par les écrivains nouvellistes que par le conte traditionnel ou l'oralité contemporaine, ne s'est jamais répétée. D'où la diversité de ces textes actuels, écrits pour la plupart en une heure de temps pour le premier jet. Ils puisent autant dans le quotidien que dans le mythe. Un livre pour les amateurs de contes modernes et de nouvelles courtes.
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La Machette rouge : Thomas, en vacances à Cuba, se trouve mêlé à une sordide histoire familiale. Le meurtre de l'un des protagonistes finira par arranger tout le monde ou presque. La Gentiane : Pour faire aboutir les investissements publics indispensables à son projet, un industriel séduit la Directrice d'un cabinet ministériel. Elle est drôle, elle est belle. Tout irait pour le mieux... sauf qu'elle boit de la gentiane. La Sciure : Une jeune maman s'amourache de son neveu. Elle s'arrange, avec la complicité du chat, pour que l'adolescent soit embauché comme apprenti dans la menuiserie de son mari. La Bufflonne : Un couple de croque-morts visite la Birmanie. Au sommet d'un temple, l'homme rencontre une jeune fille à la beauté irréelle. Le Bonnet blanc : Paul, étudiant en médecine, voyage au Pérou. Sur une île du Lac Titicaca, tout y est si bien réglé qu'il n'y a nul besoin de police. Jusqu'à ce qu'un meurtre ait lieu.
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Avec ce nouveau livre, l'auteur mêle à merveille dérision, pessimisme et humour décapant. De chaque personnage ressort une image décalée qui ne campe jamais sur des positions prévisibles, ou alors c'est volontairement comme pour conjurer l'innommable ou l'abject sous-jacent. Voilà un recueil de nouvelles qui met en relief des personnages qui, quoi qu'on dise, nous ressemblent ou nous fascinent par leur drôlerie quant à leurs capacités de déni (pour notre plus grand plaisir). De ces « héros » nous avons une part tapie en nous, et c'est la raison pour laquelle nous rions du pire comme du meilleur. Les nouvelles sont écrites avec un style éblouissant qui, avec justesse, rend compte de notre « inhumanité ». Valéry Molet nous dérange ou nous met mal à l'aise avec talent. Il nous ouvre des portes et des faces cachées. Il nous incombe le choix d'y entrer avec délice ou pas...
Valéry Molet est écrivain. Il est l'auteur d'une douzaine d'ouvrages de poésies, romans, nouvelles et essais. Il dirige également les éditions sans escale (www.sansescale.com). Il vit et travaille à Paris. -
Dans ce recueil, chaque nouvelle évoque le réel haïtien : « Le peintre », le narrateur questionne le monde de l'art ; « Le goût des ombres », le mari d'Altagracia laisse son pays et sa fille pour la République Dominicaine où il sera assassiné. En 2008, après l'inondation qui a ravagé la ville des Gonaïves, Jeanne erre sur les routes à la recherche du corps de sa fille emporté par les eaux. En quelques nouvelles, poétiques et douloureuses, Watson Charles peint ici un tableau saisissant et magique d'un pays marqué par les inégalités et la misère.
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Le Titien à sa maman
Denis Montebello
- Unicite Francois Mocaer
- Elephant Blanc
- 20 June 2023
- 9782373559002
L'ami libraire qui m'indiquait dans son message la parution de Queneau et ses vies de chien avait mis comme Objet : Le Titien à sa maman. J'ai d'abord cru que c'était dans le livre de Dominique Charnay, et je l'ai cherché. En vain. Il y a bien un peintre au début du livre, mais c'est Carpaccio. Sa célèbre Vision de saint Augustin. « À distance respectueuse, touché par un rai de lumière divine, un petit chien blanc, assis, le regarde. C'est un bichon maltais. Sur lui repose l'équilibre de la composition. » Je suis sorti de ce livre bredouille. Un peu comme Taï-Taï à la fin, quand elle a perdu son chat-balle. Et qu'elle n'en retrouve pas le goût dans le neuf que lui a donné Simone. Ni le couinement familier. Pas complètement bredouille, car j'ai aussitôt interrogé l'auteur du message. Qui m'a répondu ceci : « Le Titien à sa maman, blague de libraire. Une dame avec un chien : "Vous auriez un livre sur Le Titien?", et là le libraire : "Ah Le Titien à sa maman"... »
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La demeure des chiens fantômes
Prisca Poiraudeau
- Unicite Francois Mocaer
- 1 October 2015
- 9782373550177
Les chiens sont les gardiens de la demeure. Ils protègent l'antre et veillent sur les âmes. Prisca Poiraudeau rêve souvent de maisons hantées, immenses et labyrinthiques comme celle de son enfance : la maison creusoise perdue dans la forêt. La maison se souvient. Vous ne resterez pas au seuil de son âme, envoûté par sa plume. Suivez le chat psychopompe, l'ami de la jeune fille. Les contes et nouvelles de Prisca Poiraudeau sont les facettes d'un même diamant, récits person-nels à la fois oniriques et profondément vécus de l'intérieur. Pour ce jeune écrivain la littérature est avant tout un exorcisme qui permet de maîtriser les flots douloureux des mémoires enfouies.
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Après son très beau roman, Ni du voyage, ni du paysage, qui embarquait le lecteur dans l'aventure magique d'une écriture, Corinne Colmant nous propose un recueil de vingt-deux nouvelles au titre polysémique : Bleu, la couleur éclatante de la peinture d'Eduardo, de la mer turquoise et des volets bleus des maisons méditerranéennes, mais aussi celle des hématomes psychiques et physiques qu'assène la vie, et que l'on retrouve dans ces nouvelles, à la fois légères et sérieuses.... Annie Forest-Abou Mansour « Elle prospérait, tranquille, dans l'obscurité chaude et humide du sous-sol. Au début, un infime goutte-à-goutte suintant du mur la rassasiait, puis, au fur et à mesure qu'elle avait tendu ses fils et développé ses tubérosités, elle avait appris à produire elle-même l'eau nécessaire à sa croissance, et était maintenant parfaitement autonome. Elle dévorait le plancher avec une voracité qui faisait plaisir à voir, éventrant les lambourdes et broyant les lattes... » Tiré de La Mérule pleureuse
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Andréa, Héloïse, Thérèse, Clarisse, et Irène. Cinq figures de femmes dont la trajectoire va basculer dans une nouvelle voie, sous l'impact d'un événement ou d'une rencontre entrés en résonance avec la mémoire. Que la quête et la mémoire oeuvrent de concert, c'est l'expérience que font chacune de ces femmes. Le chemin du coeur demande le chemin du corps, que ce soit le voyage pour Andréa, le regard par la fenêtre pour Héloïse, la visite de l'ossuaire pour Thérèse, le théâtre pour Clarisse, ou la marche en montagne pour Irène, toutes cheminent vers la découverte inattendue d'une histoire, dont les morceaux auront formé un archipel de possibles délivrances.
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Regroupées autour d'une thématique commune, les figures de la femme dans la littérature fantastique, ces six longues nouvelles, nourries par les univers de Théophile Gautier, Edgar Allan Poe et Stephen King, vous proposent de partir à la rencontre de personnages féminins issus du folklore fantasmagorique européen, entre romantisme gothique et érotisme contemporain. Tour à tour, troublantes victimes ou bourreaux voluptueux, les six femmes que vous allez découvrir sous la plume élégante et sensuelle de l'auteure, qu'elles soient sorcière, démone, vampire, ou bien encore métamorphe, vous fascinerons autant qu'elles vous inquiéteront.
«Quand il avance une main pour me la poser d'autorité sur le front, je me cabre et rue comme une forcenée. Je me calme presque aussitôt, en sentant à son contact une merveilleuse sensation de paix m'en- vahir. Sa voix retentit dans ma tête. N'aie pas peur. Souviens toi de notre pacte. Tu as reçu le don, rappelle-toi... Cette voix... Je la reconnais à présent. C'est celle de l'inconnu de l'autre nuit.»
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Nuits ; le triptyque des traverses obliques ; douze balles dans l'appeau
Camille Roelens
- Unicite Francois Mocaer
- 11 October 2016
- 9782373550818
Avec ce nouveau livre, Camille Roelens nous livre, texte après texte, des petites merveilles. Le rapport au réel forme peut-être la thématique de ces nouvelles qui ne délivrent aucune morale, mais nous interrogent dans notre quotidienneté, dans ce rapport à la vie que nous avons, souvent constitué d'effrois, de fuites ou de contradictions. Les textes courts de la fin nous parviennent comme autant d'ultimes inter-rogations qui mettraient en joue notre existence. Et pourtant nous continuons à vivre. Voilà un livre dont certaines phrases nous parviennent comme des électrochocs, amenant aussi un plaisir de lire des textes travaillés jusque dans une certaine élégance laissant transpercer la noirceur. À la fin, l'auteur écrit : « Mon seul talent est d'avoir su tisser le lien entre l'envie de lire les mots des autres et celle d'écrire les miens. Ou plutôt les leurs, mais à ma façon. Elle n'est pas la bonne, elle n'est pas la leur, mais la mienne. C'est de savoir, de reconnaître, ce que je leur dois, c'est-à-dire tut, qui peut commencer à lui donner un semblant de légitimité. »
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Rencontres et autres histoires improbables
Florence Ride
- Unicite Francois Mocaer
- 4 October 2017
- 9782373551495
La Porte Jaune, un café-restaurant au bord de l'eau. Pierre commande un Perrier rondelle, Catherine, comme toujours, un bourbon. - Tu vois, si j'aime cet homme, c'est parce qu'il peut me suivre dans l'alcool, m'accompagner, me comprendre. Il est le seul homme au monde, avec toi, qui puisse me comprendre. - Tu ne peux pas aimer cet homme, tu ne le connais même pas. - Mais lui me connaît. Il m'a dit qu'il savait tout sur moi. Tout. - Il t'a forcément menti. - Je ne crois pas. Quand il me regarde, j'ai l'impression qu'il dit la vérité. Philippe est à une table isolée, à la Porte Jaune. Il boit un demi. Il regarde Catherine, face à lui, Catherine qui ne le regarde pas mais qui semble le voir. Pierre se retourne, regarde Philippe, longuement, avec une insistance gê-nante. - Je vais lui dire qu'il te laisse tranquille, qu'il disparaisse à jamais de ta vie. - Il ne voudra pas. - C'est toi qui ne le veux pas. - Non, c'est vrai, je ne le veux pas non plus. - Alors, qu'allons-nous faire ? - Je ne sais pas Pierre, je ne sais pas...
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Avec ce nouvel ouvrage en forme de récits autobiographiques, Jacques Cauda nous montre toutes les facettes de son talent et des passions qui ont jalonné sa vie. Passion pour le cyclisme avec les aspects sportifs et humains qui tournent autour de l'épreuve mythique du Tour tout en contant ses histoires intimes.
D'autres histoires suivront où l'amour tient une place majeure, où l'écriture apparaît alors comme un catalyseur d'émotions, roue libre de sentiments en marche.
Lire Jacques Cauda est un vrai régal et chaque phrase est distillée avec une élégance rare, à l'image sans doute du personnage qui raconte ici ce qui a fait l'homme, l'écrivain avant tout.
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Pour saluer Apollinaire offre en dix nouvelles une lecture de certains poèmes d'Alcools. Parfois il s'agit d'un lien lâche, juste le souffle d'un exergue ; parfois, en revanche, la nouvelle ne pourrait exister sans le poème choisi qui la traverse, la nourrit, l'imprègne. Les époques évoquées sont souvent imprécises et la volonté d'intertextualité très forte. Chacun des récits salue Apollinaire de loin, avec amitié dans le même esprit qui animait le poète mettant en scène « Les sapins » qui saluent leurs frères abattus/ Les bateaux qui sur le Rhin voguent ou les enfants des « Saltimbanques » qui de très loin font signe à chaque arbre résigné. C'est sans doute parce que saluer est salutaire qu'il est perçu depuis Giono saluant Melville comme un geste poétique traversant le temps et se réactivant par la grâce de chaque lecture qu'on lui accorde.
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Dans cette collection de petites histoires à chutes ou abruptes, dont l'écriture s'étale sur une dizaine d'années, les textes prennent différentes formes, courtes nouvelles, petits contes, saynètes, réflexions, mais sont unis par un même style, humoristique, caustique, poétique et décalé. Un recueil au rythme soutenu, sans mots superflus, plein de surprises, aux textes parfois engagés, parfois absurdes, qui sort des sentiers battus par le ton et les sujets variés et souvent inattendus. À lire à et par tous les degrés.
Daniel Birnbaum habite à La Bouilladisse, entre Aix-en-Provence et Marseille. Il a publié plusieurs livres de poésie et de nouvelles, ainsi que des textes dans de nombreuses revues.
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Avec ce recueil de textes de genres différents, Henri-Hugues Lejeune dévoile toute l'étendue de son talent. À merveille, il nous fait sentir que les souvenirs agissent comme autant de pouvoirs en nous qui exercent une fascination constante sur notre vie en cours. Mémoire de l'enfance ou liée à son passé de diplomate, les histoires et anecdotes s'enchaînent avec toujours cette note ou remarque profonde qui chez lui crée le style, et donc engendre l'écrivain. Henri-Hugues Lejeune connaît la littérature et le prouve à travers ses écrits. C'est peut-être là son secret. Ces récits composés sur vingt ans témoignent d'une richesse étonnante et nous font entrer dans une intimité foisonnante. On se croirait parfois en compagnie de Proust ou de Paul Morand. Par ses phrases tout en profondeur d'où ne s'exclut pas une certaine légèreté qui fait le charme de ce livre, Henri-Hugues Lejeune fait figure parfois de moraliste bienveillant et nous emporte dans une littérature aussi émouvante que rigoureuse et sans concession aux modes, et ce pour le plus grand plaisir du lecteur. « Bien plus tard, vers la fin de mes séjours là-bas, elle ne me vit plus hélas qu'y passer, y vivre des séjours de plus en plus désenchantés?; j'abandonnais moi aussi cette ville en passe de mourir au moins pour moi. Je ne voulais plus y poursuivre des phantasmes dont j'avais bien fini bien malgré moi par savoir qu'ils perdaient tout sens. Ceci est banal : les vieillards se confinent à ressasser ce qu'ils se croient seuls à éprouver dans des méandres d'une mémoire où ils s'égarent. » Extrait de La Vie inimitable .
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À l'ouest, bien à l'ouest... Puis vous continuerez tout droit et saluerez de notre part les personnages plus ou moins fréquentables que vous rencontrerez au fil de ces pages insolites : Don Juan sur le retour, savant imbu de son grand S ou plombier de légende... Des nouvelles singulières à la lisière de l'absurde et du fantastique. « Ma protestation s'avéra bien inutile car l'autre avait disparu. Je pestais intérieurement contre le malotru quand mon reflet dans une vitrine se chargea de m'annoncer la terrible nouvelle : je venais de perdre une jambe et appartenais désormais à la catégorie tant décriée des culs-de-jatte ou assimilés. Que l'autre m'eût volé ma jambe, cela ne présentait pour moi aucun doute. Hélas, que pouvais-je bien faire pour le retrouver ? L'idée d'aller porter plainte au commissariat le plus proche me prit d'assaut. Je décidai de me remettre en marche. Curieusement, non seulement, je ne rencontrais aucune difficulté à me mouvoir, mais je me sentais au contraire bien plus léger, comme si, en me subtilisant ma jambe, on m'avait délesté d'un poids insoupçonné. J'avais le sentiment de voler au-dessus de cette foule qui n'était constituée cependant que d'obstacles. Jamais, depuis longtemps, je ne m'étais connu d'humeur aussi badine, à tel point que j'en aurais oublié et ma récente amputation et mon intention de déposer plainte, si un cri, le plus perçant qui fût, n'avait mis la foule en lambeaux. Comme un seul homme, celle-ci, et moi avec, se tourna dans la direction du cri. Une jeune fille aux cheveux de lionne montrait, de son bras gauche, l'absence de son bras droit. » Extrait de la nouvelle À la gomme.
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D'étranges histoires rêvées par un livre
Anne de Commines
- Unicite Francois Mocaer
- 31 May 2020
- 9782373554236
D'étranges histoires rêvées par un livre sinuent entre nouvelles et dialogues théâtraux. Anne de Commines monte et démonte les fictions, architecture mouvements et scènes et crypte des poétiques symbolistes. Une histoire d'amour en trompe-l'oeil, des fluctuations inspirées, des souvenirs involontaires, des duos initiatiques en forme d'invocations, l'auteure produit des textes qui cartographient les songes et équilibrent les forces. Pour Anne de Commines, les rêves se respirent en attendant leur su-jet. D'utopies réfléchies en solutions imaginaires, l'auteure de-vient l'intime de l'étrange. Illustration de couverture : Wall°ich
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Où est le réel, où est l'imaginaire ? Jean-Louis Guitard nous pose implicitement la question à travers ces nouvelles qui sont autant de traversées du miroir. Le réel c'est Antibes, sa lumière aveuglante, c'est le sens de l'observation qui est celui de cet auteur pour noter les mots, les gestes de tout un chacun. Le réel c'est le tragique et l'humour de ces nouvelles qui disent le noir de l'existence quand elle est rattrapée par la vieillesse, la solitude, la misère, le désir et l'amour. L'imaginaire, c'est l'actrice qui sort de l'écran, c'est une espèce de vieille sorcière qui se débat, une comptable mystérieusement disparue, un adolescent qui s'envole, le personnage d'un tableau qui prend vie. Et c'est la force des mots qui donne à cet ensemble sa cohérence quand ils sont la seule réponse possible à nos angoisses, nos inconnus, nos questions sur le présent et l'avenir. Pierre Kobel
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« Les Feuilles mortes ne sont pas mortes mais depuis elle a tant besoin de toi ...» Il m'a écrit cela au beau milieu d'un rêve... Alors que je m'endormais, entre rêve et éveil j'ai vu les feuilles mortes tourbillonner devant mes yeux. Puis j'ai fait d'étranges songes la nuit, c'était en automne... Il y a eu un meurtre dans la forêt où je me baladais. Où je me promenais même la nuit, il y a même un château et des écuries. Ce fait divers m'a effrayée mais m'a fascinée : cela m'a fait écrire un récit onirique vécu de l'intérieur : c'est le miroir d'une autre histoire. Une autre voie dans la forêt. Là où les dangers ne sont pas que des chimères. Il s'agit d'une histoire habitée à la semblance d'un rêve éveillé. L'écriture s'accompagnait de musique : une ballade sombre et boisée, Un peu Rock'n'roll... La centaurelle, mi femme, mi cheval, est un alchimiste dans ce conte initiatique à l'image de la corne de la licorne qui purifie l'eau et le vin de la couleur du sang.